Le maraichage urbain comme réponse au chômage a Kolda


 Le développement durable peut se définir comme étant la capacité d’un pays à faire accéder à un grand nombre de ses citoyens aux biens et services de qualité de génération en génération. Ce qui implique la sécurité économique (à travers une économie viable), la sécurité écologique (à travers la préservation de l’environnement, ressources naturelles et qualité/ cadre de vie) et la sécurité sociale grâce à la justice sociale distributive des richesses nationales). Au regard de cette définition, il apparaît que le maraîchage urbain peut bien contribuer au développement sous certaines conditions. En effet, professionnaliser l’agriculture urbaine (maraîchage), en formant des associations ad hoc auxquelles on peut octroyer des crédits, peut bien créer des richesses réelles à KOLDA (marché des légumes, fruits et tomates). Le choix des sites de maraîchage doit respecter les équilibres environnementaux (protection des habitants fragiles, sécurité chimique par le non-usage exagéré des pesticides chimiques et des engrais industriels). Les terres arables devraient être distribuées de façon équitable à tous les maraîchers afin de donner la chance de production à tous. Malheureusement, au stade actuel, ces conditions ne sont pas encore remplies à KOLDA.

En effet, bien que le maraîchage puisse permettre aux nombreuses familles d’en vivre, il reste encore peu professionnel. L’accès aux terres arables n’obéit pas à la justice sociale distributive, mais plutôt au principe du plus offrant ou du plus fort.

La sécurité chimique serait bien garantie si les maraîchers n’exploitaient pas des sites contaminés ou exposés à la pollution au plomb due au trafic automobile, notamment le long du Pont, etc., car des études avaient montré que les légumes cultivés sur les artères où il y’a un flux de circulation étaient contaminés au plomb. Cependant, avec le compostage en cours, la promotion du maraîchage biologique est une opportunité qui s’offre dans le secteur de l’agriculture urbaine pour les produits biologiques. Il incombe aux pouvoirs publics de réglementer cette activité et au secteur privé d’investir afin d’ouvrir des marchés hors frontières, pourquoi pas dans la sous région.

Le maraîchage urbain joue un rôle important dans la survie de certaines familles de KOLDA. Elles peuvent non seulement nourrir leurs enfants et les scolariser, mais aussi ne plus dépendre d’un boulot mal rémunéré. C’est donc une excellente opportunité pour combattre la pauvreté à condition de bien réglementer cette activité en la professionnalisant, de bien sécuriser les sols en minimisant l’emploi d’intrants chimiques et de bien distribuer les terres arables.

L’agriculture urbaine apparaît comme une opportunité pour créer la richesse en développant les exportations des légumes biologiques. Il reste que l’État gouvernant peut s’y investir pour sécuriser économiquement le maraîchage par l’octroi des microcrédits, écologiquement par la réduction drastique de l’utilisation des produits chimiques (engrais et pesticides) et socialement par la promotion de la propriété foncière pour les maraîchers.
                                                                                                                           
 Patrice SANE

                                                                                                            
 Militant APR, membre CCR                                                                                                            

Abdou Khadre Cissé

Lundi 11 Juin 2012 06:52

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