"Je ne connaissais Madame M que depuis six mois lorsqu’elle m’a annoncé qu’elle était enceinte : je me suis senti piégé", déclare Monsieur, Il poursuit que "Je n’ai rien contre l’idée du mariage et des enfants, mais pas comme ça, pas si vite". Après réflexion, la raison l’a emporté. Il dit "Je n’étais pas amoureux, mais j’ai cédé au nom de mes principes et de mon éducation. Je ne voyais pas d’autre solution. ». A 35 ans, Monsieur s’apprête à signer pour un mariage de raison, version XXIe siècle. Perpétuant une coutume encore en vigueur dans les pays du monde musulman comme le Sénégal, il dira bientôt : « Oui, je le veux », en pensant : « Oui, je le dois », « parce qu’il le faut ». Parce que les pressions familiales et morales sont plus fortes.
Certains couples se marient ainsi par dépit amoureux, ou dépit de la vie. Les années passent, et toujours pas de prince Charmant ou de femme parfaite qui vienne frapper à la porte. Alors dans leur quête de l’autre, ces personnes préfèrent le plus petit dénominateur commun à une recherche illusoire d’un conjoint idéal.
Le mariage rassure : beaucoup en viennent à graver leur nom au bas du parchemin, lorsqu’ils comprennent que l’autre peut leur apporter un confort matériel ou affectif suffisant pour combler l’absence d’amour. Madame M, 45 ans, mère au foyer, raconte : « Je venais de mettre au monde mon troisième enfant. De retour chez nous, mon mari m’apprend qu’il me quitte. Ce que je redoutais le plus au monde m’était arrivé. » Déprimée, subvenant très difficilement aux besoins de sa famille, Fatima est invitée, un jour, à dîner chez une amie. Au bout de la table, Madame M raconte que Monsieur,déclare que « Pour lui, ça a été le coup de foudre. Moi, je ne l’avais même pas vu. Quelque temps après et sachant tout de mon histoire, il m’a demandée en mariage. Dans un état second, je me suis entendu lui répondre “oui”, alors que je n’éprouvais aucun sentiment amoureux. La seule chose que j’avais en tête ? “Il va m’aider.” "