Le pouvoir festoie, le peuple se morfond, les jeunes s’évadent


‘’ Ceux qui nous ont prêté de l’argent, ce sont eux qui nous ont colonisés.’’- Thomas Isidore Noël Sankara.

La désagrégation du tissu social, en constante ébullition, se propage comme une trainée de poudre du fait de la léthargie de l’économie. Prise en étau dans les abysses de l’oubli, les masses populaires martyrisées, sans aucune attache avec ce système épileptique, ont vu tous leurs espoirs sombrés progressivement dans l’océan Atlantique. Sans pitié la misère se pérennise au jour le jour, l’inflation est à son comble, les espoirs des jeunes, assommés par les vagues de mensonges répétés du gouvernement, ont fini par s’évaporer dans ce ciel assombri comme si le tout le puissant voulait les sanctionner, eux qui pourtant ne lui ont rien fait.

C’est dans cette ambiance de détresse généralisée que ce régime agonisant, en panne sèche de projet de société fiable, cherche farouchement à leurs faire avaler, avec des dithyrambes, la pilule à haute teneur toxique dénommée Plan Sénégal Emergent. Cette ineptie anachronique miroitée, qui en réalité n’est rien d’autre qu’une poudre aux yeux, a fini par révéler toute l’impuissance de cette gouvernance en plein état de putréfaction. Pour reprendre la main, cette oligarchie d’affairistes s’entête, sur fond de de manipulations politiciennes, à inoculer, par un tapage médiatique assourdissant, le venin des incantations irréalisables.

Conscient de la virtualité de cette mesure cosmétique contre-productive, le nullissime stagiaire de la présidence, pense compenser ce fossé en abusant de la crédulité de la grande majorité des analphabètes. Ce gadget baptisé PSE, extirpé de sa boîte de pandore vise à envouter leurs consciences mais surtout à se détourner des devoirs qui lui ont été assignés.

Par ces temps de paupérisation galopante, Macky Sall, spécialisé dans des fugues ruineuses comme s’il avait la bougeotte, a sans scrupule battu en brèche les principes d’une gestion vertueuse en s’offrant ce document plagié à hauteur de 2,5 milliards de FCFA, une communication puérile avoisinant les 800 millions sans compter la prise en charge de la délégation estimée à plus de 2,5 milliards de FCFA. Cette mise à sac des fonds publics, entachée de corruption, vient confirmer devant l’ensemble des contribuables sénégalais que seul compte l’assouvissement de ses sombres desseins égoïstes.

La politique, selon cette poignée d’opportunistes, délestée de toute éthique, se résume à l’usurpation du patrimoine national. Prêt à tout pour rassasier les fantasmes de cette paresseuse équipe gouvernementale, le chef de la transition, se sert abusivement de l’appareil de l’Etat pour appauvrir davantage la frange de la population déshéritée dans l’unique but de les compter comme partie intégrante de son cheptel électoral via des aumônes familiales de 250 FCFA/jour ou des couvertures maladies pour leurs enfants qui ont une température supérieure à 39°C.

Après avoir institutionnalisé la confiscation indue des biens communs en politique d'Etat, ce régime cannibale, dévoué au mal être-social, a fini par renforcer le saccage systématique des maigres ressources nationales. Le partage du gâteau Sénégal au groupe consultatif de Paris a sans nul doute été la goutte d’eau qui fera déborder le vase.

Comme du temps de la mafia coloniale, ces esclavagistes se servent de ces coursiers pour récupérer leurs profits. Sauf qu’entre-temps l’esclavage a emprunté des formes modernes. Avant c’était des miroirs contre de l’or, de nos jours, ce sont des prêts contre des marchés publics gagnés sans appels d’offres. Sauf qu’avant nos rois avaient une circonstance atténuante vu qu’ils n’étaient pas instruits parfois même des animistes.

Ces impérialistes français pour mieux dicter leurs conduites ont attaché les pieds et les mains de leurs valets sis au sommet de l’Etat, par le biais d’organisations pas du tout catholiques. Raison pour laquelle, le suppôt de ces lobbys, Macky Sall, accorde les yeux fermés la primauté aux entreprises françaises. D’ailleurs il n’a pas le choix puisqu’il y est contraint, d’autant plus qu’il se réclame musulman. Les français le tiennent sur ce guêpier, la moindre objection de sa part serait synonyme de piques de toutes parts. Sacré chantage !

Pour préserver donc son pouvoir chancelant, l’ affameur du peuple est obligé de dépecer ses compatriotes pour les remettre à ces colons, qui sont dans une recherche effrénée de relais de croissance, et d’ aliéner notre souveraineté nationale pour pouvoir concomitamment manger avec les deux mains. Très prolifique de reprendre de la main gauche ce que l’on fait semblant de prêter, dans la corruption, de la main droite. Cela les chinois l’ont compris. Pour le matérialiser, ils ont décidé d’envahir les pays africains, dont le besoin en infrastructure se fait toujours sentir, afin de faire valoir leurs savoir-faire sauf qu’ils usent et abusent de leurs argents.

Souffrant déjà d’un endettement exponentiel, Macky Sall, n’a trouvé rien de mieux que d’amener dans ses valises une dette de 24 milliards de FCFA pour l’érection surfacturée d’une arène de lutte. Alors qu’au même moment dans nos hôpitaux sans médicament les malades malgré leurs handicaps y sont rançonnés, les femmes boivent de l’eau du puits dans la vallée du Sénégal, les universités sénégalaises surpeuplées sont sous équipées, les étudiants privés de bourses croupissent dans une pénitence sans nom, les transporteurs éprouvent toutes les difficultés du monde pour rallier Ziguinchor faute d’infrastructures adéquates, quant à l’électricité elle se fait de plus en plus rare.

Ce qui corrobore tous les méfaits de cet emprunt éminemment onéreux puisque ce sont les chinois et les français qui choisiront les secteurs où ils cadreront leurs investissements et cela sans passation de marchés. De ce fait il n’y aura aucun impact sur l’économie au contraire, s’il y a en a, ils seront négatifs car l’Etat, pour rembourser ces prêts, sera obligé de rehausser les taxes ce qui entrainera inéluctablement une augmentation cynique des produits de grande consommation.

Par ricochet, cette spoliation des deniers publics, à vil prix, mettra par terre les entreprises locales. Les emplois chimériques promis aux jeunes se transformeront avec ces crimes économiques en licenciements abusifs pour la simple et bonne raison que les patrons du privé sénégalais ne pourront pas tenir. Ces derniers ne pourront pas indéfiniment supporter les charges fixes. Ce qui revient à dire que ce surendettement couteux n’aura aucun effet sur l’économie, pire le chômage fera légion.

Lassés de cette gouvernance hypocrite, teintée par d’incessantes déclarations d’intention, les jeunes, réduits de force dans l’extrême pauvreté, broient du noir au quotidien. Gagnés par le désespoir, par milliers, ils côtoient présentement la mort dans l’océan Atlantique, en empruntant des pirogues défectueuses, à la recherche d’un lendemain meilleur qui pour la majeure partie n’arrivera pas du fait de la cruauté des requins, perchés non dans l’océan Atlantique, mais aux faîtes de l’Etat, et qui pour aller en chine ont acheté des billets d’avion à hauteur de 7 millions de FCFA l’unité.

Simultanément, d’autres jeunes, sans doute plus courageux, sont contraints de lutter pour leurs survies dans les trains d’atterrissages des avions, avec l’intime conviction qu’ils réussiront un jour à remblayer le gap progressif, existant entre l’ opulence de cette poignée de criminels en col blanc établis à la présidence et l’insolente pauvreté, en perpétuelle progression, des masses laborieuses. Hélas cette perspective n’arrivera jamais sur ces cieux. Les récriminations des américains et espagnols n’y feront rien car les châtiments qui nous sont infligés quotidiennement par le chef provisoire de la transition, Macky Sall, sont si cruels que nous préférons la clémence de l’eau delà, à l’enfer ardent qui ne cesse de nous consumer à petit feu.

Moïse RAMPINO

Moise RAMPINO

Mercredi 5 Mars 2014 12:29

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