Le président Macky SALL avait proclamé son ambition de servir et les directives affichées à la charge des ministres visaient à accréditer cette perspective qui suscitait le rêve de réformes voire de révolution .Pourtant, beaucoup parmi les premiers actes et les discours servis par de proches collaborateurs ont du mal à convaincre. Dés lors, il n’est plus possible de se soustraire à la dénonciation des orientations pernicieuses afin que des correctifs soient portés avant que ne s’ossifient les mauvaises pratiques, opportunistes et rétrogrades. A moins que les promesses et les rêves n’eussent été que de ceux « qui n’engagent que ceux qui y croient ».
Et d’abord ,pourquoi devrait on se laisser distraire par les invectives et les verdicts sans jugement proférés à l’encontre de certains ténors du défunt régime alors qu’il est possible d’initier des actions qui clarifieraient les situations, redresseraient les torts établiraient ainsi la justice ? En effet, les audits ne sont pas des subterfuges électoralistes .En s’engageant à procéder à ceux-ci et plus singulièrement en précisant son intention d’instruire l’audit de la dette multilatérale, s’il ne se rétracte pas dans un « ma waxoon waxeet »faisant dans la démagogie, le président SALL ouvre un chantier plus vaste que celui restreint par le zèle de ses amis et autres laudateurs.
Comment concevoir l’audit de cette dette sans dévoiler les traces des flux monétaires ?
En tout cas ? L’exigence des mouvements sociaux et citoyens pour l’audit de la dette voudrait remonter toute la chaine et démonter les mécanismes par lesquels on justifie les remboursements qui pèsent sur le budget et les populations.
C’est pourquoi ceux qui de manière hâtive ,ont cherché à borner les audits dans les limites du second ou premier mandat de WADE procède à la censure du droit à l’information .En vérité ,pour les mouvements qui réclament l’ audit de la dette ,il s’agit non seulement de faire l’état des lieux pour vérifier la conformité des actes par rapport aux lois et procédures en vigueur, et leur pertinence en termes d’efficacité et d’efficience mais surtout, de susciter la prise de conscience des citoyens afin d’impulser leur engagement et leur responsabilité .
Cette dimension informative et pédagogique escamotée fait des audits uniquement un exercice d’experts. Les populations pour qui ceux-ci sont réalisés risquent d’en avoir que des échos frelatés .Dés lors, s’impose le renversement de l’approche afin que le travail des experts et des cabinets auditeurs opèrent sous le contrôle citoyen ou le regard vigilant des populations .C’est aussi cela l’exigence de la démocratie participative.
De la même manière, les défenseurs du président qui veulent limiter la réflexion sur la déclaration de patrimoine à la seule conformité avec la constitution opérant en déphasage avec la revendication des citoyens .En effet, l’énorme fortune étalée dans cette déclaration n’est pas en adéquation avec les processus légaux dans lesquels le président était antérieurement engagé .Et de fait, n’eût été sa charge actuelle, sa « loi » l’aurait interpellé .C’est lui qui a ressuscité la cour de répression de l’enregistrement illicite alors que la revendication porte plutôt sur la refondation des institutions .Qu’ on nous préserve de toute justice partisane !
Du reste, dans cette dynamique, l’élaboration d’une nouvelle constitution occupe une place fondamentale .Autrement, l’ancienne a force de loi et les innovations pourraient n’être que tempête dans un verre d’eau.
D’ailleurs en se préoccupant des législatives, le président SALL et ses amis ne reconduisent-ils pas l’assemblée nationale sous le format imprimé par le régime précédent ? Le parlement avec ses deux chambres actuelles (l’assemblée et le sénat) avait été fortement contesté par la plupart de ses amis .Ont-ils procédé par des concertations en catimini ?
Plus profondément encore, depuis le régime de Senghor les oppositions successives ont dénoncé le parlement comme une caisse de résonnance de l’exécutif et du parti au pouvoir. Ainsi toutes proportions gardées, la représentation se délite de sa substance démocratique et devient une institution fossilisée.
Les tenants du pouvoir actuel, s’ils veulent la rupture doivent préciser leur option. Sont-ils pour la continuation du cours actuel ou pour une assemblée qui constituerait le centre d’impulsion de la politique ? Pourquoi n’indiquent-ils pas dés maintenant leur orientation dans le processus constituant ?
Actuellement le président privilégie la verticalité et s’éloigne des propositions mettant en exergue la souveraineté populaire .En effet, les revendications des mouvements sociaux actuels comprennent la démocratie dans la mobilisation du peuple dans de larges concertations pour déterminer les politiques publiques.
De toute façon la nouvelle constitution préconisée par le président Macky SALL ne peut être validée que par un référendum .C’est pourquoi ceux qui insistent sur des reformes adoptées par la prochaine assemblée escamotent quelque peu l’essence de la refondation des institutions .Celle-ci n’est pas un acte bureaucratique uniquement régie par la descente verticale.
La plupart des segments favorables au nouveau régime avaient dénoncé les modifications intempestives de la constitution sous le régime du président WADE et certains avaient élaboré des projets de constitution. C’est par conséquent une crise. Et dans cette situation, les mouvements sociaux attendent non pas un projet rédigé par des experts dans leur tour d’ivoire mais plutôt une constitution élaborée et codifiée sur la base de vastes concertations au sein du peuple .C’est du reste le principe de la démocratie participative.
Dommage que certains soient amnésiques des critiques naguère livrées contre le précédent régime .Etaient –elles décrochées sans conviction ? Si tel n’est pas le cas faut-il comprendre que tous aient oublié la revendication de suppression du sénat ? A-t-on encore des amis à caser ? Pas de leurres ! Le sénat n’est pas consubstantiel à la démocratie .Le mode de structuration de la délégation dans un contexte social et historique précis n’en est pas l’essence universelle.
Par ailleurs, les débats qui agitent les cercles intellectuels et politiques font mine d’oublier les engagements des uns et des autres dans la charte de la gouvernance des assises .Le président SALL est toujours chef de parti et de coalition. Faut-il en déduire que les nouveaux dirigeants adoptent des principes selon la position qu’ils occupent par rapport au pouvoir .C’est un double langage et personne ne comprend que ce qui était refusé au président WADE soit accepté pour son remplaçant.
Assurément bien des thèses soutenues et entretenues par les nouveaux dirigeants visent à désarmer la vigilance des citoyens .Chercheraient-ils a les habituer a l’idée de renonciation aux revendications fondamentales précédemment soulevées et a l’abandon des convictions antérieures ? Le président SALL et son équipe opèrent dans le dilatoire. Dès lors, les ruptures essentielles que le peuple attend depuis 1960et les pages révolutionnaires sont renvoyées aux calendres grecques.
Alioune DIOP
Président du CIMAC
(Comité d’Initiative pour une Mobilisation Alternative et Citoyenne)
E-mail :badadiop@hotmail.com
Tél : +221 76 680 08 23
Et d’abord ,pourquoi devrait on se laisser distraire par les invectives et les verdicts sans jugement proférés à l’encontre de certains ténors du défunt régime alors qu’il est possible d’initier des actions qui clarifieraient les situations, redresseraient les torts établiraient ainsi la justice ? En effet, les audits ne sont pas des subterfuges électoralistes .En s’engageant à procéder à ceux-ci et plus singulièrement en précisant son intention d’instruire l’audit de la dette multilatérale, s’il ne se rétracte pas dans un « ma waxoon waxeet »faisant dans la démagogie, le président SALL ouvre un chantier plus vaste que celui restreint par le zèle de ses amis et autres laudateurs.
Comment concevoir l’audit de cette dette sans dévoiler les traces des flux monétaires ?
En tout cas ? L’exigence des mouvements sociaux et citoyens pour l’audit de la dette voudrait remonter toute la chaine et démonter les mécanismes par lesquels on justifie les remboursements qui pèsent sur le budget et les populations.
C’est pourquoi ceux qui de manière hâtive ,ont cherché à borner les audits dans les limites du second ou premier mandat de WADE procède à la censure du droit à l’information .En vérité ,pour les mouvements qui réclament l’ audit de la dette ,il s’agit non seulement de faire l’état des lieux pour vérifier la conformité des actes par rapport aux lois et procédures en vigueur, et leur pertinence en termes d’efficacité et d’efficience mais surtout, de susciter la prise de conscience des citoyens afin d’impulser leur engagement et leur responsabilité .
Cette dimension informative et pédagogique escamotée fait des audits uniquement un exercice d’experts. Les populations pour qui ceux-ci sont réalisés risquent d’en avoir que des échos frelatés .Dés lors, s’impose le renversement de l’approche afin que le travail des experts et des cabinets auditeurs opèrent sous le contrôle citoyen ou le regard vigilant des populations .C’est aussi cela l’exigence de la démocratie participative.
De la même manière, les défenseurs du président qui veulent limiter la réflexion sur la déclaration de patrimoine à la seule conformité avec la constitution opérant en déphasage avec la revendication des citoyens .En effet, l’énorme fortune étalée dans cette déclaration n’est pas en adéquation avec les processus légaux dans lesquels le président était antérieurement engagé .Et de fait, n’eût été sa charge actuelle, sa « loi » l’aurait interpellé .C’est lui qui a ressuscité la cour de répression de l’enregistrement illicite alors que la revendication porte plutôt sur la refondation des institutions .Qu’ on nous préserve de toute justice partisane !
Du reste, dans cette dynamique, l’élaboration d’une nouvelle constitution occupe une place fondamentale .Autrement, l’ancienne a force de loi et les innovations pourraient n’être que tempête dans un verre d’eau.
D’ailleurs en se préoccupant des législatives, le président SALL et ses amis ne reconduisent-ils pas l’assemblée nationale sous le format imprimé par le régime précédent ? Le parlement avec ses deux chambres actuelles (l’assemblée et le sénat) avait été fortement contesté par la plupart de ses amis .Ont-ils procédé par des concertations en catimini ?
Plus profondément encore, depuis le régime de Senghor les oppositions successives ont dénoncé le parlement comme une caisse de résonnance de l’exécutif et du parti au pouvoir. Ainsi toutes proportions gardées, la représentation se délite de sa substance démocratique et devient une institution fossilisée.
Les tenants du pouvoir actuel, s’ils veulent la rupture doivent préciser leur option. Sont-ils pour la continuation du cours actuel ou pour une assemblée qui constituerait le centre d’impulsion de la politique ? Pourquoi n’indiquent-ils pas dés maintenant leur orientation dans le processus constituant ?
Actuellement le président privilégie la verticalité et s’éloigne des propositions mettant en exergue la souveraineté populaire .En effet, les revendications des mouvements sociaux actuels comprennent la démocratie dans la mobilisation du peuple dans de larges concertations pour déterminer les politiques publiques.
De toute façon la nouvelle constitution préconisée par le président Macky SALL ne peut être validée que par un référendum .C’est pourquoi ceux qui insistent sur des reformes adoptées par la prochaine assemblée escamotent quelque peu l’essence de la refondation des institutions .Celle-ci n’est pas un acte bureaucratique uniquement régie par la descente verticale.
La plupart des segments favorables au nouveau régime avaient dénoncé les modifications intempestives de la constitution sous le régime du président WADE et certains avaient élaboré des projets de constitution. C’est par conséquent une crise. Et dans cette situation, les mouvements sociaux attendent non pas un projet rédigé par des experts dans leur tour d’ivoire mais plutôt une constitution élaborée et codifiée sur la base de vastes concertations au sein du peuple .C’est du reste le principe de la démocratie participative.
Dommage que certains soient amnésiques des critiques naguère livrées contre le précédent régime .Etaient –elles décrochées sans conviction ? Si tel n’est pas le cas faut-il comprendre que tous aient oublié la revendication de suppression du sénat ? A-t-on encore des amis à caser ? Pas de leurres ! Le sénat n’est pas consubstantiel à la démocratie .Le mode de structuration de la délégation dans un contexte social et historique précis n’en est pas l’essence universelle.
Par ailleurs, les débats qui agitent les cercles intellectuels et politiques font mine d’oublier les engagements des uns et des autres dans la charte de la gouvernance des assises .Le président SALL est toujours chef de parti et de coalition. Faut-il en déduire que les nouveaux dirigeants adoptent des principes selon la position qu’ils occupent par rapport au pouvoir .C’est un double langage et personne ne comprend que ce qui était refusé au président WADE soit accepté pour son remplaçant.
Assurément bien des thèses soutenues et entretenues par les nouveaux dirigeants visent à désarmer la vigilance des citoyens .Chercheraient-ils a les habituer a l’idée de renonciation aux revendications fondamentales précédemment soulevées et a l’abandon des convictions antérieures ? Le président SALL et son équipe opèrent dans le dilatoire. Dès lors, les ruptures essentielles que le peuple attend depuis 1960et les pages révolutionnaires sont renvoyées aux calendres grecques.
Alioune DIOP
Président du CIMAC
(Comité d’Initiative pour une Mobilisation Alternative et Citoyenne)
E-mail :badadiop@hotmail.com
Tél : +221 76 680 08 23