La Côte d’Ivoire sort de l’hibernation dans laquelle la crise politico-militaire qui a sévi au pays de Houphouët Boigny, pendant dix bonnes années, l’avait maintenue. Le pays renaît de ses cendres. Le Président Alassane Dramane Ouattara fixe un cap clair à son pays, pour en faire un pays émergent à l’horizon 2020. Le 17 octobre dernier, à l’issue de la réunion du Conseil des ministres, le gouvernement de Côte d’Ivoire a finalisé son Plan national de développement pour la période 2012-2015. Afin de booster sa croissance les trois prochaines années, la Côte d’Ivoire prévoit de mobiliser un investissement de 11 000 milliards de francs Cfa. Ainsi, la Côte d’Ivoire se fixe un taux de croissance de 8,6% en 2012, de 9 % en 2013 et un taux de croissance à deux chiffres à partir de 2014. L’objectif du Président Ouattara est on ne peut plus clair. Lui-même l’explique : «Ce plan concerne 40% de l’investissement public soit environ 4 400 milliards de francs Cfa et 60% d’investissements privés.
Je suis conforté de savoir que nous avons déjà une bonne partie du financement, grâce aux annulations de dettes dont les contreparties seront consacrées au financement des programmes publics. Egalement, les efforts que nous faisons nous-mêmes au niveau du budget, puisque cette année nous prévoyons mille milliards d’investissements publics.» Mieux, les annonces d’investissements privés déjà faites, avant même la revue des bailleurs de fonds, permettront de boucler les 7 000 milliards attendus du privé pour boucler le Plan triennal d’investissement.
La Côte d’Ivoire revient de loin, de très loin même. A cause de son instabilité politique depuis 2000 et surtout de la situation de guerre, l’économie ivoirienne était tombée dans les bas-fonds de l’économie régionale avec un taux de décroissance de -4% en 2011, alors que la Côte d’Ivoire constitue 40% de la masse monétaire dans l’espace Uemoa et représente, après le Nigeria, la deuxième économie de l’espace Cedeao. A son arrivée au pouvoir, le Président Ouattara, avec son ministre de l’Economie et des Finances Charles Koffi Diby, un pur produit de l’école et de l’administration publique ivoirienne et dont la compétence fait l’unanimité dans le monde des économistes, a mis en œuvre une thérapie de choc. Conscient de la nécessité d’injecter du «cash» dans le circuit économique, la première mesure du gouvernement ivoirien a été de lever un emprunt obligataire de 600 milliards de francs Cfa, injectés d’un coup dans le circuit économique en payant notamment la dette intérieure. Cela a eu le mérite de faire redémarrer l’économie. Les commerces ont repris et une bonne circulation de la monnaie fiduciaire a permis de redonner un visage plus gai à Abidjan. Les grandes surfaces, les bars et restaurants reprennent leurs activités.
Le gouvernement Ouattara a aussi joué sur un autre levier aussi déterminant. Il a su plaider la situation de son pays auprès du Club de Paris et des Institutions de Bretton Woods. Alassane Dramane Ouattara et Charles Koffi Diby ont su jouer sur la situation économique catastrophique dans laquelle ils ont trouvé la Côte d’Ivoire et ont donc pu convaincre le monde de la nécessité de participer à sauver ce pays. La Côte d’Ivoire a atteint avec brio le point d’achèvement de l’initiative en faveur des Pays pauvres très endettés (Ppte). La récompense aura été une annulation des dettes extérieures qui pesaient lourdement sur l’économie du pays. Le 26 juin 2012, la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (Fmi), ont annoncé avoir approuvé un allègement de la dette de la Côte d’Ivoire de plus de 4 milliards de dollars. Le pays bénéficiera d’un allègement de 3,1 milliards de dollars au titre de l’initiative Ppte et d’un allégement de 1,3 milliard de dollars, au titre d’un mécanisme complémentaire, l’Initiative d’allégement de la dette multilatérale. Le Fmi et la Banque mondiale ont précisé que l’allègement dont bénéficie la Côte d’Ivoire représente une réduction de 24% de la dette extérieure du pays. Dans la foulée, le Canada a épongé une dette de 65 milliards de francs Cfa sur la Côte d’Ivoire, la Belgique annule 133 milliards, l’Autriche 60 milliards, etc. La France et la Côte d’Ivoire concluent un accord bilatéral, le 24 juillet 2012, au terme duquel la France efface ses créances sur la Côte d’Ivoire pour la somme de 3,76 milliards d’euros soit environ 2 500 milliards de francs Cfa. Ce montant représente «les deux tiers de l’effort total consenti par le Club de Paris».
Une bonne campagne internationale a alors permis à la Côte d’Ivoire de bénéficier d’effacements de dettes pour plus de 8 000 milliards de francs Cfa. Le message de Charles Koffi Diby a été, partout, sans équivoque : «La Côte d’Ivoire prévoit d’importants investissements dans les secteurs porteurs de croissance, dans les infrastructures sociales de base et souhaite y impliquer autant que possible le secteur privé. La pauvreté a grandi, les Ivoiriens sont devenus impatients, allons vite, allons vite mais allons bien.»
Le gouvernement ivoirien s’engage à optimiser l’utilisation des marges budgétaires créées par les allègements de dettes obtenus. En d’autres termes, la contrepartie va permettre de financer des programmes sociaux. C’est ainsi que la Cote d’Ivoire a pu lancer un programme d’investissement dans le secteur de la santé en termes d’infrastructures et d’équipements pour plus de 200 milliards en 2012. Alassane Ouattara peut dire avec fierté à la tribune de la 58e session du Congrès de l’Internationale libérale à Abidjan «l’économie de mon pays redémarre». Il égrène ses réalisations : 100 milliards d’investissements en 2012 rien que pour l’Université d’Abidjan-Cocody et un programme annuel de 1 500 salles de classe pendant trois ans pour l’enseignement élémentaire.
La Côte d’Ivoire s’évertue aussi à améliorer l’environnement des affaires. Elle vient de mettre en place un Tribunal du commerce mais surtout s’engage de manière ferme dans la lutte contre la corruption. Les résultats sont réels sur le terrain avec la fin des rackets opérés par les policiers et autres agents des forces de défense et de sécurité. Les sanctions sont implacables pour les indélicats. D’ailleurs, la semaine dernière, 8 magistrats ont été suspendus de leurs fonctions pour «abus d’autorité, corruption et extorsion de fonds». Pour Alassane Ouattara, «la corruption qui a malheureusement gagné certains acteurs de la justice ivoirienne doit être bannie. La lutte contre la corruption devra être assortie de mesures coercitives et de sanctions appropriées telles que la radiation du personnel de justice corrompu».
Le modèle économique fait d’audace et de grandes ambitions, qui est en train de transformer l’économie ivoirienne devrait pouvoir faire école dans la sous-région. Reste seulement à croiser les doigts pour que la paix s’installe définitivement dans ce pays car, tous les efforts risqueront d’être compromis par la reprise de la spirale de violences. Ces dernières semaines, des attaques armées violentes commencent à créer une psychose à Abidjan.
La Côte d’Ivoire revient de loin, de très loin même. A cause de son instabilité politique depuis 2000 et surtout de la situation de guerre, l’économie ivoirienne était tombée dans les bas-fonds de l’économie régionale avec un taux de décroissance de -4% en 2011, alors que la Côte d’Ivoire constitue 40% de la masse monétaire dans l’espace Uemoa et représente, après le Nigeria, la deuxième économie de l’espace Cedeao. A son arrivée au pouvoir, le Président Ouattara, avec son ministre de l’Economie et des Finances Charles Koffi Diby, un pur produit de l’école et de l’administration publique ivoirienne et dont la compétence fait l’unanimité dans le monde des économistes, a mis en œuvre une thérapie de choc. Conscient de la nécessité d’injecter du «cash» dans le circuit économique, la première mesure du gouvernement ivoirien a été de lever un emprunt obligataire de 600 milliards de francs Cfa, injectés d’un coup dans le circuit économique en payant notamment la dette intérieure. Cela a eu le mérite de faire redémarrer l’économie. Les commerces ont repris et une bonne circulation de la monnaie fiduciaire a permis de redonner un visage plus gai à Abidjan. Les grandes surfaces, les bars et restaurants reprennent leurs activités.
Le gouvernement Ouattara a aussi joué sur un autre levier aussi déterminant. Il a su plaider la situation de son pays auprès du Club de Paris et des Institutions de Bretton Woods. Alassane Dramane Ouattara et Charles Koffi Diby ont su jouer sur la situation économique catastrophique dans laquelle ils ont trouvé la Côte d’Ivoire et ont donc pu convaincre le monde de la nécessité de participer à sauver ce pays. La Côte d’Ivoire a atteint avec brio le point d’achèvement de l’initiative en faveur des Pays pauvres très endettés (Ppte). La récompense aura été une annulation des dettes extérieures qui pesaient lourdement sur l’économie du pays. Le 26 juin 2012, la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (Fmi), ont annoncé avoir approuvé un allègement de la dette de la Côte d’Ivoire de plus de 4 milliards de dollars. Le pays bénéficiera d’un allègement de 3,1 milliards de dollars au titre de l’initiative Ppte et d’un allégement de 1,3 milliard de dollars, au titre d’un mécanisme complémentaire, l’Initiative d’allégement de la dette multilatérale. Le Fmi et la Banque mondiale ont précisé que l’allègement dont bénéficie la Côte d’Ivoire représente une réduction de 24% de la dette extérieure du pays. Dans la foulée, le Canada a épongé une dette de 65 milliards de francs Cfa sur la Côte d’Ivoire, la Belgique annule 133 milliards, l’Autriche 60 milliards, etc. La France et la Côte d’Ivoire concluent un accord bilatéral, le 24 juillet 2012, au terme duquel la France efface ses créances sur la Côte d’Ivoire pour la somme de 3,76 milliards d’euros soit environ 2 500 milliards de francs Cfa. Ce montant représente «les deux tiers de l’effort total consenti par le Club de Paris».
Une bonne campagne internationale a alors permis à la Côte d’Ivoire de bénéficier d’effacements de dettes pour plus de 8 000 milliards de francs Cfa. Le message de Charles Koffi Diby a été, partout, sans équivoque : «La Côte d’Ivoire prévoit d’importants investissements dans les secteurs porteurs de croissance, dans les infrastructures sociales de base et souhaite y impliquer autant que possible le secteur privé. La pauvreté a grandi, les Ivoiriens sont devenus impatients, allons vite, allons vite mais allons bien.»
Le gouvernement ivoirien s’engage à optimiser l’utilisation des marges budgétaires créées par les allègements de dettes obtenus. En d’autres termes, la contrepartie va permettre de financer des programmes sociaux. C’est ainsi que la Cote d’Ivoire a pu lancer un programme d’investissement dans le secteur de la santé en termes d’infrastructures et d’équipements pour plus de 200 milliards en 2012. Alassane Ouattara peut dire avec fierté à la tribune de la 58e session du Congrès de l’Internationale libérale à Abidjan «l’économie de mon pays redémarre». Il égrène ses réalisations : 100 milliards d’investissements en 2012 rien que pour l’Université d’Abidjan-Cocody et un programme annuel de 1 500 salles de classe pendant trois ans pour l’enseignement élémentaire.
La Côte d’Ivoire s’évertue aussi à améliorer l’environnement des affaires. Elle vient de mettre en place un Tribunal du commerce mais surtout s’engage de manière ferme dans la lutte contre la corruption. Les résultats sont réels sur le terrain avec la fin des rackets opérés par les policiers et autres agents des forces de défense et de sécurité. Les sanctions sont implacables pour les indélicats. D’ailleurs, la semaine dernière, 8 magistrats ont été suspendus de leurs fonctions pour «abus d’autorité, corruption et extorsion de fonds». Pour Alassane Ouattara, «la corruption qui a malheureusement gagné certains acteurs de la justice ivoirienne doit être bannie. La lutte contre la corruption devra être assortie de mesures coercitives et de sanctions appropriées telles que la radiation du personnel de justice corrompu».
Le modèle économique fait d’audace et de grandes ambitions, qui est en train de transformer l’économie ivoirienne devrait pouvoir faire école dans la sous-région. Reste seulement à croiser les doigts pour que la paix s’installe définitivement dans ce pays car, tous les efforts risqueront d’être compromis par la reprise de la spirale de violences. Ces dernières semaines, des attaques armées violentes commencent à créer une psychose à Abidjan.