Arin Mirkan, une jeune femme de 20 ans, officier de l'YPJ, un bataillon entièrement féminin des peshmergas, est devenue une héroïne de la bataille pour la défense de Kobané. Engagée en première ligne et soudain encerclée par des combattants djihadistes, cette mère de deux enfants a préféré dégoupiller la dernière grenade qui lui restait et se faire sauter avec ceux qui s'apprêtaient à la capturer. Selon leur croyance, elle les a empêchés ainsi d'accéder au paradis... puisqu'ils ont été tués par une femme.
Arin Mirkan savait de toute façon que sa mort était programmée. Comme celle de ces trois jeunes femmes capturées par les djihadistes la semaine dernière et dont, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme, les têtes ont été retrouvées à côté de leur cadavre, au milieu des corps de dix autres compagnons d'infortune.
Depuis la proclamation de l'État islamique, les actes de brutalité, les viols, les exécutions de masse visant particulièrement les femmes et les enfants se sont multipliés, en Irak comme en Syrie. Une enquête du Haut-Commissariat aux droits de l'homme des Nations unies, rendue publique le 2 octobre, en fait un compte rendu terrifiant. Ce document de 26 pages recense 2 500 civils, pour la plupart des femmes et des enfants, faits prisonniers pour le seul mois d'août dans les régions de Sinjar, Tal Afar et Shirkhan.
Une fois regroupées, les femmes ont été systématiquement violées par les djihadistes. Puis sommées de se convertir, la plupart étant chiites, chrétiennes ou yazidies. Celles qui refusaient étaient soit exécutées sur place, soit conduites sur les marchés de Mossoul ou de Raqqa. Avec autour du cou une étiquette mentionnant le prix auquel elles étaient mises en vente. Et comme dans une foire au bétail, les acheteurs marchandaient le prix de leur (...)