Avec la consommation de tabac, le sang transporte moins d’oxygène, ce qui entraîne une hypoxémie à l’origine de la baisse de performance, a expliqué le professeur Samb lors d’une rencontre de formation à l’initiative de la Ligue sénégalaise de lutte contre le tabac (LISTAB).
"Les muscles respiratoires du fumeur devront accomplir un travail plus important pour vaincre cette résistance", a souligné le spécialiste qui présentait une communication sur "Tabac et sport".
M. Samb a relevé que les muscles ventilatoires du fumeur travailleront 2 à 4 fois plus que chez le non-fumeur pour recevoir la même quantité d’oxygène. Ainsi, avant même d’effectuer un effort physique, la fréquence cardiaque et la pression artérielle du fumeur sont élevées.
Le fumeur atteint donc plus rapidement qu’un non-fumeur sa fréquence cardiaque maximale et sa capacité de récupération est bien moindre, relève le médecin.
Il explique que la nicotine intensifie ces effets en provoquant une augmentation du travail cardiaque et notamment du myocarde, ce qui peut entraîner des risques d’infarctus très importants chez les plus de 40 ans soumis à un effort physique intense.
"La cigarette est absolument proscrite après le sport en raison du risque de mort subite par spasme des artères coronaires. Lors d’un effort physique, les muscles épuisent vite leurs ressources et passent plus rapidement en anaérobie : ils se fatiguent précocement", a-t-il insisté.
Les disciplines exigeant un niveau de performance extrême sont donc totalement incompatibles avec la cigarette, a-t-il tranché. Cependant, pour le professeur de médecine, les effets du tabagisme sont moins accrus dans les disciplines collectives comme le football que dans les disciplines individuelles. Ceci, en raison de l’effet compensateur des partenaires et des capacités techniques et tactiques des sportifs.
La prévention demeure l’un des moyens de lutte à privilégier dans la lutte contre le tabac, ont indiqué les spécialistes qui se sont succédé lors de cette rencontre de formation. Cette prévention passe par des campagnes de sensibilisation, de lutte anti-tabac, ont-ils suggéré.
Les jeunes, maillon faible de la société, doivent être la cible préférentielle des stratégies de sensibilisation. La LISTAB a ainsi donc convié les acteurs de la lutte contre le tabac - regroupés dans des associations, la fédération des associations de parents d’élèves, les journalistes - à une formation pour leur donner des outils de plaidoyer nécessaire afin d’accélérer le processus d’adoption de la loi anti-tabac au Sénégal.
La rencontre prend fin mercredi au siège de l’association "Prévenir", dirigée par le cancérologue Abdoul Aziz Kassé, également président de la LISTAB regroupant les associations de lutte contre le tabac.