Pour la quatrième année de suite, LeBron James retrouve en finale à partir de jeudi Golden State, mais la superstar de Cleveland n'a jamais paru aussi isolé face au quatuor de fines gâchettes des Warriors. C'est peut-être le plus grand défi de sa carrière: à 33 ans, alors qu'il va disputer sa neuvième finale --la huitième de suite!--, même "King James" ne semble pas de taille à détrôner le champion en titre. Et pour cause, il n'a jamais dû autant se démener pour arriver en finale: il a ainsi disputé les 82 matches de saison régulière, une première en quinze saisons, et tourne à une moyenne affolante de 41,3 minutes de jeu depuis le début des play-offs.
Durant la finale de conférence contre Boston qui s'est jouée au terme des sept matches, ou même lors d'un premier tour très accroché contre Indiana (4-3), James a même montré d'inhabituelles et légitimes signes de fatigue. Une fois la qualification acquise, il les a balayés d'un revers de la main: "Je suis le leader de cette équipe, je dois donner tout ce que j'ai, c'est ce qu'on attend de moi", a-t-il rappelé alors qu'il affiche un moyenne de 34 points par match de play-offs, la plus élevée de sa carrière.
Nombre d'observateurs s'attendent à une finale facilement remportée par les Warriors, en cinq ou six matches. Les bookmakers non plus ne donnent pas cher des chances de LeBron James avec une cote de +650 pour le champion sortant Golden State --contre +250 en 2017 et +180 en 2016, année du titre de Cleveland--, la plus forte jamais observée pour des adversaires de "King James" en finale.
Stephen Curry, le meneur-vedette de Golden State, s'est agacé qu'on résume Cleveland uniquement à James et qu'on sous-estime ses coéquipiers. "Oui +Bron+ est incroyable et réalise des play-offs exceptionnels, mais ses coéquipiers sont quand même des joueurs NBA", a rappelé Curry qui vise un troisième titre en quatre ans. Curry, absent pendant un mois entre avril et mai, n'est pas aussi tranchant qu'en 2015 et 2017, mais il tourne tout de même à 24,8 points par match. Steve Kerr peut compter aussi sur Kevin Durant (29 pts par match), Klay Thompson (20,5 pts par match) et, pour son abattage en défense, sur Draymond Green (11,8 rebonds par match).