Au marché Tilène de la Médina, les magasins exposent une variété de marchandises composées en majorité de sucre, de lait, de riz, de dattes, d’huile, des denrées qui sont en fait les plus utilisées durant le mois sacré musulman où le jeûne consiste, pour le fidèle, à notamment s’abstenir de manger et de boire, du lever au coucher du soleil.
Debout devant le propriétaire du commerce, Modou Gueye, Seynabou Sall est venue se « ravitailler » en ces aliments, mais à sa grande surprise, la cliente constate que « les prix ont augmenté, et c’est dur. Car, durant ce mois généralement nos dépenses augmentent », se plaint-elle.
Le prix de l’huile est passé de 12.500 à 15.000 FCFA, là où le sac de sucre est maintenant à 28.000CFA, avec une hausse de 1000 FCFA, explique le grossiste Modou Gueye.
Emboitant le pas à Seynabou Sall, Salla Dia, autre cliente trouvée sur place, souligne qu’elle achetait « le quart du litre d’huile à 200 FCFA, mais maintenant il est à 250 FCFA ».
Poursuivant toujours, elle soutient que « le poisson est presque introuvable et devenu très cher, de même que la viande qui, de 2600 FCFA le kg, est (maintenant) à 2800 FCFA ».
Par ailleurs, les pratiques alimentaires des Sénégalais sont également élargies, pendant le Ramadan, aux boissons telles que les jus de bissap (oseille), de gingembre ou de pain de singe.
Aida Diop, commerçante spécialisée de ces jus, constate que « les prix du bissap, pain de singe ont augmenté, de même que le sucre dont le sac est à 28.000FCFA ». Elle ajoute que les 42 kg de bissap, de 25.000 FCFA avant, sont maintenant à 26.500FCFA.
Tentant de donner une explication à la hausse des prix de ces denrées, le commerçant Korko Diallo avance que cette situation est liée « à l’augmentation des taxes sur les marchandises ».
Ce constat sur le marché sénégalais semble donner raison à l’Union nationale des commerçants et industriels du Sénégal (Unacois)/Jappo, qui a récemment exprimé sa préoccupation sur une probable hausse des prix des denrées de première nécessité à l’orée du Ramadan.
Toutefois, le Service Régional de Commerce avait répliqué, à travers la presse, qu’il n’y a « ni pénurie, ni rétention de stock sur le marché. Par conséquent, aucun risque de hausse des prix n’est à l’ordre du jour ».