Le maintien d’Abdoulaye Wade, 86 ans, à la tête du Parti démocratique Sénégalais (PDS) lors du Congrès extraordinaire du 31 mars dernier n’y a rien changé. La guerre pour le contrôle du parti libéral a bien éclaté, moins d’un mois après la défaite des libéraux à la présidentielle. Le président du Sénat, Pape Diop, celui de l’Assemblée nationale Mamadou Seck, et celui du Conseil économique et social, Ousmane Masseck Ndiaye (qui est aussi un ami d’enfance de Macky Sall ainsi que d’anciens ministres et des députés se « rebellent » et défient désormais ouvertement Wade.
Sans pour autant quitter le parti, ils ont décidé d’aller ensemble aux élections législatives sous la bannière d’une nouvelle coalition dénommée : « Bokk Guis Guis » (avoir la même vision en wolof), officiellement lancée mercredi 18 avril. « Nous avons décidé de joindre nos forces pour mener le combat à l’intérieur du PDS. Et on peut considérer notre démarche comme si c’était des primaires. Le parti [Wade et ses soutiens, NDLR] n’a qu’à faire sa liste comme nous. Et au sortir des élections législatives, on verra qui représente quoi », a déclaré Pape Diop mardi dernier.
Manque de démocratie interne
À l’origine de cette révolte, le manque de démocratie au sein du PDS, explique Thierno Lô, un ancien ministre. « On a pas la possibilité de discuter dans le parti, les décisions sont prises sans concertation. Nous voulons désormais instaurer un débat d’idée pour pérenniser l’action du président Wade. Car il n’y a pas de raison qu’après lui, ce soit le déluge ».
Mais ce qui n’était à la base qu’un désir de liberté s’est vite transformé en guerre pour le contrôle du parti. Car Pape Diop et ses camarades dénoncent surtout l’éloignement de responsables « reconnus du parti » lors du processus de confection des listes pour les prochaines législatives. « Une mise à l’écart, précise Thierno Lô, qui s’est faite au profit des jeunes de la Génération du concret, le mouvement de soutien à Karim Wade ».
Ce dernier se fait discret depuis la défaite à la présidentielle. Mais Wade a beau déclarer que ni lui ni Karim ne figureront sur les listes des législatives, le soupçon de dévolution dynastique est toujours prégnant. D’après l’analyste politique Yoro Dia, « la fronde couve depuis que Wade, au pouvoir, a voulu parachuter son fils Karim à la tête du PDS. Après qu’il a déclaré qu’il restait secrétaire général du parti malgré la défaite, on savait qu’il voulait préparer le terrain pour son fils. Car dans une situation normale, un président qui perd l’élection cède la place à d’autres responsables légitimes de son parti ».
Vers l’éclatement ?
Pour la première fois, Abdoulaye Wade se heurte donc à l’opposition frontale de ses anciens barons. Une situation qui, selon le sociologue et observateur politique Djibi Diakhaté, devrait conduire à un émiettement du PDS. « Au moins quatre à cinq pôles se constitueront autour de forte personnalité comme Pape Diop, président du Sénat, Souleymane Ndéné Ndiaye, ancien Premier ministre, Abdoulaye Baldé, qui a déjà annoncé la création d’un parti, etc. », analyse-t-il. Quant à Abdoulaye Wade, « il va garder un morceau de l’appareil, qui va se rétrécir de jour en jour. » Et, pronostique Diakhaté, « son projet de laisser le PDS à son fils sera encore un échec ».
Jeune Afrique
Sans pour autant quitter le parti, ils ont décidé d’aller ensemble aux élections législatives sous la bannière d’une nouvelle coalition dénommée : « Bokk Guis Guis » (avoir la même vision en wolof), officiellement lancée mercredi 18 avril. « Nous avons décidé de joindre nos forces pour mener le combat à l’intérieur du PDS. Et on peut considérer notre démarche comme si c’était des primaires. Le parti [Wade et ses soutiens, NDLR] n’a qu’à faire sa liste comme nous. Et au sortir des élections législatives, on verra qui représente quoi », a déclaré Pape Diop mardi dernier.
Manque de démocratie interne
À l’origine de cette révolte, le manque de démocratie au sein du PDS, explique Thierno Lô, un ancien ministre. « On a pas la possibilité de discuter dans le parti, les décisions sont prises sans concertation. Nous voulons désormais instaurer un débat d’idée pour pérenniser l’action du président Wade. Car il n’y a pas de raison qu’après lui, ce soit le déluge ».
Mais ce qui n’était à la base qu’un désir de liberté s’est vite transformé en guerre pour le contrôle du parti. Car Pape Diop et ses camarades dénoncent surtout l’éloignement de responsables « reconnus du parti » lors du processus de confection des listes pour les prochaines législatives. « Une mise à l’écart, précise Thierno Lô, qui s’est faite au profit des jeunes de la Génération du concret, le mouvement de soutien à Karim Wade ».
Ce dernier se fait discret depuis la défaite à la présidentielle. Mais Wade a beau déclarer que ni lui ni Karim ne figureront sur les listes des législatives, le soupçon de dévolution dynastique est toujours prégnant. D’après l’analyste politique Yoro Dia, « la fronde couve depuis que Wade, au pouvoir, a voulu parachuter son fils Karim à la tête du PDS. Après qu’il a déclaré qu’il restait secrétaire général du parti malgré la défaite, on savait qu’il voulait préparer le terrain pour son fils. Car dans une situation normale, un président qui perd l’élection cède la place à d’autres responsables légitimes de son parti ».
Vers l’éclatement ?
Pour la première fois, Abdoulaye Wade se heurte donc à l’opposition frontale de ses anciens barons. Une situation qui, selon le sociologue et observateur politique Djibi Diakhaté, devrait conduire à un émiettement du PDS. « Au moins quatre à cinq pôles se constitueront autour de forte personnalité comme Pape Diop, président du Sénat, Souleymane Ndéné Ndiaye, ancien Premier ministre, Abdoulaye Baldé, qui a déjà annoncé la création d’un parti, etc. », analyse-t-il. Quant à Abdoulaye Wade, « il va garder un morceau de l’appareil, qui va se rétrécir de jour en jour. » Et, pronostique Diakhaté, « son projet de laisser le PDS à son fils sera encore un échec ».
Jeune Afrique