L’idée d’un Train express régional (Ter) qui transporterait 115.000 voyageurs, de Dakar à l’Aibd, n'est que de la poudre aux yeux. C’est du moins le point de vue défendu par ancien cadre de direction de Transrail, Cheikh Tidiane Sow qui porte la parole de ses camarades syndicalistes et ex-travailleurs de la défunte société ferroviaire. A l’Etat, ces agents à la retraite réclament pas moins de 289 millions de FCfa d’indemnités de départ à la retraite, un acquis obtenu par les cheminots depuis la fameuse grève de 1947, ont-ils rappelé.
Leur coup de colère est relayé dans les colonnes du quotidien L’As. Ces agents de DVF (Dakar-Bamako-Ferroviaire) qui a pris le relais de Transrail, de mettre en garde les autorités, d’autant plus que les Maliens ont été totalement payés alors qu’ils sont dans le même réseau. «Si cette situation perdure, beaucoup de familles risquent de voler en éclats… Ce qui est navrant, c’est que les gens parlent de volonté politique par rapport à la résolution des questions ferroviaires, mais, confrontée à la vérité des faits, la démarche est du toc, c’est de la politique politicienne», fulmine le syndicaliste. Qui en profite pour tourner en dérision le projet de Ter annoncé par le président Macky Sall pour transporter 15 000 passagers chaque jour, de Dakar à l’aéroport Aibd.
«Je ne vois pas comment ils vont réussir à faire voyager même 15.000 personnes, peut-être avec les militants de l’Apr», ironise-t-il. «Avec le peu que je sais de l’économie politique et de la science ferroviaire, ils n’y arriveront jamais. Car un projet ferroviaire, on ne l’adosse pas à un aéroport. Abdoulaye Wade a pillé la gare de Dakar et c’est l’un des crimes économiques les plus odieux depuis l’avènement du système libéral. Macky Sall avait promis de restituer la gare, mais il n’en est rien et jusqu’ici les trains sont formatés à partir de Bel Air… Les pouvoirs publics ont tué à petit feu beaucoup de villes, qui étaient pourtant économiquement bien parties à partir du chemin de fer. Il s’agit de Guinguinéo, Lagnar, Bambey, Mbacké, Louga, etc. Au lieu d’aller vers l’essentiel, on nous parle de slogan creux avec un train de 115.000 voyageurs, un rêve irréalisable», critique encore Cheikh Tidiane Sow.