Rien de tel, donc, que la tendresse, et plus encore l’amour et la curieuse idée de connaître l’autre parfaitement au nom de ce sentiment, pour se sentir en sécurité à la perspective du coït.
S’ajoute à cela l’interdit séculaire du désir féminin, suspecté d’être vorace et insatiable. La société s’est appliquée à le circonscrire, à le réduire à l’expression d’un devoir conjugal bienveillant.
Ce qui permet à l’homme d’oser sans crainte fréquenter sa partenaire.
Ce qui permet à l’homme d’oser sans crainte fréquenter sa partenaire.
Au nom de l’amour, sentiment noble plébiscité par la société, la femme s’autorise à désirer, refoulant ce qu’elle craint de pulsionnel et d’animal en elle. Tout à son sentiment bienveillant, elle s’assure la sérénité masculine, la pérennité de la relation, voire la poursuite de ses projets de maternité. C’est donc au nom de l’amour que la femme s’offre, et non de son désir et ce qu’il révèle de fantasmes tapis dans l’ombre. Mais ne se piège-t-elle pas elle-même ?
L’histoire devient cocasse lorsque celle qui est envisagée sans ambition sexuelle personnelle commet une infidélité. Comme au Scrabble, elle voit son sacrilège compter double puisqu’elle est à la fois désirante et enamourée. Dans la même situation, son partenaire arguerait que « cette histoire ne compte pas » et serait considéré comme plus excusable.
Décidément, le désir féminin n’en finit pas d’être coupable ! Faut-il que la femme soit réduite et se réduise à sa vocation altruiste – répondre aux besoins de l’homme, à ceux de ses enfants – pour imaginer qu’elle ne puisse ambitionner son seul plaisir sexuel ? La femme désirante, curieuse de ses capacités érotiques, serait-elle une mauvaise mère ? Coupable, donc. À défaut d’une « (...) Lire la suite de l'article sur psychologies.com