QUNU (Afrique du Sud) — Des dizaines de journalistes du monde entier ont commencé à affluer à Qunu, le village d'enfance de Nelson Mandela, pour essayer de recueillir des témoignages sur la vie du héros sud-africain de la lutte contre l'apartheid, hospitalisé depuis samedi.
C'est là, dans ce village africain traditionnel, au coeur de l'une des zones les moins développées d'Afrique du Sud, que le premier président noir d'Afrique du Sud a grandi.
Et, raconte-t-il dans ses mémoires, c'est de ce pays aux douces collines du Transkei, dans le sud-est de l'Afrique du Sud, qu'il rêvait souvent durant les vingt-sept années passées en prison.
Aujourd'hui, cameramen et photographes cherchent à capturer en images la nostalgie qui filtre des écrits du grand homme: "C'est dans les prairies (de Qunu), raconte-t-il, que j'ai appris à tuer des oiseaux avec une fronde, à récolter du miel sauvage, des fruits et des racines comestibles, à boire le lait chaud et sucré directement au pis de la vache, à nager dans les ruisseaux clairs et froids et à attraper des poissons avec un fil et un morceau de fil de fer aiguisé."
C'est aussi là que Mandela avait décidé de passer ses vieux jours et qu'il souhaitait mourir. Avant d'être ramené en décembre à Pretoria pour y être hospitalisé.
Aujourd'hui, les villageois de Qunu offrent à la presse une occasion unique de rencontrer des témoins de la vie de Mandela. A Johannesburg et Pretoria, la famille a depuis longtemps décidé de contrôler soigneusement sa communication, et ni les médecins ni ses proches ne disent un mot aux journalistes.
"Chaque fois qu'il est malade, les journalistes débarquent", constate Thankokazi Nkunzi, 25 ans. "Mais je j'aime pas ça (...) et nous n'aimons pas le voir partout sur les journaux, parce que nous sommes inquiets pour sa santé", dit la jeune femme.
Ici, ces dernières années, Mandela était à la fois le héros local et un villageois comme les autres, se promenant dans les champs et échangeant des nouvelles avec ses voisins. Le village africain est traversé par une grande route goudronnée, mais les huttes, espacées de plusieurs dizaines de mètres les unes des autres, sont reliées par des chemins ou des sentiers d'une terre battue au fil du temps par les pas des villageois.
Reportages dans les pâturages
Depuis quelques jours, on y voit des reporters arpenter les pâturages, micro ou caméra en main, à la recherche d'habitants priés de donner leur avis sur la maladie de Mandela. L'accueil est en général bon enfant et les contacts sympathiques.
On interroge telle femme qui dépouille les épis de maïs, telle autre qui fait sa cuisine sur le feu, devant sa hutte, ou tel homme qui passe, juché sur sa charrette à cheval.
Mais se doutent-ils, ces villageois, que ces quelques reporters vont se multiplier en centaines, voire en milliers, lorsque arrivera l'heure des obsèques de leur héros?
"C'est bien de savoir que des gens veulent en savoir plus sur Mandela", se réjouit pour l'instant Sibabalwe Mhelomane, 17 ans, qui va au lycée à Mthatha, la ville la plus proche du village, à 30 kilomètres. "Ce n'est pas une nuisance, dit-elle à propos des journalistes, j'aime bien les gens qui s'intéressent à ce que les autres pensent, et à ce que les gens disent de la maladie de M. Mandela."
Les journalistes, qui ont pris d'assaut les agences de location de véhicules, se rendent aussi à Mvezo, le village natal de Mandela, à une trentaine de kilomètres d'une piste défoncée. Puis reviennent vers Mqhekezweni - également accessible par la piste - le lieu où Mandela adolescent a été pris en charge par le chef traditionnel, qui lui a fait donner une bonne éducation à la mort de son père.
Parfois, ils rencontrent quelqu'un qui n'a pas encore entendu parler de l'hospitalisation de Nelson Mandela, comme cette femme déjà âgée, refusant de donner son nom, qui n'a ni télé ni radio.
C'est là, dans ce village africain traditionnel, au coeur de l'une des zones les moins développées d'Afrique du Sud, que le premier président noir d'Afrique du Sud a grandi.
Et, raconte-t-il dans ses mémoires, c'est de ce pays aux douces collines du Transkei, dans le sud-est de l'Afrique du Sud, qu'il rêvait souvent durant les vingt-sept années passées en prison.
Aujourd'hui, cameramen et photographes cherchent à capturer en images la nostalgie qui filtre des écrits du grand homme: "C'est dans les prairies (de Qunu), raconte-t-il, que j'ai appris à tuer des oiseaux avec une fronde, à récolter du miel sauvage, des fruits et des racines comestibles, à boire le lait chaud et sucré directement au pis de la vache, à nager dans les ruisseaux clairs et froids et à attraper des poissons avec un fil et un morceau de fil de fer aiguisé."
C'est aussi là que Mandela avait décidé de passer ses vieux jours et qu'il souhaitait mourir. Avant d'être ramené en décembre à Pretoria pour y être hospitalisé.
Aujourd'hui, les villageois de Qunu offrent à la presse une occasion unique de rencontrer des témoins de la vie de Mandela. A Johannesburg et Pretoria, la famille a depuis longtemps décidé de contrôler soigneusement sa communication, et ni les médecins ni ses proches ne disent un mot aux journalistes.
"Chaque fois qu'il est malade, les journalistes débarquent", constate Thankokazi Nkunzi, 25 ans. "Mais je j'aime pas ça (...) et nous n'aimons pas le voir partout sur les journaux, parce que nous sommes inquiets pour sa santé", dit la jeune femme.
Ici, ces dernières années, Mandela était à la fois le héros local et un villageois comme les autres, se promenant dans les champs et échangeant des nouvelles avec ses voisins. Le village africain est traversé par une grande route goudronnée, mais les huttes, espacées de plusieurs dizaines de mètres les unes des autres, sont reliées par des chemins ou des sentiers d'une terre battue au fil du temps par les pas des villageois.
Reportages dans les pâturages
Depuis quelques jours, on y voit des reporters arpenter les pâturages, micro ou caméra en main, à la recherche d'habitants priés de donner leur avis sur la maladie de Mandela. L'accueil est en général bon enfant et les contacts sympathiques.
On interroge telle femme qui dépouille les épis de maïs, telle autre qui fait sa cuisine sur le feu, devant sa hutte, ou tel homme qui passe, juché sur sa charrette à cheval.
Mais se doutent-ils, ces villageois, que ces quelques reporters vont se multiplier en centaines, voire en milliers, lorsque arrivera l'heure des obsèques de leur héros?
"C'est bien de savoir que des gens veulent en savoir plus sur Mandela", se réjouit pour l'instant Sibabalwe Mhelomane, 17 ans, qui va au lycée à Mthatha, la ville la plus proche du village, à 30 kilomètres. "Ce n'est pas une nuisance, dit-elle à propos des journalistes, j'aime bien les gens qui s'intéressent à ce que les autres pensent, et à ce que les gens disent de la maladie de M. Mandela."
Les journalistes, qui ont pris d'assaut les agences de location de véhicules, se rendent aussi à Mvezo, le village natal de Mandela, à une trentaine de kilomètres d'une piste défoncée. Puis reviennent vers Mqhekezweni - également accessible par la piste - le lieu où Mandela adolescent a été pris en charge par le chef traditionnel, qui lui a fait donner une bonne éducation à la mort de son père.
Parfois, ils rencontrent quelqu'un qui n'a pas encore entendu parler de l'hospitalisation de Nelson Mandela, comme cette femme déjà âgée, refusant de donner son nom, qui n'a ni télé ni radio.