Les porteurs de pancartes : « Il ya de quoi désespérer de notre pays… »

Boycottés par les nouvelles autorités étatiques, les porteurs de pancartes , bleus de colère, rugissent : « Il ya de quoi désespérer de notre pays… »


L’association nationale des porteurs de pancartes a commémoré, ce dimanche, l’anniversaire de la journée du 26 Aout 1958. Elle marque la visite  historique du Président français, Charles Marie De Gaulle  au Sénégal (Place Protêt à Dakar, devenue Indépendance). L’apport historique de jeunes sénégalais qui brandissaient des slogans hostiles au fait  colonial à été déterminant dans l’accession de notre pays à la souveraineté internationale. Réunis, depuis, au sein d'une structure « association des porteurs de pancartes  du Sénégal », ces acteurs et témoins de cet important pan de notre histoire nationale, la célèbrent annuellement (cette journée). Son Président, Me Mbaye Jacques Diop qui nous gratifie quelques bribes de ses souvenirs : « Les jeunes que nous étions, spontanément organisés, brandissaient des pancartes réclamant tapageusement l’indépendance immédiate , au point d’irriter le grand et prestigieux Charles De Gaulle jusqu’à l’amener à relever le défi , en apostrophant les manifestants en ces termes : «  si vous voulez l’indépendance, prenez -la», ces jeunes-là , ce jour-là, et en ce lieu-là , venaient d’inscrire une page éminente de l’histoire du Sénégal », a laissé entendre l’ancien député maire de la Ville Rufisque.

 C’était aussi un moment saisi par  les camarades de Mbaye Jacques pour se souvenir et rendre hommage à certains des leurs, fidèles compagnons de lutte  comme Amadou Diop dit Grand Diop, Me Fadilou Diop, Serigne Babacar Diop et Ali Bocar KANE. Ils étaient des hommes de très grande valeur : « Nos rangs s’éclaircissent, de plus en plus ; mais ainsi va la vie. L’éternité n’appartient  qu’au divin. Chaque année, certains de nos camarades qui avaient pris part à cette bataille patriotique et historique seront distingués », a –t-il dit.

L’association des porteurs de pancartes n’a pas loupé cette occasion pour exprimer leurs regrets nés du comportant des nouvelles autorités du pays : « Nous regrettons ce qui s’est passé cette année. On a l’habitude de prendre le Président de la République en exercice de l’honorer comme parrain de nos manifestations et, ce, depuis Senghor, en passant par Abdou Diouf jusqu’au Président Wade. Malgré les multiples correspondances qui leur ont été adressées, aucune autorité n’a réagi. Ce qui nous préoccupe, ce ne sont pas des prébendes ni des sinécures. Si les autorités actuelles, détentrices des pouvoirs de la République ne le comprennent pas, il y aurait de quoi désespérer de notre pays », s’exclame l’ancien Président du CRAES, la rage au cœur.

 Ibrahima NGOM

Bamba Toure

Lundi 27 Aout 2012 00:46

Dans la même rubrique :