Les violence en Egypte font 25 morts

Deux personnes ont péri vendredi soir au Caire et 70 personnes ont été blessées dans entre adversaires et partisans du président déchu Morsi. La journée a fait en tout 25 morts.


 
Les islamistes ont appelé tôt samedi à de nouvelles manifestations «pacifiques» en soutien au président Mohamed Morsi. Il a été renversé par l’armée, au lendemain d’une journée de violences en Egypte au cours de laquelle 25 personnes ont péri, dont 19 en marge de manifestations.
 
Deux personnes ont trouvé la mort vendredi soir et 70 autres ont été blessées aux abords de la place Tahrir du Caire où s’affrontaient pro et anti-Morsi, a annoncé la télévision d’Etat. La chaîne a précisé que leurs corps avaient été emmenés dans un hôpital de campagne sur l’emblématique place de la capitale égyptienne.
 
Echanges de tirs
 
Plus tôt dans la journée, quatre manifestants pro-Morsi ont été tués lors d’échanges de tirs avec les forces de l’ordre devant le siège de la Garde républicaine, non loin du palais présidentiel, selon l’agence.
 
L’agence officielle Mena a indiqué que 12 personnes avaient trouvé la mort et 460 avaient été blessées dans des heurts à Alexandrie entre pro et anti-Morsi. Un responsable de la Santé dans la ville côtière a précisé à l’agence que la plupart des décès étaient dus à des tirs de balles réelles et de chevrotine.
 
Et à Assiout (sud), une personne a été tuée lors de heurts entre des partisans de l’ex-chef d’Etat et les forces de l’ordre qui ont également fait 19 blessés, de même source.
 
Dans le même temps, cinq policiers ont été tués par des hommes armés dans le Sinaï (nord-est), peu après la mort plus tôt dans la journée d’un soldat dans cette région instable, frontalière avec Gaza et Israël, selon des sources au sein des services de sécurité.
 
Nouvelles manifestations
 
Trois jours après que les militaires ont déposé M. Morsi, sa confrérie les Frères musulmans ont appelé à de nouvelles manifestations, faisant craindre de nouveaux débordements à l’issue d’une journée d’affrontements, notamment au Caire et à Alexandrie (nord), les plus grandes villes du pays.
 
Les Frères musulmans entendent rester «dans les rues par millions jusqu’à ce que» le président déchu retrouve son chef, a prévenu M. Badie devant une foule de ses partisans. «Nous avons déjà vécu sous un régime militaire et nous ne l’accepterons pas une nouvelle fois», a-t-il lancé.
 
Quant à l’opposition, elle a appelé à des manifestations massives, en particulier dimanche, pour «défendre la révolution du 30 juin», allusion à la journée ayant vu les plus importantes manifestations contre le président déchu. Le numéro 2 arrêté
 
Les nouvelles autorités mises en place par l’armée, après l’éviction de M. Morsi mercredi, semblaient déterminées à mettre en place rapidement de nouveaux rouages dans le pays et mener à bien leur «feuille de route» qui doit aboutir à des élections anticipées.
 
Après une vague d’arrestations lancée contre les dirigeants des Frères musulmans, dont est issu M. Morsi, le procureur général a annoncé que des poursuites seraient engagées contre neuf d’entre eux - dont M. Badie - dans le cadre d’une enquête pour incitation au meurtre« de manifestants.
 
C’est ainsi que Khairat al-Chater, l’adjoint au Guide suprême des Frères musulmans égyptiens, a été arrêté tard dans la nuit de vendredi à samedi, a annoncé une source au sein des services de sécurité à l’AFP. Les autorités avaient lancé un mandat d’arrêt contre lui après le coup militaire qui a renversé le président Morsi.
 
Des chaînes de télévision locales ont affirmé que M. Chater avait été arrêté dans une maison du faubourg de Nasr City, dans l’est du Caire.
 
Mise en garde onusienne
 
De son côté, le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a mis en garde les Egyptiens contre toute politique de »représailles«.
 
Le règlement de la crise dans le pays implique qu’il n’y a »aucune place pour les représailles ou l’exclusion d’un parti ou d’une communauté«, estime Ban, cité par un porte-parole.

Matinonline

Samedi 6 Juillet 2013 08:47

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