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Les zones inondées, terrains de golf pour Abdoul Mbaye ?

Comme un étranger dans la jungle aux problèmes, le Premier ministre fait son baptême du feu aux sifflets et aux brassards rouges. Etranger à cette poussée de passions autour du péril liquide. Etranger à lui-même au moment de plâtrer les blessures morales de sinistrés. Des vrais terrains de golf aux espaces naturels de golf, un cas de saut dans la réalité boueuse.


Les zones inondées, terrains de golf pour Abdoul Mbaye ?

Quelques heures après sa nomination au poste de Premier ministre du Sénégal, le TFM a rediffusé un élément montrant Abdoul Mbaye jouant au golf. Bien sûr, cette émission était enregistrée avant l’arrivée du banquier à cette fonction. La télé n’a fait que rebondir sur une exclusivité pour présenter le nouveau chef du Gouvernement sous un jour assez particulier. C’était une réussite sous l’angle de l’information. Du côté du Premier ministre, la donne Communication a été un flop ! Le Sénégal d’en bas a été au cœur du contentieux pré-électoral, au même titre que le respect du calendrier républicain et les égards dus aux institutions. L’image pouvait agréer le cliché d’un bourgeois éloigné du pouls de la société. Un banquier qui ne s’est occupé que de profit et qui est appelé à respecter les engagements contractés auprès de l’électeur. Avec la redoutable perspective de voir la colonne « Actif » ou « Apport populaire » vide. Le peuple souverain se permet toutes les exigences, ici et maintenant. Macky a vu Wade à l’épreuve des caprices de la démocratie. Plus, toujours plus… Il faut donner plus ! La demande est un serpent de mer.

Ces derniers jours, le Premier ministre a l’air d’un promeneur le long du désastre. Etranger à tout ce vacarme autour d’un péril liquide. Les sinistrés n’écoutent pas la voix de la patience qui voudrait que le pompage ne soit qu’un plâtre au moral fracturé par le stress de la boue et de la nappe qui affleure. Les gouvernants n’ont que des mots recyclés pour compatir à la peine répétitive des habitants des bas-fonds. Etranger à lui-même dans cette poussée de passion très différente des plans millimétrés de porteurs de projets et des risques neutralisés sous la formule des garanties. Il n’a pas un discours-miracle pour dégager la responsabilité de l’Etat et redonner espoir aux angoissés des banlieues. Oui, ces populations ne devaient pas construire des maisons dans les cuvettes. Oui, il faut retenir la leçon de cette croissance péri-urbaine anarchique et désastreuse à la lisière de l’espace dakarois.

Des vérités. Mais, gare au procès au mépris que certaines sources intentent au Chef du Gouvernement. Celui-là même qui avait mis une chaussure dont l’humidité aura eu raison de la semelle. Celui-là même qui savait que la colère dans ces « golfs » naturels a eu raison du charme que le prédécesseur de Macky Sall exerçait sur les foules de banlieue. Il a fait son baptême du feu avec les huées et les brassards rouges. Une entrée, en attendant les grandes annonces de son patron arrivé hier soir, presque en parachute, d’Afrique du Sud, au terme d’un « voyage de travail » entouré de mystère.

Amadou Lamine NDIAYE


Bamba Toure

Jeudi 30 Août 2012 - 07:12





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