Monsieur le Président, En 2001, l'État du Sénégal a pris la bonne décision d'ouvrir un consulat général à Bordeaux afin de permettre aux citoyens sénégalais de la Nouvelle Aquitaine de bénéficier d'un service consulaire de proximité mais aussi de marquer de façon stratégique la présence de notre pays dans cette grande région de France. Monsieur le président de la République, les Sénégalais de la région Nouvelle Aquitaine ont appris avec une grande stupeur la fermeture prochaine du consulat général de Bordeaux.
La brutalité de cette décision a déclenché naturellement une colère légitime des citoyens sénégalais de tous bords et de toutes les villes de la juridiction. En effet de Bordeaux à Limoges, de Poitiers à Toulouse, en passant par Biarritz (où vous êtes prochainement attendu à l'occasion du sommet du G7) nos compatriotes se posent la question suivante : pourquoi Bordeaux ? Pour rappel, Monsieur le Président, l'ouverture du consulat général de Bordeaux est le fruit d’une conquête de longue date. Après plusieurs tentatives vaines sous le régime socialiste, il a fallu attendre l’arrivée au pouvoir du Président Abdoulaye Wade en 2000 pour voir se concrétiser cette promesse électorale. Le président Wade mesurait ainsi à leurs justes valeurs les enjeux socio-économiques de cette région. Il est à noter que les doutes et les hésitations de votre prédécesseur à la tête de l’État ont été dissipés par une énorme pétition qui avait recueilli l'adhésion de toute la communauté sénégalaise présente à Bordeaux-Aquitaine soutenue par leurs amis africains et français, qui n'étaient pas sans ignorer les tracasseries que pouvait engendrer un déplacement au consulat du Sénégal à Paris, à la quête d'un titre administratif .
Monsieur le Président, permettez-nous d'attirer votre attention sur la position géostratégique et les atouts incomparables de ce consulat général de Bordeaux en quelques points :
• le rayonnement européen et mondial de la ville de Bordeaux, patrimoine mondial de l'UNESCO et ville universitaire qui continue à accueillir plusieurs centaines d'étudiants et de chercheurs sénégalais,
• la Nouvelle Aquitaine : 1ère de France du point de vue superficie, et 4ème région de France sur le plan économique;
• Bordeaux : la plus grande métropole de France, dont l'agglomération abrite une cinquantaine de nationalités vivant côte à côte dans la concorde, le respect et la tolérance
• Trans-frontalité avec l'Espagne : plusieurs Sénégalais du Nord de l'Espagne effectuent leurs démarches administratives à Bordeaux.
Monsieur le Président, les sénégalais vivent très mal cette fermeture. Il ne pouvait en être autrement. Et d’ailleurs, pourquoi le consulat général de Bordeaux, la plus grande région de la France? Nous ne nous permettrons pas de verser dans des raccourcis faciles. Cependant, nos compatriotes soupçonnent très fort les conséquences des résultats de la dernière élection présidentielle où un vote massif s'est exprimé en faveur de l'opposition républicaine. Les raisons de cette défaite sont à chercher ailleurs. Nos compatriotes vivent votre décision comme une punition, voire comme des représailles. L'existence du consulat ne saurait être sacrifiée sous l'autel de la politique partisane. Vos premiers mots à l'occasion de votre élection en 2012 donnaient la primeur à la consolidation de la démocratie. C'est dans ce sens que nos concitoyens expriment aujourd'hui un désir ardent pour une dépolitisation des postes consulaires, notamment au niveau du consulat de Bordeaux. D'ailleurs, ce même constat reste valable pour les consulats de Paris, Marseille et Lyon. C'est par là que les efforts doivent être faits, dans le cadre de la rationalisation des représentations diplomatiques et consulaires prônés par votre ministre des affaires étrangères,.
Monsieur le Président, vous avez très souvent exprimé votre gratitude à l’endroit de la diaspora sénégalaise pour ses efforts en faveur du développement et de la solidarité nationale. A ce titre, nous portons à votre connaissance que plus de 20 000 âmes sénégalaises vivent et travaillent en Nouvelle aquitaine et ce, depuis plusieurs générations. Le consulat a sans conteste une utilité sociale pour la communauté sénégalaise. Nos compatriotes demandent à être épargnés, entre autres, de la pénibilité, des frais et du temps de déplacement pour se rendre à Paris pour de simples démarches administratives. Pour certaines familles modestes, cela peut, quelquefois, s'apparenter à une véritable expédition voire un cauchemar. Cette grande région de France est aussi un creuset profond dans la formation de l'élite professionnelle et intellectuelle sénégalaise. D'ailleurs, Monsieur le Président, des membres de votre gouvernement actuel sont issus des universités et des grandes écoles bordelaises et de la région Nouvelle Aquitaine Dans le domaine de la coopération internationale, beaucoup de communes et d'entités socio-économiques ont noué depuis plusieurs années des partenariats avec le Sénégal et participent à l'effort de développement de notre pays. C'est aussi en cela que le consulat constitue un pivot économique réel pour les investisseurs de la région Nouvelle Aquitaine désireux de travailler avec le Sénégal. Monsieur le Président, les raisons officiellement invoquées pour la fermeture du consulat général de Bordeaux renvoient à une volonté de réduire et de rationaliser les dépenses de l’État du Sénégal.
En tant que Sénégalais, soucieux de la bonne gestion des deniers publics, nous ne pouvons qu'y souscrire. Nous sommes convaincus que votre objectif d'optimisation budgétaire peut aller de pair avec le maintien du consulat de Bordeaux par le biais d'une réduction drastique des effectifs pléthoriques et une baisse signicative des coûts de fonctionnement du siège. Les Sénégalais veulent garder absolument un lien social et administratif avec leur pays. D'ailleurs, le ministère des affaires étrangères regorge de professionnels de la diplomatie et de la gestion des administrations consulaires qui pourront accomplir avec efficacité les tâches dévolues, à la grande satisfaction de l’importante communauté sénégalaise vivant à Bordeaux.
Comptant sur votre compréhension, nous nous réjouissons à l’avance de la haute importance que vous donnerez au contenu de cette correspondance et vous prions d’agréer, Monsieur le Président de la République, nos respectueuses salutations.
Le collectif « Touche Pas à Mon Consulat »
La brutalité de cette décision a déclenché naturellement une colère légitime des citoyens sénégalais de tous bords et de toutes les villes de la juridiction. En effet de Bordeaux à Limoges, de Poitiers à Toulouse, en passant par Biarritz (où vous êtes prochainement attendu à l'occasion du sommet du G7) nos compatriotes se posent la question suivante : pourquoi Bordeaux ? Pour rappel, Monsieur le Président, l'ouverture du consulat général de Bordeaux est le fruit d’une conquête de longue date. Après plusieurs tentatives vaines sous le régime socialiste, il a fallu attendre l’arrivée au pouvoir du Président Abdoulaye Wade en 2000 pour voir se concrétiser cette promesse électorale. Le président Wade mesurait ainsi à leurs justes valeurs les enjeux socio-économiques de cette région. Il est à noter que les doutes et les hésitations de votre prédécesseur à la tête de l’État ont été dissipés par une énorme pétition qui avait recueilli l'adhésion de toute la communauté sénégalaise présente à Bordeaux-Aquitaine soutenue par leurs amis africains et français, qui n'étaient pas sans ignorer les tracasseries que pouvait engendrer un déplacement au consulat du Sénégal à Paris, à la quête d'un titre administratif .
Monsieur le Président, permettez-nous d'attirer votre attention sur la position géostratégique et les atouts incomparables de ce consulat général de Bordeaux en quelques points :
• le rayonnement européen et mondial de la ville de Bordeaux, patrimoine mondial de l'UNESCO et ville universitaire qui continue à accueillir plusieurs centaines d'étudiants et de chercheurs sénégalais,
• la Nouvelle Aquitaine : 1ère de France du point de vue superficie, et 4ème région de France sur le plan économique;
• Bordeaux : la plus grande métropole de France, dont l'agglomération abrite une cinquantaine de nationalités vivant côte à côte dans la concorde, le respect et la tolérance
• Trans-frontalité avec l'Espagne : plusieurs Sénégalais du Nord de l'Espagne effectuent leurs démarches administratives à Bordeaux.
Monsieur le Président, les sénégalais vivent très mal cette fermeture. Il ne pouvait en être autrement. Et d’ailleurs, pourquoi le consulat général de Bordeaux, la plus grande région de la France? Nous ne nous permettrons pas de verser dans des raccourcis faciles. Cependant, nos compatriotes soupçonnent très fort les conséquences des résultats de la dernière élection présidentielle où un vote massif s'est exprimé en faveur de l'opposition républicaine. Les raisons de cette défaite sont à chercher ailleurs. Nos compatriotes vivent votre décision comme une punition, voire comme des représailles. L'existence du consulat ne saurait être sacrifiée sous l'autel de la politique partisane. Vos premiers mots à l'occasion de votre élection en 2012 donnaient la primeur à la consolidation de la démocratie. C'est dans ce sens que nos concitoyens expriment aujourd'hui un désir ardent pour une dépolitisation des postes consulaires, notamment au niveau du consulat de Bordeaux. D'ailleurs, ce même constat reste valable pour les consulats de Paris, Marseille et Lyon. C'est par là que les efforts doivent être faits, dans le cadre de la rationalisation des représentations diplomatiques et consulaires prônés par votre ministre des affaires étrangères,.
Monsieur le Président, vous avez très souvent exprimé votre gratitude à l’endroit de la diaspora sénégalaise pour ses efforts en faveur du développement et de la solidarité nationale. A ce titre, nous portons à votre connaissance que plus de 20 000 âmes sénégalaises vivent et travaillent en Nouvelle aquitaine et ce, depuis plusieurs générations. Le consulat a sans conteste une utilité sociale pour la communauté sénégalaise. Nos compatriotes demandent à être épargnés, entre autres, de la pénibilité, des frais et du temps de déplacement pour se rendre à Paris pour de simples démarches administratives. Pour certaines familles modestes, cela peut, quelquefois, s'apparenter à une véritable expédition voire un cauchemar. Cette grande région de France est aussi un creuset profond dans la formation de l'élite professionnelle et intellectuelle sénégalaise. D'ailleurs, Monsieur le Président, des membres de votre gouvernement actuel sont issus des universités et des grandes écoles bordelaises et de la région Nouvelle Aquitaine Dans le domaine de la coopération internationale, beaucoup de communes et d'entités socio-économiques ont noué depuis plusieurs années des partenariats avec le Sénégal et participent à l'effort de développement de notre pays. C'est aussi en cela que le consulat constitue un pivot économique réel pour les investisseurs de la région Nouvelle Aquitaine désireux de travailler avec le Sénégal. Monsieur le Président, les raisons officiellement invoquées pour la fermeture du consulat général de Bordeaux renvoient à une volonté de réduire et de rationaliser les dépenses de l’État du Sénégal.
En tant que Sénégalais, soucieux de la bonne gestion des deniers publics, nous ne pouvons qu'y souscrire. Nous sommes convaincus que votre objectif d'optimisation budgétaire peut aller de pair avec le maintien du consulat de Bordeaux par le biais d'une réduction drastique des effectifs pléthoriques et une baisse signicative des coûts de fonctionnement du siège. Les Sénégalais veulent garder absolument un lien social et administratif avec leur pays. D'ailleurs, le ministère des affaires étrangères regorge de professionnels de la diplomatie et de la gestion des administrations consulaires qui pourront accomplir avec efficacité les tâches dévolues, à la grande satisfaction de l’importante communauté sénégalaise vivant à Bordeaux.
Comptant sur votre compréhension, nous nous réjouissons à l’avance de la haute importance que vous donnerez au contenu de cette correspondance et vous prions d’agréer, Monsieur le Président de la République, nos respectueuses salutations.
Le collectif « Touche Pas à Mon Consulat »