Tantôt c’est l’amalgame, tantôt c’est la discorde, l’avenir du pays est toujours hypothéqué par une élite politique atypique qui a pour atout principal la transformation de toute problématique en débats politiques –politiciens pour ne satisfaire que des besoins crypto personnels. Naguère, la problématique de la réduction du mandat présidentiel avait suscité beaucoup de polémique au sein de la classe politique, donnant lieu à des sorties musclées et des positions intraitables, habituées à la politique du ventre .
Intraitables, parce que ceux qui ont opté pour cette démarche, ont délibérément choisi de mépriser l’essentiel pour tenir tête à des adversaires politiques ; ce n’est ni l’enjeu économique ni le bien-être social des masses qui les intéresse. Pour la gauche, réduire c’est réduire et rien d’autre ; pour la droite, le prolongement serait mieux. Chacun campe sur sa position et essaie de réinventer la roue en sa faveur et ne désire céder d’un iota. Les juristes parlent, se dédisent et se contredisent entre eux, les politiciens se font remarqués par leur avidité au pouvoir et leurs objurgations, les journalistes animent et réaniment la controverse ; tout se fait dans le vide et la confusion. Si certains tentent d’apporter un bouquin de remèdes par la thèse constitutionnelles, d’autres se dissimulent derrière la philosophie du waxwaxet pour taxer de toute sorte leurs ennemis jurés .
Au moment où les tiraillements et les contrevérités deviennent monnaies courantes, la république semble être prise en tenaille par une question politique dont la résolution juridique ne saurait être que futile et subsidiaire devant la primordialité de l’aspect développemental. Pour revenir sur les origines de ce débat, il s’avère important de dégager deux causes majeures que sont : le ras-le-bol induit par la politique du ventre et le mimétisme politique.
En premier lieu s’affichent les désillusions créées par une série de gouvernance mal saine perpétrée par une élite politique despotique qui n’a trouvé autres fins que de piller la richesse nationale pour nourrir son propre compte. C’est ainsi que des voix se sont levées de part et d’autre pour s’opposer à la continuité de l’oligarchie.
Cependant, même si la première cause semble être bien fondée, la deuxième quant à elle, serait complètement aberrante car elle découlerait uniquement d’un copiage politique à l’aveuglette qui consiste à limiter le mandat présidentiel en Afrique suivant le modèle occidental. A cet égard, tout se fait dans la cacophonie, sans aucune démarche scientifique, et cela ne fait qu’embêter l’échéance du décollage économique et rabougrir les efforts de développement. C’est pourquoi il est nécessaire pour les masses de savoir que pour une réduction du mandat présidentiel, l’enjeu ne peut être ni juridique ni politique, il est forcément d’ordre technique et socio-économique, ce qui implique l’impératif de prendre en compte certains critères d’émergence et de développement afin de comparer leur durée de faisabilité et d’acquisition dans le court et le long terme.
Bien avant cela, il importe de savoir qu’on n’a pas besoin d’être génie pour mesurer l’impact majeur qu’aurait l’organisation d’une série d’élection sur une économie déjà fragilisée .Il est impensable que l’Etat puisse résister à ce fardeau financier qui sera alloué à l’organisation du référendum et des présidentiels. Donc, il n’est point question d’appliquer des mesures vaille que vaille qui reposent uniquement sur des enjeux politiques entre opposants et gouvernants , pour ramener la masse à se plier à une décision constitutionnelle qui ne tient aucunement en compte les aspects économiques des projets de développement ; même si elle est pour ou contre la réduction du mandat . Nous nous devons donc de cesser ces disputes et certaines positions boulimiques pour aller à l’essentiel.
Oui l’essentiel ! Ce ne serait autre que la réalisation à date échue des projets de développement et la nécessité de choisir une classe dirigeante de bonne foi à la tête de nos Etats. Car, quoi qu’on dise : maintien ou réduction du mandat présidentiel, cela n’empêche la situation économique de se dégrader si, à la tête de nos gouvernements, nous avons toujours une élite politique crapuleuse qui se dessine à l’image d’un grand bouffeur dont le souci majeur serait de remplir ses poches. Dès lors, on se rend compte que la question de la réduction du mandat présidentiel a été posée en aval sans pour autant être amorcée en amont. Pourquoi ne s’interroge-t-on pas sur la durée de mise en œuvre de projet de développement qui, parfois, est asphyxiée par des décisions purement politiques.
Cinquante six ans après l’indépendance , nous ne pouvons ni construire des infrastructures de grande envergure ni nourrir notre propre population, notre économie est totalement réduite à la tutelle occidentale et les réalisations gouvernementales demeurent embryonnaires , si ce ne sont des utopies .Réduire encore le mandat présidentiel à court terme sans changer les hommes, sans changer la démarche, sans refaire l’histoire, sans redéfinir la politique de l’Etat, bref sans réduire le nombre de revers politiques engendrés par une classe dirigeante de mauvaise foi, serait tout simplement catastrophique. Alors, évitons ce mimétisme politique qui n’est rien d’autre que manque de confiance en soi et preuve d’une complexité raciale.
Comment peut-on comprendre que l’Afrique qui, frappée par une incapacité perpétuelle à construire les premiers jalons de son développement économique et social, puisse systématiquement procéder à une réduction du mandat présidentiel selon le model impérialiste ? Cela traduit tout simplement un manque de maturité et une absence de leadership pour un continent qui n’est jamais prêt à se débarrasser des hordes occidentales.
L’Europe, les états unis, ont mis des siècles pour bâtir les socles de leur développement ; ils ont déjà franchi une étape décisive de la gouvernance et ont construit toutes les bases du progrès. Ce fût un passage incontournable et crucial qui ne s’est réalisé ni dans le court terme ni dans le moyen terme mais pendant une période de longue haleine. Et d’ailleurs, comparaison n’est pas raison dans la mesure où ces pays du nord sont maintenant dans la phase de consolidation des acquis, de la gestion de l’Etat et du maintien de la stabilité économique .Il serait donc prématuré pour toute l’Afrique de s’inspirer de ce modèle pour en augurer son propre.
On ne saurait le dire ! Rien n’est plus indigne, rien n’est plus spectaculaire pour un Etat, un continent, que de continuer d’accepter d’être la poubelle ou le cimetière du reste du monde. L’Afrique doit refuser que les autres pensent et décident à sa place pour lui apporter des solutions victimaires.
Désormais, pour réduire le mandat présidentiel, il sera question de mettre en exergue le progrès technique et la dimension socio économique d’un pays dans le court , le moyen et le long terme .Autrement dit, est- ce que dans le court terme un gouvernement peut mettre en œuvre des projets de développement qui auront un impact précis dans le Produit Intérieur Brut (PIB) et ce, suivant le long terme , l’échéance fort probable de l’émergence ou du développement. C’est dire que si les prévisions statistiques prédisent que l’émergence sera au bout de 20 ans, un mandat de 4 ans promet non seulement l’incertitude pour des réalisations concrètes de projet mais augmente le nombre de rupture, ce qui pourrait hypothéquer tout un programme, car n’ayant pas la même vision de l’Etat. Economiquement parlant, une croissance inclusive ne peut être portée que par des structures nationales fortement appuyées par le secteur de l’Etat.
Cependant, pour faire l’étude, il va falloir non seulement tenir en compte certains critères de développement mais également mesurer l’effet de la rupture sur la continuité de l’Etat avant de terminer avec une approche corrélative entre réduction du mandat présidentiel et évolution de la croissance économique.
Première approche
Elle consiste à évaluer le nombre de régime qu’il peut y’avoir au bout de 20 ans avant l’émergence tout en minimisant le degré de rupture car plus la rupture est grande, plus l’échéance est reportée pour le développement.
Pour une période de 20 ans, un mandat présidentiel de 5 ans renouvelable une fois conduit au minimum à une rupture et au maximum à trois ruptures. 5ans 5ans 5ans 5ans 1er mandat rupture rupture rupture
Pour un intervalle de 20 ans, 7 années de règne donnent lieu à une rupture au minimum et deux au maximum. 7ans 7ans 7ans 1er mandat rupture rupture
Signe de la rupture : mise en place d’un nouveau régime dans le moyen terme et changement de politique économique.
Avantages d’une absence de rupture : renforcement de la stabilité économique et politique, gain d’économie et diminution des charges financières allouées aux élections, rapprochement de l’échéance de l’émergence et du développement.
Cette première approche indique clairement que la durée de 7ans l’emporte sur les 5ans, compte tenu de la discontinuité de l’Etat que pourrait créer une série de rupture impropice. On ne saurait imaginer que l’Afrique subisse encore des changements de régimes inopérants et contreproductifs, qui ne sont que de véritables bombes à retardement pour l’économie. Cela dit que ceux qui dirigent nos Etats et ceux qui aspirent à le faire doivent inclure dans leur agenda politique la notion de continuité de l’Etat qui leur impose la nécessité de pendre en compte l’échéance du développement dans une parfaite harmonie. Certes, pour 5ans de gouvernance, on peut construire des routes et des autoroutes mais si on ajoute deux ans de plus avant la rupture pour un gouvernement ambitieux, le niveau d’infrastructure serait plus important et un gain d’économie va se produire du fait de la non- tenue d’élections budgétivores et rapprochées.
Mais, bien vraie qu’elle est importante, l’approche semble être insuffisante dans la mesure où aucune vision économique n’a été soulignée, c’est ce que tente d’éclaircir avec la deuxième approche qui suit.
Deuxième approche
Peut-on construire des routes, des autoroutes et des ponts par la magie du vite fait ?
Peut-on acquérir une technologie sophistiquée et une science solide dans une courte durée ?
Un Etat peut-il bâtir un réseau ferroviaire, aérien de grande envergure avec tout ce qu’il faut dans le court terme ?
Peut-on atteindre l’autosuffisance alimentaire, l’autosuffisance énergétique par la politique du vaille que vaille ?
Peut-on augmenter le revenu et l’espérance de vie des populations à un niveau élevé dans l’immédiateté ?
C’est fort improbable, voire impossible si ce n’est de l’illusion ou du leurre, le développement c’est dans la durée et les pré-requis se font suivant un processus.
L’impact de ces leviers infrastructurels sur l’économie ne serait autre que la facilitation des échanges, la réduction des durées de transports et le rapprochement des espaces économiques, ce qui engendre forcément un surplus de temps, de productivité puis une économie en pleine croissance.
Illustration : Lien entre l’évolution de la croissance du PIB réel et la réduction du mandat présidentiel (deuxième approche) : cas du Sénégal
Considérons l’évolution de la croissance pour une période de 6ans
2,7 % 2011
3,4% 2012 période de référence
3,5% 2013
4,5% 2014
4,6% 2015
5,2% 2016
De 2011 à 2012, la croissance a réalisé un pic de 0,7 point pour atteindre 3,4%.
De 2012 à 2013, on assiste à un pic de 0,1 point pour un taux 3,5%. Cette valeur insignifiante décrit l’allure quasi stagnante de la croissance pendant la période poste électorale .Un ralentissement qui serait dû au poids des charges financières allouées à la rupture .La démonstration qui suit permet d’éclaircir le problème.
Le produit intérieur brut(PIB) se calcule par la formule suivante :
PIB = Y=C+I+G+(X-M)
G désigne les dépenses publiques que l’Etat effectue annuellement pour acheter des biens et services, C désigne la consommation des ménages en biens et services.
I désigne les dépenses d’investissement en biens et services faites par des entreprises.
X représente les exportations, M désigne les importations.
Evaluation de la rupture
Notons CP le coût de la rupture
Coût de la rupture (CP): charges financières allouées à l’installation de la nouvelle équipe, prix de l’assainissement de l’espace économique et de l’amélioration du climat des affaires.
Il est à noter que l’effet du coût de la rupture sur les dépenses publiques n’est pas direct car il n’y a pas de lien étroit entre les deux variables .Mais ce coût constitue une charge financière qui affecte le budget de fonctionnement de l’Etat. Ce dernier peut subir une baisse à son tour et cette tendance baissière va certainement décroitre les dépenses publiques, ce qui engendre probablement une chute du PIB, étant donné que les autres variables demeurent constantes.
En sus de cela, lorsqu’il y’a rupture, il se produit un ralentissement de certaines activités économiques, une perte de productivité et s’en suit une probable diminution des exportations.
v Pour un mandat de 5ans renouvelable une fois pendant 20ans, on multiplie le coût de la rupture par trois : CP x 3
PIB = Y=C+I+G+(X-M)
5ans renouvelable une fois
Diminution (+) importante (CP x 3)
v Pour un mandat de 7ans renouvelable une fois, on multiplie le coût de la rupture par deux CP x 2
PIB=Y=C+I+G+(X+M)
7ans renouvelable une fois
Diminution(-) importante (CP x 2)
Une différence de deux années donne lieu à un gain d’économie et de temps malgré le fait que les deux options enregistrent tous une perturbation de la croissance dans le long terme. Il est donc préférable de choisir l’option qui enregistre le moins de décroissance économique, et c’est bien la durée de 7ans renouvelable une fois.
Cette première approche indique clairement que la durée de 7ans l’emporte sur les 5ans car compte tenu de la discontinuité de l’Etat que pourrait créer une série de rupture impropice. On ne saurait imaginer que l’Afrique subisse encore des changements de régimes inopérants et contreproductifs, qui ne sont que de véritables bombes à retardement pour notre économie.
On évite les ruptures parce force est de croire que deux régimes qui n’ont pas la même vision de l’Etat, peuvent être totalement antinomiques dans leurs politiques de développement, ce qui bloque systématiquement tout projet de développement entrepris par une gouvernance antérieure, d’où la nécessité fondamentale de prévoir la continuité de l’Etat .Cela dit que ceux qui dirigent nos Etats et ceux qui aspirent à le faire doivent inclure dans leur agenda politique cette notion de continuité de l’Etat qui leur impose la nécessité de prendre en compte l’échéance du développement dans une parfaite harmonie. Le dialogue au niveau de la classe politique est une nécessité pour le pays si l’on veut que certaines initiatives de développement ne soient pas réduites en éléphant blanc par la discontinuité de l’Etat.
La démarche est claire et indicative, sept années de mandat renouvelable une fois demeurent la meilleure hypothèse. Il n’y a aucun souci à se faire si ce ne sont des ambitions personnelles qui nous guident.
Fin de la théorie du mandat présidentiel !!!!!!!!!!!!!!!!!!
L’appel est à la retenue .Nous nous devons de clore ce débat et d’aller au travail. Laissons les gouvernants boucler leur septennat et méfions-nous de la politisation de l’Etat. Rien ne se crée, rien ne s’invente, rien se fait par la politique du vain bavardage, de la polémique et des récriminations.
Intraitables, parce que ceux qui ont opté pour cette démarche, ont délibérément choisi de mépriser l’essentiel pour tenir tête à des adversaires politiques ; ce n’est ni l’enjeu économique ni le bien-être social des masses qui les intéresse. Pour la gauche, réduire c’est réduire et rien d’autre ; pour la droite, le prolongement serait mieux. Chacun campe sur sa position et essaie de réinventer la roue en sa faveur et ne désire céder d’un iota. Les juristes parlent, se dédisent et se contredisent entre eux, les politiciens se font remarqués par leur avidité au pouvoir et leurs objurgations, les journalistes animent et réaniment la controverse ; tout se fait dans le vide et la confusion. Si certains tentent d’apporter un bouquin de remèdes par la thèse constitutionnelles, d’autres se dissimulent derrière la philosophie du waxwaxet pour taxer de toute sorte leurs ennemis jurés .
Au moment où les tiraillements et les contrevérités deviennent monnaies courantes, la république semble être prise en tenaille par une question politique dont la résolution juridique ne saurait être que futile et subsidiaire devant la primordialité de l’aspect développemental. Pour revenir sur les origines de ce débat, il s’avère important de dégager deux causes majeures que sont : le ras-le-bol induit par la politique du ventre et le mimétisme politique.
En premier lieu s’affichent les désillusions créées par une série de gouvernance mal saine perpétrée par une élite politique despotique qui n’a trouvé autres fins que de piller la richesse nationale pour nourrir son propre compte. C’est ainsi que des voix se sont levées de part et d’autre pour s’opposer à la continuité de l’oligarchie.
Cependant, même si la première cause semble être bien fondée, la deuxième quant à elle, serait complètement aberrante car elle découlerait uniquement d’un copiage politique à l’aveuglette qui consiste à limiter le mandat présidentiel en Afrique suivant le modèle occidental. A cet égard, tout se fait dans la cacophonie, sans aucune démarche scientifique, et cela ne fait qu’embêter l’échéance du décollage économique et rabougrir les efforts de développement. C’est pourquoi il est nécessaire pour les masses de savoir que pour une réduction du mandat présidentiel, l’enjeu ne peut être ni juridique ni politique, il est forcément d’ordre technique et socio-économique, ce qui implique l’impératif de prendre en compte certains critères d’émergence et de développement afin de comparer leur durée de faisabilité et d’acquisition dans le court et le long terme.
Bien avant cela, il importe de savoir qu’on n’a pas besoin d’être génie pour mesurer l’impact majeur qu’aurait l’organisation d’une série d’élection sur une économie déjà fragilisée .Il est impensable que l’Etat puisse résister à ce fardeau financier qui sera alloué à l’organisation du référendum et des présidentiels. Donc, il n’est point question d’appliquer des mesures vaille que vaille qui reposent uniquement sur des enjeux politiques entre opposants et gouvernants , pour ramener la masse à se plier à une décision constitutionnelle qui ne tient aucunement en compte les aspects économiques des projets de développement ; même si elle est pour ou contre la réduction du mandat . Nous nous devons donc de cesser ces disputes et certaines positions boulimiques pour aller à l’essentiel.
Oui l’essentiel ! Ce ne serait autre que la réalisation à date échue des projets de développement et la nécessité de choisir une classe dirigeante de bonne foi à la tête de nos Etats. Car, quoi qu’on dise : maintien ou réduction du mandat présidentiel, cela n’empêche la situation économique de se dégrader si, à la tête de nos gouvernements, nous avons toujours une élite politique crapuleuse qui se dessine à l’image d’un grand bouffeur dont le souci majeur serait de remplir ses poches. Dès lors, on se rend compte que la question de la réduction du mandat présidentiel a été posée en aval sans pour autant être amorcée en amont. Pourquoi ne s’interroge-t-on pas sur la durée de mise en œuvre de projet de développement qui, parfois, est asphyxiée par des décisions purement politiques.
Cinquante six ans après l’indépendance , nous ne pouvons ni construire des infrastructures de grande envergure ni nourrir notre propre population, notre économie est totalement réduite à la tutelle occidentale et les réalisations gouvernementales demeurent embryonnaires , si ce ne sont des utopies .Réduire encore le mandat présidentiel à court terme sans changer les hommes, sans changer la démarche, sans refaire l’histoire, sans redéfinir la politique de l’Etat, bref sans réduire le nombre de revers politiques engendrés par une classe dirigeante de mauvaise foi, serait tout simplement catastrophique. Alors, évitons ce mimétisme politique qui n’est rien d’autre que manque de confiance en soi et preuve d’une complexité raciale.
Comment peut-on comprendre que l’Afrique qui, frappée par une incapacité perpétuelle à construire les premiers jalons de son développement économique et social, puisse systématiquement procéder à une réduction du mandat présidentiel selon le model impérialiste ? Cela traduit tout simplement un manque de maturité et une absence de leadership pour un continent qui n’est jamais prêt à se débarrasser des hordes occidentales.
L’Europe, les états unis, ont mis des siècles pour bâtir les socles de leur développement ; ils ont déjà franchi une étape décisive de la gouvernance et ont construit toutes les bases du progrès. Ce fût un passage incontournable et crucial qui ne s’est réalisé ni dans le court terme ni dans le moyen terme mais pendant une période de longue haleine. Et d’ailleurs, comparaison n’est pas raison dans la mesure où ces pays du nord sont maintenant dans la phase de consolidation des acquis, de la gestion de l’Etat et du maintien de la stabilité économique .Il serait donc prématuré pour toute l’Afrique de s’inspirer de ce modèle pour en augurer son propre.
On ne saurait le dire ! Rien n’est plus indigne, rien n’est plus spectaculaire pour un Etat, un continent, que de continuer d’accepter d’être la poubelle ou le cimetière du reste du monde. L’Afrique doit refuser que les autres pensent et décident à sa place pour lui apporter des solutions victimaires.
Désormais, pour réduire le mandat présidentiel, il sera question de mettre en exergue le progrès technique et la dimension socio économique d’un pays dans le court , le moyen et le long terme .Autrement dit, est- ce que dans le court terme un gouvernement peut mettre en œuvre des projets de développement qui auront un impact précis dans le Produit Intérieur Brut (PIB) et ce, suivant le long terme , l’échéance fort probable de l’émergence ou du développement. C’est dire que si les prévisions statistiques prédisent que l’émergence sera au bout de 20 ans, un mandat de 4 ans promet non seulement l’incertitude pour des réalisations concrètes de projet mais augmente le nombre de rupture, ce qui pourrait hypothéquer tout un programme, car n’ayant pas la même vision de l’Etat. Economiquement parlant, une croissance inclusive ne peut être portée que par des structures nationales fortement appuyées par le secteur de l’Etat.
Cependant, pour faire l’étude, il va falloir non seulement tenir en compte certains critères de développement mais également mesurer l’effet de la rupture sur la continuité de l’Etat avant de terminer avec une approche corrélative entre réduction du mandat présidentiel et évolution de la croissance économique.
Première approche
Elle consiste à évaluer le nombre de régime qu’il peut y’avoir au bout de 20 ans avant l’émergence tout en minimisant le degré de rupture car plus la rupture est grande, plus l’échéance est reportée pour le développement.
Pour une période de 20 ans, un mandat présidentiel de 5 ans renouvelable une fois conduit au minimum à une rupture et au maximum à trois ruptures. 5ans 5ans 5ans 5ans 1er mandat rupture rupture rupture
Pour un intervalle de 20 ans, 7 années de règne donnent lieu à une rupture au minimum et deux au maximum. 7ans 7ans 7ans 1er mandat rupture rupture
Signe de la rupture : mise en place d’un nouveau régime dans le moyen terme et changement de politique économique.
Avantages d’une absence de rupture : renforcement de la stabilité économique et politique, gain d’économie et diminution des charges financières allouées aux élections, rapprochement de l’échéance de l’émergence et du développement.
Cette première approche indique clairement que la durée de 7ans l’emporte sur les 5ans, compte tenu de la discontinuité de l’Etat que pourrait créer une série de rupture impropice. On ne saurait imaginer que l’Afrique subisse encore des changements de régimes inopérants et contreproductifs, qui ne sont que de véritables bombes à retardement pour l’économie. Cela dit que ceux qui dirigent nos Etats et ceux qui aspirent à le faire doivent inclure dans leur agenda politique la notion de continuité de l’Etat qui leur impose la nécessité de pendre en compte l’échéance du développement dans une parfaite harmonie. Certes, pour 5ans de gouvernance, on peut construire des routes et des autoroutes mais si on ajoute deux ans de plus avant la rupture pour un gouvernement ambitieux, le niveau d’infrastructure serait plus important et un gain d’économie va se produire du fait de la non- tenue d’élections budgétivores et rapprochées.
Mais, bien vraie qu’elle est importante, l’approche semble être insuffisante dans la mesure où aucune vision économique n’a été soulignée, c’est ce que tente d’éclaircir avec la deuxième approche qui suit.
Deuxième approche
Peut-on construire des routes, des autoroutes et des ponts par la magie du vite fait ?
Peut-on acquérir une technologie sophistiquée et une science solide dans une courte durée ?
Un Etat peut-il bâtir un réseau ferroviaire, aérien de grande envergure avec tout ce qu’il faut dans le court terme ?
Peut-on atteindre l’autosuffisance alimentaire, l’autosuffisance énergétique par la politique du vaille que vaille ?
Peut-on augmenter le revenu et l’espérance de vie des populations à un niveau élevé dans l’immédiateté ?
C’est fort improbable, voire impossible si ce n’est de l’illusion ou du leurre, le développement c’est dans la durée et les pré-requis se font suivant un processus.
L’impact de ces leviers infrastructurels sur l’économie ne serait autre que la facilitation des échanges, la réduction des durées de transports et le rapprochement des espaces économiques, ce qui engendre forcément un surplus de temps, de productivité puis une économie en pleine croissance.
Illustration : Lien entre l’évolution de la croissance du PIB réel et la réduction du mandat présidentiel (deuxième approche) : cas du Sénégal
Considérons l’évolution de la croissance pour une période de 6ans
2,7 % 2011
3,4% 2012 période de référence
3,5% 2013
4,5% 2014
4,6% 2015
5,2% 2016
De 2011 à 2012, la croissance a réalisé un pic de 0,7 point pour atteindre 3,4%.
De 2012 à 2013, on assiste à un pic de 0,1 point pour un taux 3,5%. Cette valeur insignifiante décrit l’allure quasi stagnante de la croissance pendant la période poste électorale .Un ralentissement qui serait dû au poids des charges financières allouées à la rupture .La démonstration qui suit permet d’éclaircir le problème.
Le produit intérieur brut(PIB) se calcule par la formule suivante :
PIB = Y=C+I+G+(X-M)
G désigne les dépenses publiques que l’Etat effectue annuellement pour acheter des biens et services, C désigne la consommation des ménages en biens et services.
I désigne les dépenses d’investissement en biens et services faites par des entreprises.
X représente les exportations, M désigne les importations.
Evaluation de la rupture
Notons CP le coût de la rupture
Coût de la rupture (CP): charges financières allouées à l’installation de la nouvelle équipe, prix de l’assainissement de l’espace économique et de l’amélioration du climat des affaires.
Il est à noter que l’effet du coût de la rupture sur les dépenses publiques n’est pas direct car il n’y a pas de lien étroit entre les deux variables .Mais ce coût constitue une charge financière qui affecte le budget de fonctionnement de l’Etat. Ce dernier peut subir une baisse à son tour et cette tendance baissière va certainement décroitre les dépenses publiques, ce qui engendre probablement une chute du PIB, étant donné que les autres variables demeurent constantes.
En sus de cela, lorsqu’il y’a rupture, il se produit un ralentissement de certaines activités économiques, une perte de productivité et s’en suit une probable diminution des exportations.
v Pour un mandat de 5ans renouvelable une fois pendant 20ans, on multiplie le coût de la rupture par trois : CP x 3
PIB = Y=C+I+G+(X-M)
5ans renouvelable une fois
Diminution (+) importante (CP x 3)
v Pour un mandat de 7ans renouvelable une fois, on multiplie le coût de la rupture par deux CP x 2
PIB=Y=C+I+G+(X+M)
7ans renouvelable une fois
Diminution(-) importante (CP x 2)
Une différence de deux années donne lieu à un gain d’économie et de temps malgré le fait que les deux options enregistrent tous une perturbation de la croissance dans le long terme. Il est donc préférable de choisir l’option qui enregistre le moins de décroissance économique, et c’est bien la durée de 7ans renouvelable une fois.
Cette première approche indique clairement que la durée de 7ans l’emporte sur les 5ans car compte tenu de la discontinuité de l’Etat que pourrait créer une série de rupture impropice. On ne saurait imaginer que l’Afrique subisse encore des changements de régimes inopérants et contreproductifs, qui ne sont que de véritables bombes à retardement pour notre économie.
On évite les ruptures parce force est de croire que deux régimes qui n’ont pas la même vision de l’Etat, peuvent être totalement antinomiques dans leurs politiques de développement, ce qui bloque systématiquement tout projet de développement entrepris par une gouvernance antérieure, d’où la nécessité fondamentale de prévoir la continuité de l’Etat .Cela dit que ceux qui dirigent nos Etats et ceux qui aspirent à le faire doivent inclure dans leur agenda politique cette notion de continuité de l’Etat qui leur impose la nécessité de prendre en compte l’échéance du développement dans une parfaite harmonie. Le dialogue au niveau de la classe politique est une nécessité pour le pays si l’on veut que certaines initiatives de développement ne soient pas réduites en éléphant blanc par la discontinuité de l’Etat.
La démarche est claire et indicative, sept années de mandat renouvelable une fois demeurent la meilleure hypothèse. Il n’y a aucun souci à se faire si ce ne sont des ambitions personnelles qui nous guident.
Fin de la théorie du mandat présidentiel !!!!!!!!!!!!!!!!!!
L’appel est à la retenue .Nous nous devons de clore ce débat et d’aller au travail. Laissons les gouvernants boucler leur septennat et méfions-nous de la politisation de l’Etat. Rien ne se crée, rien ne s’invente, rien se fait par la politique du vain bavardage, de la polémique et des récriminations.
AUTEUR
Ndiaga niasse
Etudiant en master de recherche et conseil en management
l’UFR sciences de gestion de l’UGB
Tel 70 520 30 93