"Glaçante" selon certains internautes, "pas acceptable" pour l'état-major des armées… La photo d'un soldat français muni d'un foulard représentant une tête de mort, le 20 janvier au Mali, fait le buzz et suscite plusieurs réactions indignées. Apparue dimanche après-midi sur les serveurs de l'AFP, l'image est devenue rapidement virale, contaminant les sites web des rédactions puis les réseaux sociaux.
Dimanche, au moment de la publication, la légende contenue dans les métadonnées du fichier nous informait que la photo avait été prise le 20 janvier "dans une rue de Niono", c'est à dire à une cinquantaine de kilomètres de Diabali, ville sur laquelle les forces franco-maliennes ont marché le lendemain. Il faut attendre mardi, et le témoignage du photographe Issouf Sanogo sur le blog de l'AFP, pour en apprendre davantage sur le contexte de prise de vue :
Un hélicoptère était en train d’atterrir et soulevait d’énormes nuages de poussière. Instinctivement, tous les soldats à proximité ont mis leurs foulards devant leurs visages pour éviter d’avaler du sable. [...] J’ai repéré ce soldat qui portait un drôle de foulard et j’ai pris la photo."
Au moment d'appuyer sur le déclencheur, Issouf Sanogo est loin de soupçonner les vagues que sa photo va provoquer, lui qui ne trouve pas la scène "particulièrement extraordinaire, ni choquante." Et de préciser qu'il n'y a "aucune mise en scène" dans cette image, en dépit de ce que la grande beauté du cliché peut suggérer. C'est que l'image possède, à la faveur de la contreplongée et d'une lumière étonnante, un cachet quasi cinématographique ; elle évoque aussi un jeu vidéo, le foulard squelettique rappelant un personnage de la série Call of Duty. Ce qui aggrave le cas du soldat aux yeux des internautes ou encore du site "Metro ".
Des sentences sévères proviennent également de l'armée par la voix du porte-parole de l'état-major Thierry Burkhard, qui dénonce "un comportement inacceptable" et une image qui n'est "pas représentative de l'action que conduit la France au Mali". Et, de fait, la photo du journaliste tranche avec l'iconographie que le service de communication de l'armée française diffuse sur Facebook depuis le début du conflit. Elle renvoie subversivement au spectateur, comme un boomerang, l'ambition militaire énoncée il y a une semaine par François Hollande : "détruire" les terroristes. "Ce soldat nous rappelle que nous allons faire une guerre où il y aura des morts", souligne ainsi François-Bernard Huyghe, directeur de recherche à l'Iris, sur le site du "Monde ".
Quelles que puissent être les conséquences médiatiques de sa photo, Issouf Sanogo n’a pour l'instant "noté aucun changement dans le comportement des militaires à son égard", relève l'AFP. Le photoreporter n'était pas joignable dans l'immédiat.
Dimanche, au moment de la publication, la légende contenue dans les métadonnées du fichier nous informait que la photo avait été prise le 20 janvier "dans une rue de Niono", c'est à dire à une cinquantaine de kilomètres de Diabali, ville sur laquelle les forces franco-maliennes ont marché le lendemain. Il faut attendre mardi, et le témoignage du photographe Issouf Sanogo sur le blog de l'AFP, pour en apprendre davantage sur le contexte de prise de vue :
Un hélicoptère était en train d’atterrir et soulevait d’énormes nuages de poussière. Instinctivement, tous les soldats à proximité ont mis leurs foulards devant leurs visages pour éviter d’avaler du sable. [...] J’ai repéré ce soldat qui portait un drôle de foulard et j’ai pris la photo."
Au moment d'appuyer sur le déclencheur, Issouf Sanogo est loin de soupçonner les vagues que sa photo va provoquer, lui qui ne trouve pas la scène "particulièrement extraordinaire, ni choquante." Et de préciser qu'il n'y a "aucune mise en scène" dans cette image, en dépit de ce que la grande beauté du cliché peut suggérer. C'est que l'image possède, à la faveur de la contreplongée et d'une lumière étonnante, un cachet quasi cinématographique ; elle évoque aussi un jeu vidéo, le foulard squelettique rappelant un personnage de la série Call of Duty. Ce qui aggrave le cas du soldat aux yeux des internautes ou encore du site "Metro ".
Des sentences sévères proviennent également de l'armée par la voix du porte-parole de l'état-major Thierry Burkhard, qui dénonce "un comportement inacceptable" et une image qui n'est "pas représentative de l'action que conduit la France au Mali". Et, de fait, la photo du journaliste tranche avec l'iconographie que le service de communication de l'armée française diffuse sur Facebook depuis le début du conflit. Elle renvoie subversivement au spectateur, comme un boomerang, l'ambition militaire énoncée il y a une semaine par François Hollande : "détruire" les terroristes. "Ce soldat nous rappelle que nous allons faire une guerre où il y aura des morts", souligne ainsi François-Bernard Huyghe, directeur de recherche à l'Iris, sur le site du "Monde ".
Quelles que puissent être les conséquences médiatiques de sa photo, Issouf Sanogo n’a pour l'instant "noté aucun changement dans le comportement des militaires à son égard", relève l'AFP. Le photoreporter n'était pas joignable dans l'immédiat.