Vous vous faites rare sur la scène médiatique. Pourquoi ?
On est en train de travailler à consolider les fondements de notre parti. Le dernier week-end a été un week-end de feu pour nous. On a été dans plusieurs localités de Dakar. Notamment à la cité Damel, Keur Massar, Parcelles assainies. Le parti est en train de se massifier. On a plus mis l’accent sur l’animation de nos structures de base, que sur la communication globale. Mais, il arrive, forcément, un moment où on est obligé, effectivement, d’être rattrapé par de dures réalités. Et ces réalités, c’est l’actualité nationale.
Que vous inspire la gestion du pays par le régime de Macky Sall ?
Le fameux sondage qui est sorti est éloquent. Aujourd’hui, la majorité des Sénégalais ne sont pas satisfaits. Il n’y a pas de vision, et c’est triste de le constater. Les gens se rendent compte que le «Yoonu yokkute» n'est plus un «Yoonu yokkute» pour eux. C’est la plus grande arnaque du siècle. Les Sénégalais sont fatigués, il n’y a pas d’activités économiques. J’avais tiré la sonnette d’alarme depuis presque un an par rapport aux actes qui étaient posés. Quand un ministre de la République se permet de dire qu’il n’a rien trouvé dans les caisses de l’Etat, cela prouve que ce sont des têtes vides et que le budget du Sénégal, les recettes ordinaires, ne dépassent pas 1000 milliards de F Cfa. C’est 800, 900 milliards. L’aide publique au développement conjuguée à l’élargissement de nos recettes exceptionnelles nous amènent au maximum à 1500 milliards. Ils nous ont présenté un budget de 2450 milliards. La réalité, aujourd’hui, des recettes ordinaires, plus tout ce qu’on peut attendre, ne dépassent pas 1500 milliards, par rapport aux multiples engagements qu’ils ont pris. Aujourd’hui, les directeurs d’agence sont à 5 millions. Mais, quelle est la pertinence de donner 1 million ou 3 millions au directeur du patrimoine bâti ? Mais, une situation de monopole comme les aéroports de Dakar, mais au nom de quoi devrait-on donner à ce Monsieur 5 millions. Récemment, j’ai entendu Babacar Diagne, notre ambassadeur à Banjul, remercier le Président, parce que, selon ses dires, il a encore augmenté des salaires. Mais, tu comprends pourquoi, aujourd’hui, le principe, ce sont les emprunts obligataires. Ils ne font qu’emprunter. Ils sont en train d’hypothéquer l’avenir des Sénégalais, surtout de cette jeunesse qui va venir. Il faut le dire, ces gens-là sont incompétents. Ils doivent en tirer toutes les conséquences. Le principe, aujourd’hui, c’est le gré à gré. Mais, tout ce qui a été fait, aujourd’hui, sur «Jaxaay», c’est du gré à gré. On n’a pas vu d’appels d’offres. Moi, qui suis entrepreneur, je n’ai lu, nulle part, qu’il y avait, effectivement, cet appel d’offres. Le principe, aujourd’hui, c’est le gré à gré. L’exception, ce sont les appels d’offres.
Un éventuel report des Locales est de plus en plus agité…
C’est inadmissible. Ils ont reçu des informations qui leur ont fait comprendre qu’ils risquent d’aller vers un bérézina. C’est la raison pour laquelle, ils veulent reporter ces élections. Mais, tous les démocrates et patriotes doivent conjuguer leurs efforts pour arrêter cela. Et de ce point de vue, nous interpellons ceux qui ont été à la tête du combat pour le départ d’Abdoulaye Wade. J’espère que le M23 saura raison garder et n’acceptera pas cette compromission et cette forfaiture. Nous allons aussi appeler toute l’opposition républicaine à faire barrage à ce projet. S’il le faut, nous descendrons dans la rue. Le calendrier républicain doit être scrupuleusement respecté. Nous serons inflexibles. Nous ne l’accepterons pas.
Récemment, vous avez rendu visite à Karim Wade. Dans quel état d’esprit l’avez-vous trouvé ?
Jovial et en très bonne forme. Nous avons bien discuté, et il s’est bien exprimé en wolof. Il a également imploré le bon Dieu pour que le mois de Ramadan se passe bien pour tous les Sénégalais. Karim est un ami à moi. C’est un jeune qui croit en Dieu et aux institutions de ce pays- là, jusqu’à preuve du contraire.
Qu’en est-il de vos relations avec Me Wade ?
Elles sont hyper bonnes. On se parle, on se taquine. Il était même question que j’aille le voir à Paris. Abdoulaye Wade, c’est comme un père pour moi. Cette relation, «Incha Allah», elle va perdurer, elle transcende énormément de choses. On s’est retrouvé très tard, mais on a appris à se connaître, à avoir des plages de convergences extraordinaires. Il y a un bon feeling qui lie Mamour Cissé à Abdoulaye Wade.
Si on vous demandait de comparer Me Wade et Macky Sall…
Ils ne boxent pas dans la même catégorie. D’abord, leur cursus, l’âge. Ensuite, Wade était volontaire. Il a décomplexé nos relations avec nos multilatéraux. Moi, je suis fier que la France n’ait plus de base chez nous, parce que comparaison n’est pas raison. Il (Ndlr : Macky Sall) a eu à dire que ce qui se passe au Mali prouve toute la pertinence d’avoir les bases françaises. Non. L’armée sénégalaise n’est pas l’armée malienne, même l’armée bissau-guinéenne n’est pas l’armée malienne. Nous, on n’acceptera jamais que des encagoulés viennent déstabiliser notre pays comme ça. L’armée sénégalaise est vertueuse et très responsable. Donc, penser que c‘est un nationalisme de mauvais aloi que d’être nationaliste et de ne pas accepter que la France n’ait pas de base française, ici, je ne suis pas d’accord. En tout cas, nous nous pensons que c’était une très bonne démarche. La France n’est pas l’adversaire, encore moins l’ennemie du Sénégal. Nous avons, aujourd’hui, des relations multiséculaires avec la France, mais encore une fois, est-ce un crime que d’être indépendant ? Sinon, ce n’est pas la peine d’être indépendant depuis 52 ans. Qu’on retourne à la fédération française et qu’on soit une province. Le Sénégal est un pays indépendant. Je pense, en toute bonne foi, que Macky Sall gagnerait à se rapprocher de Wade. ça ne peut être que bénéfique pour lui. Penser un seul instant qu’il faille une Commission d’enquête pour les décrets d’avance d’Abdoulaye Wade -parce qu’il a fait un décret d’avance de 8 milliards de F Cfa – c’est inadmissible. Mais, dans quel pays sommes-nous ? Abdoulaye Wade est un patrimoine africain qu’on doit respecter. C’est le minimum qu’on attend de Macky Sall.
Quel commentaire faites-vous de l’arrestation et du placement sous mandat de dépôt d’Hissène Habré ?
J’ai un sentiment de compassion pour sa famille, et un sentiment de tristesse pour le Sénégal, parce que nous avons des traditions qui sont là depuis des millénaires. Hissène Habre est un Sénégalais. Par une baguette magique, et bizarrement, au lendemain du départ de Barack Obama, qu’on puisse aller le cueillir chez lui, comme on l’a fait. Moi, j’ai mal pour mon pays que je ne reconnais plus. Mais, qui a peur et qui a un calendrier, aujourd’hui, plus haut que celui du président de la République, pour que ces casseroles soient constatées de façon aussi aiguë. Il y a des choses qui ne peuvent en aucune façon profiter au Sénégal, à plus forte raison à l’Afrique. On ne gère pas un pays comme ça. On ne gère pas un pays avec de la passion, mais avec de la raison. Qui a intérêt, aujourd’hui, à déstabiliser Macky Sall ? Qui a un calendrier plus sérieux que Macky Sall ? Il ne peut pas être élu a 65% et qu’il y ait autant de clameur, il y a un problème. Le jugement d’Hissène Habré au Sénégal est suspect. Parce que, quand le principal accusateur est presque à 50% le bailleur du budget de ce procès, on ne peut rien attendre de ce procès. Les dés sont jetés. Ils l‘ont déjà condamné, et c’est malheureux pour le Sénégal, et c’est malheureux pour l’Afrique.
On est en train de travailler à consolider les fondements de notre parti. Le dernier week-end a été un week-end de feu pour nous. On a été dans plusieurs localités de Dakar. Notamment à la cité Damel, Keur Massar, Parcelles assainies. Le parti est en train de se massifier. On a plus mis l’accent sur l’animation de nos structures de base, que sur la communication globale. Mais, il arrive, forcément, un moment où on est obligé, effectivement, d’être rattrapé par de dures réalités. Et ces réalités, c’est l’actualité nationale.
Que vous inspire la gestion du pays par le régime de Macky Sall ?
Le fameux sondage qui est sorti est éloquent. Aujourd’hui, la majorité des Sénégalais ne sont pas satisfaits. Il n’y a pas de vision, et c’est triste de le constater. Les gens se rendent compte que le «Yoonu yokkute» n'est plus un «Yoonu yokkute» pour eux. C’est la plus grande arnaque du siècle. Les Sénégalais sont fatigués, il n’y a pas d’activités économiques. J’avais tiré la sonnette d’alarme depuis presque un an par rapport aux actes qui étaient posés. Quand un ministre de la République se permet de dire qu’il n’a rien trouvé dans les caisses de l’Etat, cela prouve que ce sont des têtes vides et que le budget du Sénégal, les recettes ordinaires, ne dépassent pas 1000 milliards de F Cfa. C’est 800, 900 milliards. L’aide publique au développement conjuguée à l’élargissement de nos recettes exceptionnelles nous amènent au maximum à 1500 milliards. Ils nous ont présenté un budget de 2450 milliards. La réalité, aujourd’hui, des recettes ordinaires, plus tout ce qu’on peut attendre, ne dépassent pas 1500 milliards, par rapport aux multiples engagements qu’ils ont pris. Aujourd’hui, les directeurs d’agence sont à 5 millions. Mais, quelle est la pertinence de donner 1 million ou 3 millions au directeur du patrimoine bâti ? Mais, une situation de monopole comme les aéroports de Dakar, mais au nom de quoi devrait-on donner à ce Monsieur 5 millions. Récemment, j’ai entendu Babacar Diagne, notre ambassadeur à Banjul, remercier le Président, parce que, selon ses dires, il a encore augmenté des salaires. Mais, tu comprends pourquoi, aujourd’hui, le principe, ce sont les emprunts obligataires. Ils ne font qu’emprunter. Ils sont en train d’hypothéquer l’avenir des Sénégalais, surtout de cette jeunesse qui va venir. Il faut le dire, ces gens-là sont incompétents. Ils doivent en tirer toutes les conséquences. Le principe, aujourd’hui, c’est le gré à gré. Mais, tout ce qui a été fait, aujourd’hui, sur «Jaxaay», c’est du gré à gré. On n’a pas vu d’appels d’offres. Moi, qui suis entrepreneur, je n’ai lu, nulle part, qu’il y avait, effectivement, cet appel d’offres. Le principe, aujourd’hui, c’est le gré à gré. L’exception, ce sont les appels d’offres.
Un éventuel report des Locales est de plus en plus agité…
C’est inadmissible. Ils ont reçu des informations qui leur ont fait comprendre qu’ils risquent d’aller vers un bérézina. C’est la raison pour laquelle, ils veulent reporter ces élections. Mais, tous les démocrates et patriotes doivent conjuguer leurs efforts pour arrêter cela. Et de ce point de vue, nous interpellons ceux qui ont été à la tête du combat pour le départ d’Abdoulaye Wade. J’espère que le M23 saura raison garder et n’acceptera pas cette compromission et cette forfaiture. Nous allons aussi appeler toute l’opposition républicaine à faire barrage à ce projet. S’il le faut, nous descendrons dans la rue. Le calendrier républicain doit être scrupuleusement respecté. Nous serons inflexibles. Nous ne l’accepterons pas.
Récemment, vous avez rendu visite à Karim Wade. Dans quel état d’esprit l’avez-vous trouvé ?
Jovial et en très bonne forme. Nous avons bien discuté, et il s’est bien exprimé en wolof. Il a également imploré le bon Dieu pour que le mois de Ramadan se passe bien pour tous les Sénégalais. Karim est un ami à moi. C’est un jeune qui croit en Dieu et aux institutions de ce pays- là, jusqu’à preuve du contraire.
Qu’en est-il de vos relations avec Me Wade ?
Elles sont hyper bonnes. On se parle, on se taquine. Il était même question que j’aille le voir à Paris. Abdoulaye Wade, c’est comme un père pour moi. Cette relation, «Incha Allah», elle va perdurer, elle transcende énormément de choses. On s’est retrouvé très tard, mais on a appris à se connaître, à avoir des plages de convergences extraordinaires. Il y a un bon feeling qui lie Mamour Cissé à Abdoulaye Wade.
Si on vous demandait de comparer Me Wade et Macky Sall…
Ils ne boxent pas dans la même catégorie. D’abord, leur cursus, l’âge. Ensuite, Wade était volontaire. Il a décomplexé nos relations avec nos multilatéraux. Moi, je suis fier que la France n’ait plus de base chez nous, parce que comparaison n’est pas raison. Il (Ndlr : Macky Sall) a eu à dire que ce qui se passe au Mali prouve toute la pertinence d’avoir les bases françaises. Non. L’armée sénégalaise n’est pas l’armée malienne, même l’armée bissau-guinéenne n’est pas l’armée malienne. Nous, on n’acceptera jamais que des encagoulés viennent déstabiliser notre pays comme ça. L’armée sénégalaise est vertueuse et très responsable. Donc, penser que c‘est un nationalisme de mauvais aloi que d’être nationaliste et de ne pas accepter que la France n’ait pas de base française, ici, je ne suis pas d’accord. En tout cas, nous nous pensons que c’était une très bonne démarche. La France n’est pas l’adversaire, encore moins l’ennemie du Sénégal. Nous avons, aujourd’hui, des relations multiséculaires avec la France, mais encore une fois, est-ce un crime que d’être indépendant ? Sinon, ce n’est pas la peine d’être indépendant depuis 52 ans. Qu’on retourne à la fédération française et qu’on soit une province. Le Sénégal est un pays indépendant. Je pense, en toute bonne foi, que Macky Sall gagnerait à se rapprocher de Wade. ça ne peut être que bénéfique pour lui. Penser un seul instant qu’il faille une Commission d’enquête pour les décrets d’avance d’Abdoulaye Wade -parce qu’il a fait un décret d’avance de 8 milliards de F Cfa – c’est inadmissible. Mais, dans quel pays sommes-nous ? Abdoulaye Wade est un patrimoine africain qu’on doit respecter. C’est le minimum qu’on attend de Macky Sall.
Quel commentaire faites-vous de l’arrestation et du placement sous mandat de dépôt d’Hissène Habré ?
J’ai un sentiment de compassion pour sa famille, et un sentiment de tristesse pour le Sénégal, parce que nous avons des traditions qui sont là depuis des millénaires. Hissène Habre est un Sénégalais. Par une baguette magique, et bizarrement, au lendemain du départ de Barack Obama, qu’on puisse aller le cueillir chez lui, comme on l’a fait. Moi, j’ai mal pour mon pays que je ne reconnais plus. Mais, qui a peur et qui a un calendrier, aujourd’hui, plus haut que celui du président de la République, pour que ces casseroles soient constatées de façon aussi aiguë. Il y a des choses qui ne peuvent en aucune façon profiter au Sénégal, à plus forte raison à l’Afrique. On ne gère pas un pays comme ça. On ne gère pas un pays avec de la passion, mais avec de la raison. Qui a intérêt, aujourd’hui, à déstabiliser Macky Sall ? Qui a un calendrier plus sérieux que Macky Sall ? Il ne peut pas être élu a 65% et qu’il y ait autant de clameur, il y a un problème. Le jugement d’Hissène Habré au Sénégal est suspect. Parce que, quand le principal accusateur est presque à 50% le bailleur du budget de ce procès, on ne peut rien attendre de ce procès. Les dés sont jetés. Ils l‘ont déjà condamné, et c’est malheureux pour le Sénégal, et c’est malheureux pour l’Afrique.
Propos recueillis par Barka Isma BA