C’est ce qu’a déclaré hier, lundi 12 mars, le candidat des Forces Alliées (Fal 2012), Me Wade dans la cour de la gouvernance de Ziguinchor où il a reçu les représentantes de la Plateforme des femmes pour la paix en Casamance. Il répondait ainsi à l’interpellation de ces dernières qui lui demandaient, en cas de réélection à la tête du pays, comment compte-t-il mettre fin à cette situation de façon la plus immédiate possible ? Quelle voie envisage-t-il pour nous mener à une paix définitive ?.
Le candidat des Fal 2012 a indiqué qu’il est en pourparlers avec les responsables du maquis du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (Mfdc). Mais ce ne sont pas des choses à dire sur la place publique, lance-t-il aux femmes de la Plateforme, en citant les propos de Léopold Sédar Senghor qui disait : « on ne fait pas de la diplomatie sur la voie publique ».
Le principe du désarmement est acquis
« César Atout Badiate (chef du front Sud de Cassolol, Ndlr) est prêt pour la paix depuis longtemps. C’est une simple question de discussions et de programmation. Le principe du désarmement et du déminage est acquis. Ousmane Niantan Diatta nous disait qu’il était pour la paix. Quant à Salif Sadio, nous discutons, mais à travers des intermédiaires. Nous sommes mêmes en contact avec les représentants de Salif Sadio, les vrais. Au moment où je vous parle, une partie de sa famille se trouve à Dakar et avec lui nous avons engagé des discussions. Suite à nos discussions, il nous a dit : il n’y a aucun problème pour l’élection (Ndlr, premier tour de la présidentielle). Dans toute la Casamance, l’élection s’est bien déroulée, sauf dans cinq villages dans le Nord à cause de quelques fractions rebelles. Même dans la zone de Salif Sadio les gens ont voté tranquillement », souligne Me Wade
La main d’un pays étranger
Pour Me Wade, si la crise perdure en Casamance, c’est parce qu’un pays étranger tire les ficelles. « Nous savons qu’il y a la main de l’étranger dans cette affaire de la Casamance. C’est la raison pour laquelle nous devons être extrêmement prudents pour régler cette question entre nous Sénégalais. Je n’admettrais aucune intervention étrangère dans ce problème de la Casamance. Nous sommes assez grands pour résoudre ce problème ». Me Wade fait allusion fait allusion aux pays européens et non aux voisins du Sénégal.
Banjul et Bissau dans le processus
« J’ai demandé à Jammeh de travailler avec moi, en bouclant la frontière et discuter avec Salif Sadio. C’est le seul qui campe sur ses positions, mais avec les autres, on discute. La Gambie et la Guinée-Bissau sont des pays frères. La question de la Casamance se limitera à ces pays. En dehors d’eux, je n’admettrais pas que cette question soit transposée dans d’autres pays étrangers. Il y a des gens qui se laissent manipuler. Il y a des candidats qui ont accepté les conditions qu’on leur a posées. C’est leur affaire. Des conditions parfois tristes. On ne doit pas vendre son pays parce qu’on veut le pouvoir », se désole-t-il, avant de renchérir : « Je ne vais pas demander à ces pays de venir mettre la main sur le Sénégal pour régler la question de la Casamance. Ils ne peuvent même pas la régler parce qu’ils ne la connaissent pas. Nous pouvons trouver la paix, mais à condition que la main de l’étranger ne vient pas se mêler de notre affaire sénégalo-sénégalaise ».
La faute à la France et aux Usa
Auparavant, Me Wade a tenté d’expliquer pourquoi il n’est pas passé au premier tour. « J’étais venu prendre contact avec les militantes et militantes et sympathisants qui ont voté pour moi au premier tour pour leur expliquer que si je n’ai pas franchi la barre des cinquante pour cent, c’est à cause de la grande abstention. Parce que des gens avaient développé une psychose de la peur en disant qu’il y aura des violences ». Pour lui, la perspective d’un pays où l’on s’affronterait par la violence, l’a fortement pénalisé parce qu’il y a 5O % de nos compatriotes qui n’ont pas voté. Et que « si l’autre moitié avait voté j’aurai dépassé largement les cinquante pour cent », dit-il. Pour le candidat des Fal 2012, la faute incombe à ces deux pays : « La France et les Usa avaient déclaré bien avant le premier tour du scrutin que le Sénégal serait à feu et à sang. C’est pourquoi beaucoup de Sénégalais ne sont pas allés voter. Ils pensaient qu’il y aura des troubles. Toutes leurs prévisions ont été faussées. L’élection s’est bien déroulée, dans la transparence. Je suis content d’avoir remporté cette victoire sur mes ennemis intérieurs et extérieurs. Ce résultat, je l’ai obtenu grâce aux Sénégalais ».
Avec Baldé pour former un gouvernement….
Me Wade a réitéré sa promesse de former un gouvernement d’union si les Sénégalais lui font encore confiance : « Quand je serai élu, je formerais un gouvernement d’union nationale. Disons que nous formerons avec Baldé (Ndlr Abdoulaye Baldé) - parce que nous sommes responsables du parti - et nous verrons comment associer des gens qui n’étaient pas avec nous au premier tour, mais qui sont venus soutenir notre candidature au second tour », confie le candidat des Fal 2012.