Macky – Idy : je t’aime, moi non plus !


 « La passion amoureuse ou un haut degré d'ambition ont, de tout temps, changé des gens raisonnables en fous qui déraisonnent. »
Emmanuel Kant (1724-1804) - Essai sur les maladies de la tête, Garnier-Flammarion, n° 571 p. 54)

Il est de ces alliés politiques aux intentions machiavéliques inavouées avec qui il est parfois très pénible de cohabiter. Même s’il est parfois de la nature intrinsèque des coalitions (politiques) de souffrir parfois des manquements, coups bas et autres jeux de positionnement, il reste cependant malhonnête de vouloir et rester au sein (voire en marge) de ladite coalition et tirer à boulets rouges sur les actions entreprises par cette dernière, surtout s’agissant du cadre gouvernemental.

Et les récentes attaques, piques, jugements de valeur, sorties au vitriol et autres quolibets de Idrissa Seck et de ses ‘Lieutenants’ ont fini de mettre à nu leur désir malsain de maintenir les Sénégalais en campagne électorale continuelle mais aussi mettre le Président Sall en mal avec ses compatriotes et non moins électeurs. Comme exemples, répéter sans cesse que ‘rien n’a changé depuis mars 2012’, que ‘les populations sont fatiguées’ et que ‘les comptes de l’Etat au soir de l’accession du Président Sall au pouvoir contenaient plus de 400 milliards’ alors qu’il compte des hommes au sein du gouvernement, c’est malheureusement vouloir contredire le Président de la République et le mettre mal à l’aise face à ses engagements (ou promesses) eu égard à ses déclarations antérieures de l’état de banqueroute aigüe au soir de son élection. Quid de la solidarité gouvernementale qui voudrait qu’un allié assume entièrement mais aussi qu’il use des canevas officiels pour apporter des jugements et autres critiques objectives par rapport aux actions entreprises par le gouvernement ?

L’une des préoccupations majeures d’un homme politique restera la préservation de sa cote de popularité, il y tient comme à la prunelle de ses yeux. Ce qui fait que sa pire crainte est de la voir dégringoler. Et c’est ce qui actuellement traumatise Idrissa Seck car sentant se faire oublier de plus en plus, ce qui expliquerait ses sorties incessantes et non moins fortuites. Ainsi, l’une des analyses ‘politiques’ du comportement peu honorable et peu républicain de Ndamal Cadior* et non moins leader de Rewmi est relative à sa vie politique qui a fini d’en prendre un coup suite à la place qui lui a été réservée ces derniers temps surtout avec la traque des biens mal acquis. Pendant plus d’une année, tous les débats ne tournaient pratiquement qu’autour des personnes impliquées ainsi que de l’immixtion supposée du Président de la République dans les différents dossiers, rétrogradant de facto Idrissa Seck aux arrière-plans. Ainsi, on comprend nettement d’ailleurs pourquoi ce dernier, trop imbu de sa personne, veuille détourner (de force) les débats vers sa personne et ainsi revivre ne serait-ce que pour un laps de temps et rappeler aussi à l’opinion qu’un certain Idrissa Seck est bel et bien vivant, politiquement parlant.

Malgré les coups bas et autres invectives des ‘Rewmistes’, le Président de la République a su se comporter en homme d’Etat, ce qui explique d’ailleurs sa sérénité légendaire suite aux invites de certains de ses collaborateurs de chasser les hommes de Idy hors de la sphère gouvernementale; ce qui serait d’ailleurs trahir sa parole déjà donnée. Ceci fait d’ailleurs dire à certains qu’entre Idy et Macky, c’est l’histoire d’un amour politique aux parfums marquées de la sincérité d’un Président de la République soucieux de sauvegarder et de conserver l’entente au sein d’une coalition (Benno Bokk Yakkar) d’une part, mais aussi de la tricherie d’un allié peu honnête qui voudrait engager hic et nunc la bataille d’une présidentielle fixée en 2017 et dont il est incertain de remporter. Cependant, l’opinion publique refusera qu’une personne mégalomane et ‘pour qui le soleil ne brille que sur sa tête’, perdue par son inconstance (politique) notoire et son jeu favori de roublardise et de yoyo politiques, veuille ainsi la mener en bateau. Trop de politique tue la politique.

Et vus les derniers développements, que personne ne soit surpris de voir les deux ministres de Rewmi en l’occurrence Pape Diouf (Pêche et Affaires maritimes) et Oumar Guèye (Hydraulique et Assainissement)  rejoindre les rangs de l’APR et continuer leur cheminement (jusqu’ici irréprochable) auprès du Président de la République et l’accompagner dans sa vision d’un Sénégal meilleur. Après tout ne dit-on pas qu’ ''un tient vaut mieux que deux tu l’auras'' ?

* Sobriquet donné à Idrissa Seck.

Alassane DÈME
                                                                          
Maitrisard en Humanities & Area Studies
                                                                      
Université Mohamed 1er, Oujda – Maroc.
                                                                     
Email: alloudeme@yahoo.fr

CT

Jeudi 11 Avril 2013 19:13

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