Eloignons-nous d’abord de la bataille politico-normative dans laquelle certains contempteurs tentent d’enfermer la décision du président de la République Macky Sall de se conformer aux recommandations, avis et décisions du Conseil constitutionnel sur l’ensemble des réformes à lui soumises ! Evidemment, on aura constaté que le point focal des passions politiques a été l’obligation que s’est faite le Président Macky Sall de se conformer à une recommandation du Conseil constitutionnel. Cette institution lui a signifié que l’application de la réduction à cinq ans de son mandat en cours n’est pas conforme à l’esprit de la Constitution validée par référendum en 2001, encore moins à la pratique, à l’histoire de notre pays et celles d’autres grandes démocraties.
Les hiérarques des comparaisons sans raison, les adeptes de la parole inflammatoire ont revisité les mauvais archives d’un passé pourtant récent pour établir une similitude entre le Président Macky Sall et son prédécesseur Abdoulaye Wade. Ils oublient ou feignent d’oublier que l’expression «Wakh wakhett» était sortie de la bouche même de Me Wade. Elle ne découle pas d’une attribution par procuration. Elle a été signée par son auteur lui-même. Pour sa part, il faut rendre justice à l’histoire et même au présent en reconnaissant que le Président Macky Sall n’a jamais varié dans sa détermination, jusqu’à l’obsession et/ou l’entêtement, de respecter sa volonté de réduire son mandat à 5 ans et de se l’appliquer.
Ceux qui s’érigent en parangons de la vertu et de la morale ne peuvent point oblitérer une réalité aussi visible qu’un éléphant derrière un buisson : le Président Macky Sall n’a jamais de sa bouche et par ses actes varié dans sa volonté de réduire son mandat. Il est allé jusqu’au bout avant de voir se dresser devant lui la muraille infranchissable de la loi constitutionnelle rappelée par l’institution qui la protège, qui veille à son respect. La promesse, sous ce rapport, a été tenue, et même le Conseil constitutionnel n’a fait que la différer jusqu’au deuxième mandat. Promesse tenue donc, mais différée !
Cependant, puisque le Sénégal n’est pas une monarchie où règne un roi prétendant revêtir les attributs divins, mais une démocratie normée et normale, il existe des remparts infranchissables qui limitent la volonté individuelle de tout détenteur de pouvoir, fût-il le président de la République. Et là, que l’on nous permette de dévaliser Sieyès Emmanuel Joseph qui, dans «Qu’est-ce que le Tiers-Etat» écrivait : «si nous voulons nous former une juste idée de la suite des lois positives qui ne peuvent émaner que la volonté de la Nation, nous voyons en première ligne des lois constitutionnelles. Ces lois sont dites «fondamentales» non pas en ce qu’elles pourraient être indépendantes de la souveraineté nationale mais parce que les corps qui existent et agissent par elles ne peuvent point y toucher».
Ceux qui entretiennent un bousin ambiant autour de la décision du Président Macky Sall de se conformer à l’avis du Conseil constitutionnel seraient les premiers à trompeter, à battre les tambours politico-médiatiques et autre cuivres rageurs pour s’indigner à qui mieux mieux de l’opprobre jetée sur les 5 sages. Le champ sémantique serait alors peuplé d’expressions du genre : «Macky Sall désavoue le Conseil constitutionnel» ; «le Président déchire l’avis des 5 sages» ; «il humilie l’institution». Or, passer outre l’avis du Conseil constitutionnel, de la part du garant même de la Constitution, à laquelle lui-même est soumis, le président de la République aurait alors donné le plus mauvais signal de destruction, d’atomisation et de fragilisation d’une institution faisant partie des piliers de notre démocratie.
Mieux, s’il avait bravé l’avis des 5 sages, certains qui s’abiment maintenant à vitupérer sa décision, éminemment républicaine, lui auraient encore reproché de n’avoir pas été fidèle à son passé. Mais, sur ce terrain-là, le Président Macky Sall aura été d’une fidélité remarquable à son passé récent et d’une cohérence à toute épreuve. En février 2012, alors que se faisait rageuse et farouche la bataille contre la candidature du Président Wade à un 3e mandat, lorsque le Conseil constitutionnel avait pris la décision de valider cette candidature, le candidat Macky Sall avait décidé de lever les barricades à la Place de l’Indépendance pour mener sa campagne. Pas la plus petite objection de sa part face à l’avis des 5 sages ! C’était pourtant comme hier, un hier que veulent oublier et faire oublier les hirondelles du criticisme. C’est ainsi qu’un homme d’Etat se comporte vis-à-vis des institutions judiciaires. Il en fut et il est ainsi en France, aux Etats-Unis et de toutes les grandes démocraties respectueuses de leur justice.
La vénération du totem vermoulu d’une promesse électorale vaut-elle la mise en danger d’une institution de la République ? Il est préférable d’avoir un gardien de la Constitution, soucieux de la vitalité, de la solidité et de la stabilité des institutions qu’un hypocrite populiste, adepte de la tromperie politique arrimés uniquement à ses intérêts personnels, qui s’agite et agit seulement pour sa seule vista. Encore faut-il quitter les monologues présentés comme des débats politiques où chacun s’arroge le droit de parler du peuple et au nom du peuple, sans le peuple. Il est affligeant de réduire la politique à une guerre. Dès lors que l’on est dans cette vocation, on fusille à tout bout de champ, et parfois sans s’assurer même avoir des balles dans sa cartouchière.
Il faut, dans une démocratie comme la nôtre qui a besoin d’évoluer, de se fortifier et de se vivifier, éviter ce que Jacques Julliard disait dans un éditorial de Marianne (31 octobre -6 novembre 2014), «la professionnalisation de la classe politique, c’est-à-dire sa tendance à se constituer en une caste hermétique qui monopolise tous les pouvoirs et tout accès à ceux-là». Dans une démocratie, il y a une part, pour ne pas dire une bonne part de la Justice et d’autres institutions à respecter et à sauvegarder contre les velléités tentaculaires des pouvoirs politiques. C’est ainsi qu’une démocratie échappe à ce qu’il appelle «l’entre-soi politique».
Personne ne goûterait aux délices de la liberté et de la démocratie sous le soleil d’une crise de confiance entre le président de la République et l’institution judiciaire. Surtout devant le Conseil constitutionnel où le Président Macky Sall a prêté serment. Un serment, ça se respecte, comme d’un décret divin.
Les hiérarques des comparaisons sans raison, les adeptes de la parole inflammatoire ont revisité les mauvais archives d’un passé pourtant récent pour établir une similitude entre le Président Macky Sall et son prédécesseur Abdoulaye Wade. Ils oublient ou feignent d’oublier que l’expression «Wakh wakhett» était sortie de la bouche même de Me Wade. Elle ne découle pas d’une attribution par procuration. Elle a été signée par son auteur lui-même. Pour sa part, il faut rendre justice à l’histoire et même au présent en reconnaissant que le Président Macky Sall n’a jamais varié dans sa détermination, jusqu’à l’obsession et/ou l’entêtement, de respecter sa volonté de réduire son mandat à 5 ans et de se l’appliquer.
Ceux qui s’érigent en parangons de la vertu et de la morale ne peuvent point oblitérer une réalité aussi visible qu’un éléphant derrière un buisson : le Président Macky Sall n’a jamais de sa bouche et par ses actes varié dans sa volonté de réduire son mandat. Il est allé jusqu’au bout avant de voir se dresser devant lui la muraille infranchissable de la loi constitutionnelle rappelée par l’institution qui la protège, qui veille à son respect. La promesse, sous ce rapport, a été tenue, et même le Conseil constitutionnel n’a fait que la différer jusqu’au deuxième mandat. Promesse tenue donc, mais différée !
Cependant, puisque le Sénégal n’est pas une monarchie où règne un roi prétendant revêtir les attributs divins, mais une démocratie normée et normale, il existe des remparts infranchissables qui limitent la volonté individuelle de tout détenteur de pouvoir, fût-il le président de la République. Et là, que l’on nous permette de dévaliser Sieyès Emmanuel Joseph qui, dans «Qu’est-ce que le Tiers-Etat» écrivait : «si nous voulons nous former une juste idée de la suite des lois positives qui ne peuvent émaner que la volonté de la Nation, nous voyons en première ligne des lois constitutionnelles. Ces lois sont dites «fondamentales» non pas en ce qu’elles pourraient être indépendantes de la souveraineté nationale mais parce que les corps qui existent et agissent par elles ne peuvent point y toucher».
Ceux qui entretiennent un bousin ambiant autour de la décision du Président Macky Sall de se conformer à l’avis du Conseil constitutionnel seraient les premiers à trompeter, à battre les tambours politico-médiatiques et autre cuivres rageurs pour s’indigner à qui mieux mieux de l’opprobre jetée sur les 5 sages. Le champ sémantique serait alors peuplé d’expressions du genre : «Macky Sall désavoue le Conseil constitutionnel» ; «le Président déchire l’avis des 5 sages» ; «il humilie l’institution». Or, passer outre l’avis du Conseil constitutionnel, de la part du garant même de la Constitution, à laquelle lui-même est soumis, le président de la République aurait alors donné le plus mauvais signal de destruction, d’atomisation et de fragilisation d’une institution faisant partie des piliers de notre démocratie.
Mieux, s’il avait bravé l’avis des 5 sages, certains qui s’abiment maintenant à vitupérer sa décision, éminemment républicaine, lui auraient encore reproché de n’avoir pas été fidèle à son passé. Mais, sur ce terrain-là, le Président Macky Sall aura été d’une fidélité remarquable à son passé récent et d’une cohérence à toute épreuve. En février 2012, alors que se faisait rageuse et farouche la bataille contre la candidature du Président Wade à un 3e mandat, lorsque le Conseil constitutionnel avait pris la décision de valider cette candidature, le candidat Macky Sall avait décidé de lever les barricades à la Place de l’Indépendance pour mener sa campagne. Pas la plus petite objection de sa part face à l’avis des 5 sages ! C’était pourtant comme hier, un hier que veulent oublier et faire oublier les hirondelles du criticisme. C’est ainsi qu’un homme d’Etat se comporte vis-à-vis des institutions judiciaires. Il en fut et il est ainsi en France, aux Etats-Unis et de toutes les grandes démocraties respectueuses de leur justice.
La vénération du totem vermoulu d’une promesse électorale vaut-elle la mise en danger d’une institution de la République ? Il est préférable d’avoir un gardien de la Constitution, soucieux de la vitalité, de la solidité et de la stabilité des institutions qu’un hypocrite populiste, adepte de la tromperie politique arrimés uniquement à ses intérêts personnels, qui s’agite et agit seulement pour sa seule vista. Encore faut-il quitter les monologues présentés comme des débats politiques où chacun s’arroge le droit de parler du peuple et au nom du peuple, sans le peuple. Il est affligeant de réduire la politique à une guerre. Dès lors que l’on est dans cette vocation, on fusille à tout bout de champ, et parfois sans s’assurer même avoir des balles dans sa cartouchière.
Il faut, dans une démocratie comme la nôtre qui a besoin d’évoluer, de se fortifier et de se vivifier, éviter ce que Jacques Julliard disait dans un éditorial de Marianne (31 octobre -6 novembre 2014), «la professionnalisation de la classe politique, c’est-à-dire sa tendance à se constituer en une caste hermétique qui monopolise tous les pouvoirs et tout accès à ceux-là». Dans une démocratie, il y a une part, pour ne pas dire une bonne part de la Justice et d’autres institutions à respecter et à sauvegarder contre les velléités tentaculaires des pouvoirs politiques. C’est ainsi qu’une démocratie échappe à ce qu’il appelle «l’entre-soi politique».
Personne ne goûterait aux délices de la liberté et de la démocratie sous le soleil d’une crise de confiance entre le président de la République et l’institution judiciaire. Surtout devant le Conseil constitutionnel où le Président Macky Sall a prêté serment. Un serment, ça se respecte, comme d’un décret divin.