Une rude altercation entre communicateurs traditionnels devant le chef de l Etat. Cela s est passé à Darou Mouhty, samedi, alors que le président de la République, Macky Sall, y était pour présenter ses condoléances. Abdoulaye Mbaye Pekh a fait baver Khadim Samb. Le dernier nommé qui a débarqué dans la cité religieuse en compagnie du Président venu pésenter ses condoléances à la famille de Darou Mousty faisait office, au domicile de Serigne Abass, le nouveau Khalife, de maître de cérémonie. Pour cette première partie des présentations de condoléances du chef de l Etat, tout s est passé. Mais, les choses vont un peu se compliquer quand Macky est arrivé au domicile du défunt Khalife, Serigne Cheikh Khady. Abdoulaye Mbaye Pekh, qui y était venu très tôt avec El Hadji Mansour Mbaye, y faisait déjà office de maître de cérémonie.
Quand à un moment Khadim Samb, le griot Mc du prési, a voulu prendre le micro pour jeter son grain de sel avant que Macky ne débute son discours, Mbaye Pekh opposa une vive résistance à sa prise de parole. Devant le chef de l Etat, El Hadji Mansour Mbaye et toute l assistance médusés, Mbaye Pekh lui balance d un ton sec : Vous n avez pas voix au chapitre, ici c est la maison de Serigne Touba, vous m avez trouvé sur place, c est moi qui gère . Un siis très clair. Grand seigneur, Khadim Samb n a pas répondu. Il s est tout simplement plié à la décision.
Et c est Macky Sall qui va laver l affront pour lui. Lorsque Mbaye Pékh a commencé ses envolées, Macky Sall l a coupé net, lui faisant savoir qu il est apte à parler de vive voix lui-même. Fallait voir le Pekh dans ses petits souliers.
Mais comme «kouy wodo lamigne boo nopé raflé», Pékh a vite ravalé son ressentiment pour, à la fin de la cérémonie, louer la discipline, le patriotisme, le calme de Macky Sall. Un Macky Sall qui a compris son jeu et qui lui a lancé, d un ton taquin : j aimerai maintenant que vous fassiez la paix avec mon gars . Séance tenante les deux griots Mc se sont serré la main. Mais à voir leur mine, on doute que ce ne soit qu une paix de façade