Macky Sall invité à s'impliquer dans la lutte contre les abus sexuels

Le Centre de guidance infantile et familiale (CEGID) et l’Association des juristes sénégalaises (AJS) ont invité le président Macky Sall, à travers une "lettre ouverte", à "endiguer le phénomène" des abus sexuels et à veiller à l’amélioration du suivi médical des victimes.


Dans la correspondance, les deux organisations appellent le président Sall à veiller à "l’amélioration" des services de santé fournis aux "victimes d’abus sexuels". 
 
"Des pas ont été faits par votre gouvernement, mais cela reste encore insuffisant", ont écrit l’AJS et le CEGID dans le texte lu aux journalistes par la notaire Patricia Lake Diop, lors d'une conférence de presse. 
 
La présidente de l’AJS, Fatou Kiné Kamara, le directeur du CEGID, Serigne Mor Mbaye, et Abdou Badji de la Direction de l’éducation surveillée, au ministère de la Justice, étaient présents à la conférence de presse. 
 
Certaines victimes et parents de victimes d’abus sexuels ont pris part à la rencontre. Ils ont fait des témoignages et soutenu le plaidoyer de l’AJS et du CEGID. 
 
"Nous comptons sur votre engagement quotidien en faveur de la survie et du développement des enfants […] pour préserver nos enfants contre les multiples agressions sexuelles dont ils sont l’objet", ajoutent les deux organisations. 
 
"De décembre 2009 à maintenant, 350 enfants victimes d’abus sexuels et leur famille sont venus frapper aux portes des observatoires mis en place par le CEGID pour lutter contre la maltraitance et les abus, pour y trouver une oreille attentive" à leur cause, signalent-elles. 
 
Patricia Lake Diop a dit, pour le compte des juristes sénégalaises, que "de décembre 2008 à juin 2013, 131 cas de viol ont été traités par la +Boutique de droit de l’AJS"+. 
 
"Les certificats médicaux sont délivrés par un personnel qui n’est pas formé à la spécificité des abus sexuels, ni à la rédaction du certificat médical", soutiennent l’AJS et le CEGID, parlant de "carences" à ce niveau. 
 
"Ces carences posent un problème de preuves pour le dossier judiciaire, ce qui aboutit à de trop nombreuses relaxes [des auteurs présumés d’abus sexuels], parce que les pièces présentées pour servir de preuves sont peu fiables", soulignent les deux structures. 
 
Elles ont aussi déploré "le manque de formation des professionnels de la justice en matière d’audition du mineur victime d’abus sexuels" et "l’interdiction, faite par la loi à la victime, de procéder à un avortement en cas de viol suivi de grossesse".

Source Aps.sn

Claude Coly

Vendredi 13 Septembre 2013 22:24

Dans la même rubrique :