Âgée de 17 ans, ayant réussi au Bfem, cette année, Madeleine Diop traîne aujourd’hui une grossesse de 5 mois. Une grossesse dont elle a imputée la responsabilité au sieur Boubacar Mballo. Un monsieur qu’elle appelait tonton du fait de son âge et de la relation de bon voisinage qu’il entretenait avec ses parents. C’est cette proximité qui, a-t-elle dit à la barre, l’a mise en confiance, et qui l’a poussé à répondre à l’appel du sieur Mballo, un matin du mois d’octobre, alors qu’elle était sur le chemin de l’école.
Il allait sonner 8 heures, lorsqu’elle a dépassé B. Mballo qu’elle dit prendre pour oncle. Interpellée par celui-ci, elle a répondu à son appel. Des échanges entamés ont abouti à une invitation à boire de la boisson, dans sa chambre. Ce que la gamine dit avoir fait sans aucune arrière-pensée. C’est après avoir bu cette boisson qu’elle dit avoir perdu connaissance. Ce, jusqu’à 13 heures. Mais, à son réveil, ayant constaté qu’elle a été abusée sexuellement, mais ne pipa mot de ce qu’elle venait de subir. C’est, cependant, le changement de physionomie noté chez elle qui a permis aux parents de constater que leur fille était en état de grossesse.
Voilà en résumé, l’histoire qui a conduit à la barre de l’audience des flagrants délits de ce mardi 9 août 2016, B. Mballo, pour viol. Mis en cause, il a soutenu que la gamine était sa copine. «On sort depuis 3 ans. Je ne cessais de la conseiller. Je pense même qu’elle me prenait pour ‘’son doff’’ (un amour pour le profit)», a-t-il déclaré.
Une déclaration rejetée par la jeune M. Diop. «On a jamais eu une quelconque relation amoureuse. On se connait depuis 2 ans. C’est pourquoi, je n’ai pas hésité quand il m’a interpellée pour me demander des nouvelles de ma famille. J’ai répondu à son appel parce que je le prenais pour un oncle», réaffirme la fille. Cette dernière, selon les aveux du mis en cause, était mineure lorsqu’il avait commencé à sortir avec elle.
«Il soulevait son pagne pour voir si elle portait une petite culotte ou non»
«Elle avait 14 ans lorsqu’on commençait à se voir. Cela fait des années qu’elle vient me voir régulièrement dans ma chambre. J’en profitais pour lui prodiguer des conseils», a noté Mballo. A la question de l’avocat de savoir si apporter des conseils à sa cadette rime avec le fat d’entretenir des relations sexuelles avec elle, le mis en cause rétorque : «Si on s’aime tout est possible. (…). Je reconnais être l’auteur de sa grossesse», dit le prévenu qui, marié et père, dit vivre seul depuis que son épouse l’a quitté. Mais le viol, il l’a nié.
Soutenant mordicus avoir été l’amant de la fille, il indique avoir même songé à l'épouser. Son avocat a, pour sa part, émis des doutes sur la virginité de la fille. Il trouve incroyable qu’une vierge puisse subir un viol et aller, ensuite, vaquer tranquillement à ses occupations, sans attirer la moindre attention sur elle.
Avocat de la petite, Me Ibrahima Mbengue qui estime que «cela fait plus de 3 ans que le mis en cause fréquente (sa) cliente, a invité le tribunal à condamner Mballo pour détournement de mineur. Vu que la gamine était encore une mineure au début de leur relation. Dès lors, l’avocat a demandé la somme de 5 millions de f Cfa pour toute cause de préjudice confondue.
Dans son réquisitoire, le procureur, convaincu de la culpabilité du mis en cause, a requis 2 ans d’emprisonnement ferme. Il a relevé le comportement déplorable du sieur Mballo qui, dit-il, avait tendance, quand la fille allait le voir, à soulever son pagne pour voir si elle portait une petite culotte ou non.
Avocat du mis en cause, Me El Hadj Gningue a quant à lui soutenu qu’à 15 ans on a la majorité sexuelle. «Elle a la majorité sexuelle. Il n’y a pas de viol, il y a un consentement» soutient-il avant de plaider la clémence pour son client qui, dit-il, a juste perdu le contrôle. L’affaire a finalement été mis en délibérée. Le sort de B. Mballo sera connu le 16 août.