Mahmoud Abbas accepte le départ du Premier ministre palestinien


RAMALLAH, Cisjordanie (Reuters) - Le président palestinien Mahmoud Abbas a accepté samedi la démission de son Premier ministre Salam Fayyad, rapporte l'agence de presse officielle palestinienne Wafa.
Il lui a demandé d'expédier les affaires courantes dans l'attente de la formation d'un nouveau gouvernement.
Le président a deux semaines pour désigner un nouveau Premier ministre.
Salam Fayyad, ancien responsable de la Banque mondiale, a présenté mercredi dernier sa démission au président de l'Autorité palestinienne après un désaccord politique entre les deux hommes, sur fond de crise économique persistante.
Les gouvernements occidentaux ont affiché un constant soutien à Fayyad depuis sa prise de fonction en 2007, le considérant comme le véritable artisan des efforts visant à créer un Etat palestinien.
Les relations tendues depuis longtemps entre Fayyad et Abbas se sont détériorées le mois dernier lorsque le chef du gouvernement a accepté la démission du ministre des Finances contre l'avis du président.
"Le président (Abbas) a dit au Dr Salam Fayyad qu'il acceptait sa démission et lui a demandé de continuer à diriger les activités gouvernementales tant qu'un nouveau gouvernement n'est pas formé", précise l'agence Wafa.
Lors de sa visite en Cisjordanie le mois dernier, Barack Obama avait clairement décrit Abbas et Fayyad comme les "véritables partenaires" d'un processus de paix et avait espéré une relance du dialogue avec Israël dans les prochains mois.
LE HAMAS SATISFAIT
Cette semaine, le secrétaire d'Etat américain John Kerry a eu un entretien privé avec le Premier ministre palestinien, un clair signe de soutien.
Salam Fayyad avait réussi dans un premier temps à relancer l'économie palestinienne mais sa tâche s'était sérieusement compliquée lorsqu'Israël et les Etats-Unis avaient bloqué des fonds par mesure de rétorsion à la tentative des Palestiniens d'obtenir une reconnaissance à l'Onu.
Les salaires des fonctionnaires palestiniens ne pouvaient plus être versés et cela avait provoqué des manifestations.
Le Fatah, parti d'Abbas, a accusé Fayyad de ne pas avoir anticipé les problèmes et dans un communiqué diffusé la semaine passée jugeait que la politique du gouvernement était "improvisée et confuse sur les questions financières et économiques".
Samedi soir, un responsable du Fatah a dit ses doutes sur les conséquences de la démission de Fayyad. "On ne pourra juger du sérieux de cette décision que lorsque le président aura nommé un autre Premier ministre. Pour moi, tout ça c'est de la poudre aux yeux pour que les choses restent comme elles sont", a-t-il dit.
Le Hamas s'est réjoui du départ du Premier ministre, accusé de connivence avec les Israéliens afin de maintenir le blocus de Gaza. "Fayyad quitte le gouvernement après nous avoir ensevelis sous les dettes", a dit un porte-parole du mouvement islamiste, Sami Abou Zouhri.
Ali Sawafta et Noah Browning; Pierre Sérisier et Guy Kerivel pour le service français

Reuters

Dimanche 14 Avril 2013 10:35

Dans la même rubrique :