Mali : Français et Maliens progressent vers Gao

Les militaires français et maliens progressent, vendredi, en direction du nord du Mali, vers Gao et Tombouctou. Des informations font état d'une situation de plus en plus difficile pour la population de ces villes. Dans le même temps, les islamistes ont dynamité un pont stratégique près de la frontière nigérienne d'où pourraient venir des forces de la coalition africaine.




«Les militaires maliens et français sont à Hombori. Ils y assurent la sécurité. Il n'y a plus d'islamistes», a déclaré un enseignant de la localité reprise, située à 920 km de Bamako.

«Nos objectifs sont respectés. Nous contrôlons désormais Hombori. Les troupes visent maintenant Gao», affirme une source malienne. Gao et ses environs ont été la cible de frappes aériennes de l'armée française dès le début de son intervention, le 11 janvier. Parallèlement, les soldats français et maliens qui ont repris lundi la ville de Diabali (400 km à l'ouest de Bamako) aux islamistes vont se diriger vers Léré, plus au nord-est, dans le but de «prendre le contrôle de Tombouctou», selon la source de sécurité.

Dans la région de Gao, les groupes islamistes ont riposté en sabotant le pont de Tassiga, sur le fleuve Niger, coupant une des deux routes que pourraient emprunter les troupes tchadiennes et nigériennes de la force africaine en cours de déploiement au Niger. 2000 soldats tchadiens et 500 nigériens sont en cours de déploiement au Niger, dans l'objectif d'ouvrir une autre voie vers Gao pour en chasser les groupes islamistes armés.

Rencontre samedi, en urgence, des chefs d'Etats-majors ouest-africains

A Gao même, les conditions de vie de la population se dégradent, selon Action contre la faim (ACF), qui évoque «des cas de malnutrition aiguë». Selon l'ONG, la ville reste encore contrôlée par les islamistes du Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao), l'un des trois groupes qui, avec Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et Ansar Dine (Défenseurs de l'islam) ont fait du nord du Mali leur territoire en 2012. La situation est également critique à Tombouctou (900 km au nord-est de Bamako), selon des habitants qui indiquent être privés d'eau et d'électricité depuis trois jours.

Face à cette situation, les chefs d'Etat-major ouest-africains doivent se rencontrer samedi lors d'une session d'urgence à Abidjan, afin de discuter des opérations militaires au Mali, a annoncé la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao).

A la situation humanitaire qui s'aggrave, s'ajoutent les accusations des organisations de défense des droits de l'homme et de nombreux témoins contre l'armée malienne qui se serait rendue coupable d'exactions, particulièrement à l'encontre des Arabes et des Touareg, assimilés aux islamistes.

Le Parisien

Ibou Toure

Vendredi 25 Janvier 2013 15:31

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