« Ils commencent à changer d’avis parce que trois otages américains ont été tués en Algérie » Les Etats-Unis ont toujours prôné une solution politique, c’est-à-dire les négociations avec les islamistes du Nord-Mali, au détriment d’une intervention militaire. La prise d’otages en Algérie a changé la donne américaine. Même si le soutien de l’armée américaine à l’armée française se cantonne à de l’aide en matière de renseignement et de logistique, leur engagement pourrait évoluer en fonction de l’évolution de la guerre au Mali.« Le soutien des Etats-Unis se fait avec beaucoup de réticence et sur des modalités curieuses. Ils (les Américains) ont facturé leur aide logistique, la location d’avions qui permettent de transporter les troupes et du matériel français », indique à Afrik.com Michel Galy, politologue et sociologue. Pourquoi les Américains ne voulaient pas d’une intervention militaire au Mali ? « Après l’Afghanistan, ils ne conçoivent pas utile de s’engager sur un autre front qui n’est pas stratégique pour les intérêts américains. Depuis le début, ils ont été très critiques sur une intervention française. Ils privilégiaient une solution politique plaidant pour des négociations et le renforcement de la démocratie au Mali, par le biais d’une conférence nationale et de l’organisation rapide des élections », précise le spécialiste du Mali.Des drones américains pourraient envoyer des missilesPour l’heure, le soutien américain à l’armée française se cantonne à de l’aide en matière de renseignement et à de la logistique. Les Etats-Unis ont envoyé jeudi dernier 600 hommes de l’US Air Force. Les C17 de l’armée américaine, qui ont commencé à transporter des troupes et du matériel français vers le Mali, ont atterri mardi à Bamako, la capitale malienne.« Ils (les Etats-Unis) commencent à changer d’avis parce que trois otages américains ont été tués en Algérie. Puis, ils ont décidé d’annuler le remboursement des frais du coût de transport des troupes et matériel français. Sans pour autant envoyer des troupes au sol », analyse pour Afrik.com Michel Galy. « Ils fournissent du renseignement à l’armée française pour lui signaler la localisation des islamistes. Les drones, basés à Ouagadougou au Burkina Faso, peuvent voler beaucoup plus bas, à 2 ou 3 mètres, et sont beaucoup plus précis », nous confie le politologue et sociologue.Jusqu’où peut aller l’engagement des Etats-Unis ? « Ces drones pourraient, aussi et à terme, envoyer des missiles comme en Afghanistan et au Pakistan. Ce que les mirages et hélicoptères d’assaut français ne peuvent faire », prévient le spécialiste du Mali.
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