C'est «une avancée majeure» a déclaré le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius. Le gouvernement malien et les rebelles touaregs qui occupent Kidal, une ville du nord du pays, ont signé, mardi après-midi à Ouagadougou, au Burkina Faso, un accord de cessez-le-feu qui devrait permettre la tenue, dans moins de quarante jours, d'une élection présidentielle.
Après deux semaines d'âpres négociations, le gouvernement de transition malien et deux groupes touaregs, le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) et le haut conseil pour l'unité de l'Azawad (HCUA) ont convenu que les forces maliennes entameront «dans les meilleurs délais» un «déploiement progressif» dans la région de Kidal. Des unités seront envoyées dans la ville elle-même «sans délai». Les groupes touaregs devront cantonner leurs hommes sans attendre, mais leur désarmement se fera dans les conditions souhaitées par le MNLA et le HCUA: il n'interviendra qu'une fois signé un accord «global et définitif de paix» entre les futures autorités mises en place après la présidentielle et les groupes armés du nord.
Limiter le risque de confrontation
Le gouvernement malien veut croire que cet accord représente «le début d'une réconciliation». Le retour des soldats maliens à Kidal et le cantonnement des combattants touaregs seront néanmoins supervisés par la future Mission de l'Onu pour la stabilisation au Mali (Minusma). Celle-ci aura pour mission de limiter le risque de confrontation entre l'armée malienne et les groupes touaregs, les uns et les autres ayant été accusés de nombreuses exactions. À la demande des médiateurs, l'accord de Ouagadougou a prudemment occulté les mandats d'arrêt lancés par la justice malienne contre des responsables du MNLA et du HCUA.
Le MNLA avait participé à l'invasion et l'occupation du nord du pays avant d'être supplanté par les djihadistes d'al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi). L'offensive française de janvier avait permis de chasser les islamistes radicaux et les rebelles touaregs s'étaient repliés depuis dans leur fief traditionnel de Kidal.
L' accord de Ouagadougou devrait ouvrir la voie à la tenue, le 28 juillet, d'une élection présidentielle jugée d'une importance cruciale pour aider le Mali à sortir de la crise. «Désormais, la sécurité est assurée pour l'essentiel, a expliqué Laurent Fabius. Les financements du développement économiques sont mobilisés (le Mali a obtenu une aide internationale de 3,25 milliards d'euros) et la démocratie va s'exprimer lors des élections».