Le 26 mai 2012, les deux groupes armés touaregs signent un éphémère protocole d'entente sur la constitution d'un Etat islamiste de l'Azawad. Trois semaines d'âpres discussions entre le MNLA et Ansar Dine. Mais les décisions sont prises ailleurs. Dans le document du chef d'Aqmi, révélé par RFI et le quotidien Libération Abdelmalek Droukdel tranche : les ministères des Affaires étrangères, des Finances et des Travaux publics sont laissés au MNLA. Les postes stratégiques de l'Armée, la Justice, la Communication et les Affaires islamistes reviennent à Ansar Dine. C'est Iyad Ag Ghali qui doit présider ce futur Etat.
Mais au dernier moment, le MNLA se rétracte : l'accord signé la veille par le chef du MNLA Bilal Ag Cherif est dénoncé et rejeté brutalement par une majorité qui se dit trompée. Ibrahim ag Mohamed Assaleh en faisait partie : « C’est moi qui ai pris le communiqué envoyé par Ansar Dine pour le déchirer et le leur renvoyer. Nous avons pris conscience que nous étions embarqués dans quelque chose qui n’est pas vraiment la voie de la lutte du peuple de l’Azawad et très loin de ses aspirations. »Du côté du Haut conseil de l’unité de l’Azawad (HCUA), issu d'Ansar Dine, la gêne est manifeste. On met en doute la véracité du document signé Droukdel. On dément toute complicité entre Ansar Dine et Aqmi. Mohamed Ag Aharib est aujourd'hui porte-parole du HCUA. Il reconnaît cependant les liens directs entre Aqmi et le chef d'Ansar Dine Iyad ag Ghali : « Il y a des rapports particuliers entre les responsables d’ Aqmi et d’Ansar Dine. Je ne suis pas dans le secret de leurs rapports. C’est lui le chef, donc lui qui doit assumer cette responsabilité. Je pense qu’il assume. » Le HCUA dit avoir pris, depuis, ses distances avec son chef charismatique, Iyad Ag Ghali dont le nom refait plus que jamais surface ces derniers temps dans le nord du Mali.
Source RFI