Après quatre mois de gestion, que pouvez-vous mettre à votre actif ?
En quatre mois, il y a eu la relance de l’ensemble des projets, l’élaboration d’un plan stratégique de développement, un projet de contrat de performance avec l’Etat, l’initiation de trois grands programmes, notamment celui de Ndiakhirate qui sera lancé en décembre, avec 1000 logements. Il y a aussi les programmes de Touba et Tambacounda en gestation, ceux de Ziguinchor, Thiès … Il y a la prospection foncière.
Quand le slogan «un Sénégalais, un toit» sera-t-il concrètement réalisé ?
Ce n’est pas une utopie. Les logements se vendent bien sur le marché. Seulement, la question du logement social méritait une plus grande attention. Et sur ce point, nous félicitons le chef de l’Etat, pour la dynamique qu’il a enclenchée dans le cadre du Pse. Aujourd’hui, deux textes juridiques vont révolutionner le logement social. Il s’agit de la Loi d’orientation pour l’habitat social qui agira sur un certain nombre de leviers, pour que le logement social puisse se développer, inonder le marché à un prix accessible, pour le plus grand nombre de Sénégalais. Il y a aussi un arrêté conjoint des ministères de l’Économie, des finances et du plan et du Renouveau et du cadre de vie relatif à un certain nombre de dispositions pour les promoteurs immobiliers actifs dans des programmes agréés par l’Etat. Voilà des mesures qui permettront d’agir sur le prix final du logement social et sur la production en masse. On était dans une crise du logement, la conséquence de plusieurs années de tâtonnements dans notre politique de logement social.
Les Sénégalais se plaignent toujours de la cherté des logements dits sociaux…
Nous avons traversé des périodes difficiles et subi de plein fouet les conséquences de la politique drastique et hasardeuse. Maintenant, il y a un régime incitatif qui doit permettre aux promoteurs immobiliers d’investir dans ce secteur porteur.
Le Président Sall s’est fixé un objectif de 15 000 logements sociaux par an. La Sn Hlm a-t-elle les coudées franches pour le réaliser ?
Absolument. Ne serait-ce qu’avec les projets en cours, il y a un grand bond. Il y a 3400 logements à Diamniadio, 1000 à Ndiakhiratt, 150 à Ziguinchor, 100 à Tambacounda, 100 à Fatick, 200 à Kaolack, Thiès et Saint-Louis. Nous sommes dans la dynamique d’atteindre l’objectif fixé par le Président, c’est-à-dire 15 000 logements sociaux par an, pendant 10 ans. Mieux, nous étudions les voies et moyens de nous développer davantage, la question du financement important.
Sur quels leviers jouerez-vous pour sensiblement baisser les prix ?
Nous pratiquons la location-vente qui me semble plus douce. A une époque, l’Etat affectait du foncier à la Sn Hlm, ce qui était une bonne voie pour agir sur le prix. Mais, les périodes que nous avons traversées et qui ont été marquées par un désengagement progressif de l’Etat, ont fait que la Sn Hlm n’a pas bénéficié d’accompagnement adéquat. Maintenant, la politique du Président Sall me semble être appropriée. Nous prenons des engagements par rapport aux objectifs fixés par l’Etat. Il y a un cadre formel devant permettre aux deux parties de faire leur devoir. Deuxièmement, nous n’avions plus eu un seul centimètre de terre depuis pratiquement 2001. Le Président Macky Sall nous a octroyé 100 hectares. C’est dire qu’il a compris qu’il fallait revenir à cet accompagnement de l’Etat. Globalement, il y a l’assainissement du secteur par un corpus qui soutient cette volonté d’arriver à un prix accessible. Mais plus on aura le foncier, plus on développera des projets. Il n’y a jamais assez de foncier. Nous nous sommes approchés des maires pour établir des programmes de logements qui accompagneront leurs projets. Nous allons proposer à l’Association des maires du Sénégal (Ams) de signer avec les maires une convention plus globale. Aujourd’hui, il y a un certain nombre de taxes préconisées dans le cadre de la Loi d’orientation sur certains intrants pour alimenter un fonds de l’habitat social. Duquel on pourra puiser pour gérer les aménagements.
On assiste souvent à des effondrements de bâtiments construits par la Sn Hlm. Comment comptez-vous pallier ces drames ?
Il n’y a rien de totalement accompli. La construction, pour tout le monde, présente des risques. Nous payons plus d’assurances possibles sur les constructions. Il y a des éléments qui peuvent intervenir pour que le bâtiment devienne impropre à l’habitation. A la base, on sait que la construction comporte des risques. Pour les effondrements des bâtiments aux Maristes, nous recevons des rapports sur l’origine de certains sinistres. Nous le faisons de manière inclusive, en relation avec les acquéreurs.
Responsable politique à Tambacounda, quelles y sont vos ambitions ?
Un engagé politique ne peut manquer d’ambitions pour son terroir. Maintenant, je suis membre d’un parti et politiquement discipliné. Je voudrais réaliser mes ambitions politiques dans le cadre de ce qui est accepté par mon parti. A Tambacounda, nous travaillons à l’animation et à la réorganisation permanente du parti et de la coalition Benno bokk yakaar. Il y a un engagement physique important, parce que nous sommes dans une région très vaste. Nous nous faisons physiquement mal, mais pour l’amour du terroir, le jeu en vaut la chandelle. Nous essayons de convaincre les populations à adhérer à la politique du Président Macky Sall qui a beaucoup réalisé à Tambacounda.
CHIMERE JUNIOR LOPY