Homme exceptionnel à tous égards, Nelson Mandela aura payé un lourd tribut à la libération de son peuple. A la tête de l'Etat, avec détermination et intelligence, il aura combattu avec succès les forces de régression et préservé l'Afrique du Sud d'une guerre civile aux conséquences incalculables. Il a su ainsi jeter les bases de la stabilité politique dans le pays et apporter une contribution immense à la construction de la nation ar-en-ciel. C'était cela sa mission et celle de sa génération en tant que combattants de la liberté. Le monde entier lui a rendu un hommage mérité. "Àll kay jar naa nawe Matt". Il appartient à présent aux élites politiques africaines pour qui la dignité a un sens, et à la jeunesse du continent, de mesurer leurs responsabilités, toutes leurs responsabilités et de les assumer face aux défis multiples et multiformes qui se dressent encore sur le chemin de l'émancipation des peuples d'Afrique. En effet, au moment même où Mandela rendait l'âme, se tenait à Paris, un sommet franco-africain consacré à la sécurité sur le continent Africain où la France, probablement à son corps défendant, est amenée à intervenir, y compris physiquement, pour prévenir l'implosion de certains états pourtant dotés de la souveraineté internationale depuis un demi siècle. N'est-ce pas là, la preuve irréfutable qu'il se fait tard pour nous autres ? Rendre à Madiba l'hommage qu'il mérite c'est accomplir à notre tour notre mission dans chaque pays africain et dans une Internationale africaine de toutes les forces politiques qui partagent la même conviction : L'Afrique n'est pas encore libérée. L'Afrique n'est pas encore émancipée. Ses fils et ses filles sont ceux-là qui ont à s'occuper de ces deux tâches qui ne sont relèguables à aucun autre au monde.