Me El Hadj Diouf sur le blocus de la transgambienne : «C’est la défaillance de l’Etat !»


En conférence de presse, le leader du Ptp, Me El Hadj Diouf, a abordé les relations délétères qui existent entre le sénégal et la Gambie. Il dit ne pas comprendre l’acharnement dont le Président Yaya Jammeh fait l’objet de la part des Sénégalais. «J’ai vu des Sénégalais marcher et j’ai dit, ces gens-là s’ils ne sont pas fou, ils ne sont pas loin de l’être. Mais quel est le problème ? Ils ont pensé que le pouvoir de Yaya Jammeh était dans la rue, c’est faux. Il n’est pas parti et il est devenu plus fort aujourd’hui. Cette immixtion dangereuse dans les affaires de la Gambie est inacceptable». 

Se voulant clair, il rafraichira la mémoire a ceux qui pensent que la Gambie est une propriété sénégalaise : «La Gambie n’est pas une colonie sénégalaise, c’est un Etat indépendant qui s’est choisi des dirigeants», a –t-il laissé entendre. Il a, par la même occasion, appelé au respect du choix des Gambiens. «On a tout fait pour influencer le peuple gambien pour se débarrasser de Yahya Jameh. C’est un grand président qui travaille et qui gère son peuple, laissons-le avec son peuple», a-t-il dit avant de répondre à ceux qui disent qu’en Gambie, les gens meurent dans les prisons : «Les gens meurent dans les prisons et dans les commissariats au Sénégal, même à l’Université. Y’a pas qu’en Gambie qu’il y a des morts» fait-il savoir avant de marteler que «Yaya n’a pas tiré sur les Gambiens qui manifestaient». 
Pour que la paix la paix soit le maître mot entre les deux pays, Me Diouf lancera un message à l’endroit des deux Présidents : «M. le Président, je vous demande de recevoir le Président Yaya Jammeh qui est un ami personnel. Je propose au Président Yayah Jammeh de venir vous rencontrer. Vous êtes des frères, vous avez pratiquement le même âge, aimez-vous, travaillez ensemble, la main dans la main, parce que le peuple sénégambien est un et indivisible», a-t-il indiqué. 
Pour ce qui est du blocus, il dira indigné : «Quel blocus, quel malheur, quelle défaillance de l’Etat !», avant de se demander : «Comment peut-on laisser des transporteurs, des chauffeurs, bloquer des frontières. Où est l’Etat, où sont les autorités étatiques ? L’Etat a-t-il démissionné ?». Pour lui, cette situation «est une honte» car, a l’en croire, l’Etat doit être fort tout en restant courtois, gentil, pour que nul n’en ignore. «La loi devant être respectée, personne, en dehors de l’Etat n’a le monopole de la violence» a-t-il conclu. 


Mercredi 25 Mai 2016 08:03

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