Le tribunal administratif de Paris aura finalement donné raison aux défenseurs de Lamine, ce jeune Sénégalais menacé de mort dans son pays à cause de son homosexualité et interpellé samedi dernier par la PAF à l’aéroport de Toulouse alors qu’il tentait d’entrer illégalement sur le territoire français (lire notre article). Estimant que la procédure souffrait de vices, l'ANAFE (Association nationale d’assistance aux frontières pour les étrangers) avait déposé un «recours asile contre le refus d’admission sur le territoire à ce titre».
Procédure difficile
Jeudi, le jugement du TA de Paris annulait le refus prononcé par le ministère de l'Intérieur suivant l’avis négatif de l'OFPRA à qui avait notamment été reproché un mode d'interrogatoire expéditif.
Les associations LGBT et de défense des droits de l’homme se félicitent de cette «victoire juridique» tout en admettant que ce sauf-conduit ne sera pas de trop pour permettre au jeune homme de monter un nouveau dossier de demande d'asile et persuader les autorités que sa vie est réellement menacée au Sénégal du fait de son homosexualité. L’OFPRA avait estimé lors de la première demande téléphonique que les preuves manquaient. La procédure s’annonce donc longue et difficile.
Conditions «inadmissibles»
A Toulouse, la fédération Arc-En-Ciel «se réjouit du jugement, salue le soutien juridique de l’ANAFE et remercie tous les bénévoles toulousains qui ont aidé Lamine dans un contexte très lourd et une situation d’urgence», selon son porte-parole Michel Mégnin. Pour l’ANAFE, il est urgent «que cesse cette politique migratoire restrictive qui n’hésite pas à écarter les principes de protection pourtant ratifiés par la France, sous prétexte de vouloir limiter l’accès à son territoire».
Dans un communiqué, l'Ardhis se félicite aussi et écrit qu'«un autre Sénégalais a été contraint de demander l'asile dans des conditions inadmissibles» au Mesnil-Amelot (77): «les homosexuels sénégalais doivent pouvoir demander l'asile en France», dit-elle, en rappelant «le devoir de la France de permettre à toutes et à tous d'engager une demande d'asile dans des conditions conformes au respect de ses droits fondamentaux et de sa liberté».
Photo: Sébastien Kinach.
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