Une source du senegalais.net, qui connait très bien les couloirs de la CBAO devenue, Attijari Bank dirigée à l'époque par l'actuel premier ministre Abdoul Mbaye, fait une importante révélation qui pourrait être un début d’éclairage quant aux 7 voire 9 milliards de Fcfa que l’Etat tchadien, par la voix de la Commission nationale d’enquête créée après la chute du dictateur, accuse Hissène Hzabré d’avoir détournés.
Des sources biens imprégnées du dossier Habré sont formelles pour affirmer que «l’argent de Hissène Habré a bel et bien été déposé dans un compte ouvert dans les livres de la CBAO», même si elles ne sont pas en mesure d’en indiquer le numéro, encore moins le montant exact de la somme déposée. Pourtant, cet ancien fondé de pouvoirs de ladite banque avertit: «Dans les opérations de dépôt bancaire, il est possible que le client vienne directement, après l’identification qui est obligatoire, demander une location de coffre. Alors, on lui loue un coffre et, après paiement des droits, on lui remet le numéro et les clés du coffre».
Dès lors, ajoute notre source, «le client peut descendre dans les caves, tout seul, planquer autant d’argent et d’objets de valeurs dont il dispose, sans laisser aucune trace, sans même que les responsables de la banque n’en connaissent la valeur numéraire». Objets de valeur ? Le mot est lâché ! Le président Habré aurait également ramené de son pays beaucoup d’or et des diamants, dont lui seul –et certains proches peut-être– savent où ils se trouvent.
Notre banquier fait encore noter une autre possibilité offerte à qui voudrait planquer beaucoup d’argent, sans que cela ne soit connu du grand public et sans également laisser de traces. Il s’agit du compte d’épargne. «Il est possible de laisser dormir plusieurs milliards dans un compte d’épargne, qui ne subit pas les mêmes mouvements qu’un compte courant, donc géré uniquement par le chargé de ce secteur». Dans les deux cas, précise le banquier, «même la Banque centrale peut ne pas être informée de l’existence de cet argent», qui ne subit aucun mouvement.
Alors, la question qui se pose est de savoir comment l’ancien dictateur tchadien a-t-il opéré avec tout cet argent qu’on le dit posséder et qu’il aurait fauché à un pays où il aurait également commis de «graves exactions et crimes contre l’humanité», pendant ses huit ans de règne sanglant.
Lesenegalais.net