"Je pense que c’est une initiative à saluer lorsque les autorités décident de récupérer des ressources [placées] à l’étranger de façon illégale. […] Nous apprécions tout à fait cette initiative", a affirmé M. Basu lors d'une conférence de presse.
"Mais, a-t-il signalé, ce n’est pas facile à faire. C’est de l’argent qui se trouve à l’étranger, dans un environnement où les flux financiers sont importants, avec le commerce qui s’est modernisé."
Il répondait à une question sur la traque, par le gouvernement sénégalais, de l'argent présumé mal acquis et/ou placé à l’étranger par des proches de l'ex-président de la République, Abdoulaye Wade.
"[...] Il ne faudrait pas, en récupérant cet argent-là, qu'on provoque des dégâts qui nuisent à toute l’économie", a averti Kaushik Basu, qui assure aussi les fonctions d'économiste en chef de la BM.
"J’utiliserai une analogie pour corroborer cela : c’est celle d’une tumeur dans le corps humain. Il faut l’extraire avec beaucoup de précision et de professionnalisme, pour ne pas endommager les tissus sains", a-t-il expliqué.
Kaushik Basu a dit que récupérer de l'argent placé illégalement à l'étranger est "un processus complexe", qui "fait appel à des actions intelligentes, pour ne pas détériorer le tissu économique et l’environnement des affaires".
Pour recouvrer les fonds présumés spoliés, le président sénégalais Macky Sall, son gouvernement et leurs alliés politiques ou de la société civile sollicitent la BM, et particulièrement l’Initiative STAR (Stolen Assets Recovery) conduite conjointement avec l’Organisation des Nations unies pour la lutte contre la drogue et le crime (ONUDC).
Aps.