Quelque 6 000 soldats africains, et non plus 3 500 comme initialement prévu, devraient progressivement se déployer au Mali dans le cadre de la Mission internationale de soutien au Mali (Misma). Ces troupes, qui doivent tenir les positions reconquises par l'armée malienne appuyée par les éléments de l'opération Serval,proviendront de neuf pays, dont le Tchad, unique Etat non-membre de la Cedeao. Après moult hésitations, Ndjamena s'apprête à envoyer 2000 hommes au Mali.
Presque autant que le Sénégal, le Burkina Faso, le Niger et le Togo réunis. Selon nos sources, l'homme ayant pesé de tout son poids pour persuader Id riss Déby d'apporter sa contribution - et l'expérience de son armée - à la libération du Nord-Mali est l'ex-président malien Amadou Toumani Touré "AH". Ce dernier, en exil depuis avril au Sénégal, a encore longuement évoqué mi-janvier le sujet avec son interlocuteur tchadien et ami, lors d'une conversation téléphonique. Familier des combats en zone désertique, le contingent tchadien comprendra un régiment d'infanterie et deux bataillons d'appui. Il pénètrera au nord du Mali à partir du territoire nigérien, où les premiers éléments tchadiens sont déjà pré-positionnés depuis le 17 janvier.
Présents dans la région d'Ouallam, à une centaine de kilomètres au nord de Niamey, vers la frontière malienne, le bataillon nigérien (500 hommes) fera directement route vers Gao et Aguelhok, sans passer par Bamako. Fort de 500 soldats, le contingent burkinabè devrait installer son QG dans la ville-garnison de Markala, à 35 km au nord-est de Ségou. De leur côté, les Nigérians (900 soldats) seront positionnés dans la région de Koulikoro et les Togolais (540 éléments) à San, à mi-chemin entre Ségou et Mopti. Après avoir envisagé de placer leurs troupes sous pavillon togolais, les Béninois vont s'engager sous leur propre bannière en portant leur contingent de 300 à 650 soldats. Reste l'épineuse question du financement de cette force placée sous l'autorité du major général nigérian, Shehu Abdulkadir, actuel patron du département "Standard & évaluation de l'armée" à l'état-major des Nigeria Defence Forces. Cet aspect sera évoqué fin janvier, lors du prochain sommet de l'Union africaine (UA). Par ailleurs, la Cedeao a demandé aux Nations unies, le 19 janvier, de fournir un appui logistique et financier à la Misma.
La Lettre du Continent