Elle a les yeux ronds de la femme espiègle toute dédiée à son homme. Le sourire qui ramasse toute la chaleur de la grande banlieue de Dakar, assume ses vergetures inévitables, son divorce inscrit dans les gênes, sa naïveté envoûtante et sa soumission totale à l'homme, en ce siècle d'égalité et de parité.
Elle ne va qu'une seule fois par an en boîte de nuit pour applaudir son idole. Elle tient salon chez elle et nulle part. Elle donne rendez-vous à tous ceux qui n'ont pas peur du délit de viol-ation de domicile. On y entre comme un beau gaillard, on n'en sort comme un adolescent honteux. Oumy Gaye c'est une poitrine époustouflante, un tour de hanches (callipyge) ahurissant béni par les regards torves. Oumy Gaye c'est aussi et surtout des fesses hors-norme.
Si on a le souci du mot juste, on parlerait de stéatopyge pour évoquer cette formidable protubérance des fesses. Elle a le diable au corps et vous met en transe - c'est elle qui nous l'a fait dire. Poids lourd de la beauté locale, ce phénomène a hérité de généreuses particularités anatomiques. Mais le jury n'a pas fait preuve de générosité dans le salut de ce canon de beauté bien de chez nous. Un téléviseur plasma, un billet d'avion, un réfrigérateur. C'est tellement peu !
Les riches comme Crésus viendront célébrer la beauté de la Vénus du Pays très comme il faut. Au grand dam des "voluptueux hypocrites" de la foi : hommes de grande vertu le jour, et de petite vertu, la nuit...