Dans le subconscient des gens, ce milieu est synonyme de sexe, drogue, prostitution, entre autres… A l’instar des autres pays, particulièrement de l’Hexagone, nombre de filles, souvent à la fleur de l’âge, ne cessent de céder (naïvement) aux attraits ensorcelants du mannequinat. Au banc des accusés, la presse qui fait, constamment, miroiter une image à tout le moins flatteuse du métier de mannequin. «Souvent, ce sont vos confrères qui font des promesses mirobolantes aux filles. Je veux nommer ces innocentes, qui gobent ces images qu’on leur montre avec des top-modèles menant une vie de pacha», fait savoir cet adepte de la jet-set, qui en sait un bout, pour avoir arpenté les planches des années durant. Cependant, être mannequin rime-t-il nécessairement avec «reine des podiums» ?
La réalité n’est pas souvent si glamour, mais plutôt injuste. Pour ainsi dire que les postulantes font légion. En effet, il nous revient qu’elles se bousculent comme pas possible dans les agences, juste pour se faire enrôler en dépit du fait que ce milieu n’a pas, mais pas du tout alors, bonne presse. Aussi, apprenons-nous du mannequin Khadija Diallo que «la solitude est fréquente face aux difficultés du métier. Les journées sont lourdes et les castings sont fastidieux pour aspirer à un lancement de carrière». Selon notre interlocutrice, «les débuts sont difficiles et, bien souvent, les premières véritables rémunérations (celles qui permettent de vivre un minimum de cette activité), n’arrivent pas avant une période de 6 mois à 1 an en moyenne. Il faut savoir que le mannequinat est un véritable métier qui requiert énormément de préparation (création du book, castings, essayages, répétitions…) pour un show souvent de courte durée. Oubliez donc la vie mondaine, si vous aspirez à ce métier, car devenir mannequin, c’est surtout être véritablement déterminé(e) à adopter une attitude dynamique et être combative au travail».
Cependant, les activités liées à la recherche de mannequins, c'est-à-dire de «perles rares», sont en pleine expansion sous nos latitudes. En effet, de nombreuses agences de recrutement de mannequins, «peu scrupuleuses» (souvent dépourvues de légalité), ont pignon sur rue. De ce fait, les risques d’arnaque se décuplent.
A titre illustratif, ces agences fictives diffusent souvent des annonces alléchantes dans la presse ou par le canal de l’affichage public, dans le seul but de gruger les candidats au mannequinat, en leur faisant miroiter de fausses promesses sur leurs capacités de recrutement ou de mise en relation avec des professionnels. Il nous revient que «souvent, leurs pièces maîtresses, c'est-à-dire ceux qui drivent ces agences ou organisent ces castings sont en réalité d’habiles commerciaux vantant les mérites d’un accès payant à leurs services par de faux magazines et sites internet de pacotille. Ils abusent de la crédulité de candidats (qui souvent n’ont pas le profil pour réussir)».
Quand drogue, sexe et alcool infestent le milieu
Chez les différentes personnes interrogées, l’opinion la mieux partagée est que le mannequinat n’en demeure pas moins un métier des plus concurrentielles. Ce qui en fait souvent le lit de la débauche. «Les gens feignent la myopie, mais c’est un milieu assimilable à la pègre, au milieu interlope. Je vous dis, ils sont nombreux, des deux sexes, à monnayer leur… sexe», fait savoir, sous le couvert de l’anonymat, ce mannequin reconverti homme d’affaires depuis quelques années. A l’en croire, «certains mannequins hommes ont des penchants gays et la quasi-totalité des filles sont soit des lesbiennes soit des prostituées clandestines, c'est-à-dire après les prestations sur scène. Compte non tenu de l’alcool dont s’abreuvent comme pas possible certains».
Et notre source de renchérir que le mannequin par excellence «gagne sa vie grâce à son image, une image de marque difficile à se créer et à défendre coûte-que-coûte, pour espérer s’insérer durablement dans le marché. Si certaines célébrités usent de scandales pour accroître leur notoriété, les comportements déplacés ou le manque de rigueur dans la profession peuvent gravement disqualifier un candidat au mannequinat».
A d’autres égards, il ressort que la quasi-totalité des femmes mannequins recourent à la chirurgie esthétique, à savoir «liposuccion du ventre, des fesses et des cuisses, botox et laser, pour des épilations permanentes ou l’enlèvement de rides et cicatrices». Cette pratique est devenue monnaie courante et se fait singulièrement pour apporter du charme au physique de mannequin. Pour faire court, elle permet de répondre au physique de l’emploi.
Ce faisant, il est de notoriété publique que le mannequinat est la chasse d’individus malveillants. Quid du modus operandi pour les éviter ? «Une véritable agence de mannequins détient obligatoirement un numéro de licence d’Etat certifié», souligne notre interlocuteur. Aussi, nous revient-il qu’un mannequin ne verse jamais d’argent à son agence, mais seulement une commission sur ses missions. Il s’y ajoute «qu’il ne faut rien signer sans avoir lu entre les lignes du contrat d’inscription». Parole d’une expérimentée.
EDOUARD DIAGNE