Modernisation de l’Etat
Les pays en développement, particulièrement les pays africains au sud du Sahara, sont traversés par de profondes crises politiques qui passent pour être structurelles du fait de leur persistance et de leur ténacité. Les solutions adéquates à ces crises ne sauraient se trouver dans des réponses ponctuelles, peu durables, apportées par les changements de régimes et/ou de personnes. Elles sont à chercher non pas dans le simple changement d’hommes, mais dans des ruptures profondes caractérisées par des parades structurelles, sinon pérennes, du moins inscrites dans la durabilité. La plus idoine de ces solutions se trouve dans la modernisation de nos Etats et la discipline budgétaire.
Notre Etat, mis en place au lendemain de notre accession à l’indépendance n’a pas, à ce jour, su s’adapter aux évolutions majeures des systèmes, méthodes et outils technologiques de gestion de notre époque, encore moins apporter des réponses convenables aux attentes des populations en matière de service public de qualité. La question de sa modernisation n’a jamais été sérieusement prise en compte quoiqu’une tentative timide ait été amorcée sans grand succès sous l’ère du Président Diouf au point qu’on est en droit de se demander si réellement ses enjeux sont compris.
Les dirigeants africains ne se sont pas encore rendu compte de la grande révolution qui se passe pourtant sous leurs yeux, caractérisée par l’avènement de la société mondiale de l’information qui a fini de bouleverser les conditions d’exercice des missions des administrations. Ce bouleversement s’accompagne d’un changement radical des attentes des usagers en matière de service public et de gouvernance, qui deviennent de plus en plus fortes pour finalement muer en exigences.
En effet les usagers du service public ne peuvent plus tolérer des délais de réponses ou de traitement de leurs demandes anormalement longs, des attentes non satisfaites du simple d’un manque de ceci ou cela, des déplacements incessants pour la moindre information sollicitée, des prétendues pertes de documents, des blocages dus à une non maitrise des procédures administratives, des incohérences dues à une multiplicité de description de la même donnée parfois au sein d’une même administration, des goulots d’étranglement inutiles dans le workflow des documents administratifs, etc.
Nos administrations sont aujourd’hui contraintes de divorcer avec ces pratiques néfastes dignes du moyen âge pour s’adapter à ces importantes mutations sous peine d’être complètement rejetées par les citoyens qui ne sont plus prêts à tout accepter avec fatalisme, indulgence ou résignation.
Pour s’adapter aux fréquentes mutations évolutives du monde et de la société, l’Etat doit soutenir un effort permanent de modernisation et de veille pour se mettre au parfum des changements opérés dans les paradigmes de la gestion moderne.
Dans cette perspective, il est important d’instaurer, dans le gouvernement, et au centre de celui-ci, la fonction transversale de modernisation de notre administration afin de lui permettre de répondre de manière efficace et efficiente aux préoccupations des populations, mais aussi placer notre Etat sur les rampes du développement et le hisser au concert des Nations dites avancées.
L’organisation et le fonctionnement de l’Etat doivent être adaptés et « contextualisés » à notre époque qui est l’ère du numérique, essentiellement caractérisée par la vitesse qui exige, face aux mutations, une attitude proactive et non réactive, une mise en place systématique et généralisée de procédures uniformisées et automatisées, une efficacité dans le travail, de meilleurs services aux usagers, etc. Ainsi en va-t-il par exemple de l’administration électronique (e-administration) et de la gouvernance électronique (e-gouvernance), portées par le développement des nouvelles technologies, ou encore de la discipline budgétaire, qui met en place une nouvelle gestion des deniers basée sur la bonne gouvernance et la transparence.
Cette modernisation passera, entre autres viatiques, par :
- La formalisation de toutes procédures et démarches administratives et leur automatisation ;
- L’amélioration des services rendus aux citoyens (accueil, accès aux informations administratives, simplification des procédures administratives, e-administration, etc.) ;
- La réforme de l’administration territoriale afin d’en faire une véritable administration de développement (planification verticale) et non uniquement un commandement territorial ;
- La gestion prévisionnelle des emplois et compétences (GPEC) des agents de l’Etat ;
- La numérisation l’archivage et la publication de l’information administrative (open data) ;
- L’amélioration de l’accessibilité générale et pour tous aux services publics, ainsi que leur facilité d’utilisation ;
- Le contrôle rendu possible aux usagers des processus décisionnels démocratisés ;
- Le renforcement de la réactivité des services publics aux besoins des usagers ;
- La garantie d’un accès égal pour tous aux services publics afin de favoriser la cohésion sociale ;
- La discipline budgétaire qui est le respect strict des règles de gestion des finances publiques que l’Etat se fixe, mais aussi celles communautaires (UEMOA), pour pouvoir agir sur l'économie du pays en utilisant son pouvoir de se fixer des objectifs de recettes, de se donner les moyens de les atteindre et les priorités dans leur utilisation rationnelle, efficace et efficiente. Il s’agira en outre de substituer la politique des moyens par une politique axée sur les résultats) dans le respect des normes et diligences en vigueur tant au niveau national qu’au niveau communautaire ;
- Le suivi – évaluation systématique des politiques, projets et plans publics sous-tendu par une définition à tous les niveaux d’indicateurs de performance ;
- L’introduction des normes et qualité
Mor Ndiaye Mbaye
Consultant en SI et Base de données
Email : morfattah@gmail.com
Skype : morfattah
Les pays en développement, particulièrement les pays africains au sud du Sahara, sont traversés par de profondes crises politiques qui passent pour être structurelles du fait de leur persistance et de leur ténacité. Les solutions adéquates à ces crises ne sauraient se trouver dans des réponses ponctuelles, peu durables, apportées par les changements de régimes et/ou de personnes. Elles sont à chercher non pas dans le simple changement d’hommes, mais dans des ruptures profondes caractérisées par des parades structurelles, sinon pérennes, du moins inscrites dans la durabilité. La plus idoine de ces solutions se trouve dans la modernisation de nos Etats et la discipline budgétaire.
Notre Etat, mis en place au lendemain de notre accession à l’indépendance n’a pas, à ce jour, su s’adapter aux évolutions majeures des systèmes, méthodes et outils technologiques de gestion de notre époque, encore moins apporter des réponses convenables aux attentes des populations en matière de service public de qualité. La question de sa modernisation n’a jamais été sérieusement prise en compte quoiqu’une tentative timide ait été amorcée sans grand succès sous l’ère du Président Diouf au point qu’on est en droit de se demander si réellement ses enjeux sont compris.
Les dirigeants africains ne se sont pas encore rendu compte de la grande révolution qui se passe pourtant sous leurs yeux, caractérisée par l’avènement de la société mondiale de l’information qui a fini de bouleverser les conditions d’exercice des missions des administrations. Ce bouleversement s’accompagne d’un changement radical des attentes des usagers en matière de service public et de gouvernance, qui deviennent de plus en plus fortes pour finalement muer en exigences.
En effet les usagers du service public ne peuvent plus tolérer des délais de réponses ou de traitement de leurs demandes anormalement longs, des attentes non satisfaites du simple d’un manque de ceci ou cela, des déplacements incessants pour la moindre information sollicitée, des prétendues pertes de documents, des blocages dus à une non maitrise des procédures administratives, des incohérences dues à une multiplicité de description de la même donnée parfois au sein d’une même administration, des goulots d’étranglement inutiles dans le workflow des documents administratifs, etc.
Nos administrations sont aujourd’hui contraintes de divorcer avec ces pratiques néfastes dignes du moyen âge pour s’adapter à ces importantes mutations sous peine d’être complètement rejetées par les citoyens qui ne sont plus prêts à tout accepter avec fatalisme, indulgence ou résignation.
Pour s’adapter aux fréquentes mutations évolutives du monde et de la société, l’Etat doit soutenir un effort permanent de modernisation et de veille pour se mettre au parfum des changements opérés dans les paradigmes de la gestion moderne.
Dans cette perspective, il est important d’instaurer, dans le gouvernement, et au centre de celui-ci, la fonction transversale de modernisation de notre administration afin de lui permettre de répondre de manière efficace et efficiente aux préoccupations des populations, mais aussi placer notre Etat sur les rampes du développement et le hisser au concert des Nations dites avancées.
L’organisation et le fonctionnement de l’Etat doivent être adaptés et « contextualisés » à notre époque qui est l’ère du numérique, essentiellement caractérisée par la vitesse qui exige, face aux mutations, une attitude proactive et non réactive, une mise en place systématique et généralisée de procédures uniformisées et automatisées, une efficacité dans le travail, de meilleurs services aux usagers, etc. Ainsi en va-t-il par exemple de l’administration électronique (e-administration) et de la gouvernance électronique (e-gouvernance), portées par le développement des nouvelles technologies, ou encore de la discipline budgétaire, qui met en place une nouvelle gestion des deniers basée sur la bonne gouvernance et la transparence.
Cette modernisation passera, entre autres viatiques, par :
- La formalisation de toutes procédures et démarches administratives et leur automatisation ;
- L’amélioration des services rendus aux citoyens (accueil, accès aux informations administratives, simplification des procédures administratives, e-administration, etc.) ;
- La réforme de l’administration territoriale afin d’en faire une véritable administration de développement (planification verticale) et non uniquement un commandement territorial ;
- La gestion prévisionnelle des emplois et compétences (GPEC) des agents de l’Etat ;
- La numérisation l’archivage et la publication de l’information administrative (open data) ;
- L’amélioration de l’accessibilité générale et pour tous aux services publics, ainsi que leur facilité d’utilisation ;
- Le contrôle rendu possible aux usagers des processus décisionnels démocratisés ;
- Le renforcement de la réactivité des services publics aux besoins des usagers ;
- La garantie d’un accès égal pour tous aux services publics afin de favoriser la cohésion sociale ;
- La discipline budgétaire qui est le respect strict des règles de gestion des finances publiques que l’Etat se fixe, mais aussi celles communautaires (UEMOA), pour pouvoir agir sur l'économie du pays en utilisant son pouvoir de se fixer des objectifs de recettes, de se donner les moyens de les atteindre et les priorités dans leur utilisation rationnelle, efficace et efficiente. Il s’agira en outre de substituer la politique des moyens par une politique axée sur les résultats) dans le respect des normes et diligences en vigueur tant au niveau national qu’au niveau communautaire ;
- Le suivi – évaluation systématique des politiques, projets et plans publics sous-tendu par une définition à tous les niveaux d’indicateurs de performance ;
- L’introduction des normes et qualité
Mor Ndiaye Mbaye
Consultant en SI et Base de données
Email : morfattah@gmail.com
Skype : morfattah