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Monsieur le Ministre, Directeur de Cabinet de Monsieur le Président de la République,


Monsieur le Ministre, Directeur de Cabinet de Monsieur le Président de la République,
Monsieur le Ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche,
Mesdames, Messieurs les Mentors,
Chers Elèves et Etudiants, Chers Enfants,
Chers Parents,
Distingués Invités,
 
C’est avec un très grand plaisir que je viens, en cette belle matinée, m’entretenir avec vous, qui avez le lourd mais exaltant destin, de porter le Sénégal de Demain, vous,  A-venir de notre chère pays, vous, enfants précoces aux oreilles attentives.
Permettez-moi d'abord de remercier et rendre un hommage appuyé à celle-là qui m’a offert cette opportunité à l'occasion de la troisième édition de la Grande Rentrée Citoyenne. A cette dame si jeune et si perspicace qui sait si bien que le futur s’invente et se prépare à partir du Présent. Merci donc à toi Amy SarrFall, Président Directeur Général du Groupe Mondial COM et de Intelligences Magazine, pour cette marque d'affection et de considération qui me touche profondément.
Je voudrais saisir ce moment présent, pour rendre grâce à Dieu, Maître de l'Univers, qui nous a donné la chance d'être présents ici en ces moments, de les vivre dans la joie et en bonne santé, alors d'autresn'ont pas la chance de vivre en bonne santé, d'accéder à la connaissance, de se nourrir et de se vêtir à la hauteur de la dignité de la race humaine.
Au delà de rendre grâce à Allah, je prie, et je vous invite chacun à le faire avec moi, pour que le Bon Dieu vienne en aide à tous ceux qui sont dans le besoin, je pense singulièrement aux enfants malades, aux personnes vivant dans la détresse, à ceux qui ne parviennent pas à manger à leur faim.
Au delà de rendre grâce à Dieu, je rends hommage à mes chers Parents pour ce qu'ils ont fait de nous.
 
Au delà de rendre grâce à Dieu, je voudrais exprimer ma profonde reconnaissance, celle de mes parents et amis, celle de mes collaborateurs, qui m’ont toujours soutenu et accompagné, Son Excellence Monsieur Macky Sall, Président de la République du Sénégal, pour l'amitié et la fraternité qu'il m'a toujours témoigné pendant de longues années.
Je voudrais au nom de la jeunesse Sénégalaise, lui exprimer notre très sincère gratitude pour tous les efforts déployés en vue de faciliter l’insertion socio professionnelles des jeunes. Je le dit parce que je peux me prévaloir d'en être un témoin privilégié.
Je voudrais aussi, avant de poursuivre mon propos, saluer pour la magnifier, la présence de Monsieur le Ministre Directeur de Cabinet de Monsieur le Président de la République, Mon très Cher Frère et Ami  Monsieur Mouhamadou Mactar CISSE, ainsi que celle de l'éminent Professeur Mary Teuw NIANE, Ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, présences qui confirment fort opportunément la place centrale que le Gouvernement du Sénégal accorde à sa jeunesse, à son éducation et à sa formation.
Messieurs les Ministres,
Votre engagement résolu et responsable à vous battre, à côté de Monsieur le Président de la République, pour faire de notre cher Sénégal un pays émergent mérite d’être salué. L’esprit patriotique qui guide votre action contribue quotidiennement à donner plus de visibilité au Plan Sénégal Emergent et à traduire en  succès la vision du Chef de l’Etat dans la marche de notre pays vers l’émergence
Mesdames et Messieurs,
Chers enfants,
Chers élèves et étudiants,
 
Le Tout Puissant, à travers les écritures Saintes et ses Illustres Messagers, nous a enseigné que l'humilité est une vertu majeure et les Humbles trouveront toujours une place de choix dans ses Paradis.
Je n’ai pas la prétention d’être un modèle encore moins un exemple à vous offrir. Mais puisque l’exercice m’y conduit, je voudrais, très humblement vous servir un pan de ma trajectoire de vie, et qui sait, cela pourrait inspirer quelques uns d'entre vous avec qui j'aurai un jour la chance de partager des convictions communes. Vous me permettrez donc de rien vous dire ou presque sur mon parcours.
J'aurais pu vous parler de ma fréquentation du Daara de Serigne Ousmane Gueye à Thiès où j'ai acquis mes connaissances coraniques, de mes études primaires à l'Ecole Daniel Brottier de Thiès où j'ai forgé mes premières humanités, de mes études secondaires au Lycée MalickSy de Thiès où j'ai pu apprendre les premiers rudiments de l'endurance dans la vie.
J'aurais pu vous parler de ma fréquentation de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar où j'ai, au prix de sacrifices et renoncements multiples, décrocher successivement une licence en Droit, une maîtrise en Droit, un Diplôme d'Etudes Approfondies Général en Droit, un Diplôme d'Etudes Approfondies Spéciales pour l'Enseignement supérieur.
J'aurais pu vous parler de mon admission à l’examen du Certificat d’Aptitude à la Profession d’Avocat qui me prédestinait tout naturellement à embrasser la carrière d'Avocat parce que très jeune, je rêvait de défendre la cause des faibles et des laisser pour compte.
J'aurais pu vous expliquer comment j’ai fini par choisir d’entrer dans l’administration, de devenir un fonctionnaire, pour espérer servir à la fois la cause du plus grand nombre et en même temps celle des faibles, parce qu'en définitive, pour utiliser un langage auquel vous êtes familier, le sous ensemble des faibles est dans l'ensemble de la communauté.
J'aurais pu vous dire comment j’ai pu réussir au très sélectif concours d'entrée à l’Ecole nationale d'Administration et de Magistrature, comment j’en suis sorti en qualité d’Inspecteur du Trésor.
Par contre, je vous dirai comment j’ai pu finalement,infléchir la trajectoire de ma vie sociale et professionnelle.
Dans mon action, j’ai été régulièrement inspiré par cette pensée d'Auguste COMTE, le Père du Positivisme : « L’amour pour principe, l’Ordre pour base et le Progrès pour But ».
C’est ainsi que j’ai choisi, au prix de renoncements au plan financier, parce qu’étant incompris par mes supérieurs hiérarchiques de l'époque, de repousser les limites des connaissances scientifiques, académiques, philosophiques et professionnelles, le plus loin possible. J’étais jeune Inspecteur du Trésor, célibataire. J’ai ainsi utilisé une partie de mes économies et avec le soutien de l’Etat pour aller approfondir mes connaissances. Je fis cap sur Paris pour m’inscrire au Centre d’Etudes Financières, Economiques et Bancaires (CEFEB) et à l’Université de Paris I Sorbonne. Ce qui m’a permis d’obtenir un Diplôme de Finance, Banque et Bourse du CEFEB de Paris.
Chers élèves et étudiants, vous comprendrez donc que  ma vie professionnelle n’a pas été un long fleuve tranquille. Le refus de l’immobilisme et la soif de connaissance m’ont souvent conduit à prendre des décisions incomprises par des amis et parents.
De retour de Paris, je choisis de ne pas réintégrer mon administration d'origine, le Trésor public, mais plutôt, avec mon capital expérience, de m'orienter vers les négociations internationales et j'ai été, pendant huit années, au cœur du dispositif des négociations financières internationales de mon pays.
Danton, dans son discours prononcé à l’Assemblée nationale française le 2 septembre 1792 disait: « Messieurs, il faut de l’audace, encore de l’audace, toujours de l’audace et la France est sauvée ».
Chers élèves et étudiants, pourtant en bandoulière cette pensée de Danton, j’ai rêvé de fréquenter la prestigieuse Université de Harvard. Le destin et la volonté divine m’ont permis de réaliser ce rêve. J’ai fréquenté cette université et obtenu mon Certificat en "Program on Budgeting and Financial Managment", un sésame qui ouvre toutes les portes je peux dire.
Mais, je dois aussi vous avouer que c’est là que j’ai pris la résolution de ne pas intégrer le Fonds monétaire international et la Banque mondiale, malgré les sollicitations (anecdote sur la proposition de la banque mondiale) et de continuer à servir mon pays.
J’ai sans doute été inspiré par Jules Valles qui dans les Réfractaires a écrit cette phrase que j’ai beaucoup apprécié : « Il existe une race de gens qui au lieu d’accepter une place que leur offrait le monde, ont voulu se faire une place tout seul, à coups d’audace et de talent ».
A 36 ans, par la Volonté de Dieu, j'ai été nommé Secrétaire Général du Gouvernement du Sénégal, poste qui m’a le plus apporté dans ma carrière professionnelle, parce qu'étant très jeune planté au coeur du dispositif de gestion de l'Etat du Sénégal.
Mon expérience professionnelle s'est poursuivie au coeur des dynamiques de développement. En 2007, le Président de la République, alors Premier Ministre du Sénégal, a bien voulu faire appel à moi pour me confier le pilotage de l'important programme qu'était la Stratégie de Croissance Accélérée.
Ayant bénéficié, à une large majorité, de la confiance de ses concitoyens le 25 mars 2012, il a décidé d'engager le Sénégal dans une nouvelle trajectoire, celle vers l'émergence, à travers le Plan Sénégal Emergent, et j'ai l'heureux privilège, en ma qualité de Directeur Général du BOS PSE, de faire partie de ceux qui sont appelés à ses côtés à le mener à bon port pour le bonheur de toutes les Sénégalaises et de tous les Sénégalais.
Mesdames et Messieurs,
Chers enfants,
Chers élèves et étudiants,
Ce parcours social et professionnel que je viens de vous présenter, a toutefois été ponctué de difficultés, et il me semble utile de vous en servir quelques unes.
1. Le Champs de manguier: J'avais à peine 7 à 8 ans, j'étais en CM1 quand le pater a acheté un champ à la périphérie du quartier à Thiès et a décidé d'y planter des arbres fruitiers (manguiers, etc). Le champs ne disposant pas d'eau (C'est bien plus tard, quand nous fûmes grands qu'il décida de creuser un puits pour arroser les plantes), chaque matin, avec mes 3 sœurs et mon frère cadet, nous avions comme corvée de nous lever à 6 heures du matin pour porter des bassine d'eau sur près de 3 km pour aller arroser les arbres fruitiers avant de revenir, prendre notre douche, le petit déjeuner et aller à l'école.
Mon père me disait que c'était pour lui une façon de s'assurer de revenus supplémentaires à ses revenus modestes pour préparer la prise en charge de la scolarité de tous ses enfants au lycée et plus tard à l'université, mais aussi d'apprendre à ses enfants à se frotter aux rigueurs de la vie, et à gagner leur vie à la sueur de leur front, dignement.
Je dois avouer que, en ces moments-là, nous étions la risée de nos amis du quartier et même de l'école. Aujourd'hui, je le remercie du fond du cœur pour ce formidable legs.
2. l’étudiant et le cordonnier : A mo entrée à l'Université, j'avais une bourse de 13 200 Fcfa avec laquelle je devais non seulement vivre, mais aussi, à partir d'un certain moment nourrir mon frère cadet, aujourd'hui médecin, mais non boursier à l'époque. Au début, nous vivions d'un ticket pour deux personnes et le matin, je lui remettais le ticket du petit déjeuner pour qu'il aille au resto et moi je me contentais d'aller  la fac à jeun.
L'instinct de survie m'a amené, très tôt, avec un ami aujourd'hui devenu mon beau-frère (j'ai marié sa petite sœur) à trouver une source de revenus additionnels. Au début de l'année, avec le pécule qu'on donnait aux boursiers (on l'appelait gros lot) nous avions approché un vieux cordonnier sur la rue 13 de la Médina. On lui a montré les chaussures en daim qui était à la mode à l'époque, vendu au marché Sandaga et qui coûtait 22.000 Fcfa importé. Le deal consistait à acheter toute la matière première localement, à montrer un modèle importé au vieux qui nous reprenait à l'identique et en série.
Le coût de revient de la chaussure était de 4500 Fcfa et nous la revendions aux étudiants au campus social à 10.000 FCFA en deux tranches de 5.000 Fcfa.
Plus tard, nous en confectionnions pour les filles qu'on vendait à la Cité Claudel. Cela nous garantissait un sacré revenu supplémentaire, sans rien compromettre dans nos études.
Voilà, chers enfants, à vous racontées, ces deux anecdotes qui pour moi valent mieux que tout autre exposé que j’aurais pu vous faire. Car ce n’est pas ça l’essentiel.
Oui, l’essentiel c’est certes ce que l’on a réalisé,  mais l’essentiel, c’est aussi, c’est surtout, comment on a réussi ce que l’on a fait. Quels étaient les valeurs, les principes et leviers sur lesquels nous nous sommes appuyés pour arriver à destination, les servitudes, les sacrifices et les renoncements, mais aussi les solutions recherchées, trouvées et mises en œuvre pour s'en sortir.
Comme vous le savez sans doute, il y’a dans la vie de chaque peuple, des hommes et des femmes qui font partie de la race des bâtisseurs par leur éducation, leur formation, leur engagement patriotique et leur acharnement au travail. Ils sont loin des jeux d’apparence et des effets de mode et excellent partout où le devoir les appelle. Si vous faites partis de ceux-là vous jeunes de mon pays, vous aurez, à coup sûr, mérité de la Nation.
Sainte Beuve, dans les Célèbres causeries du Lundi disait: "Dis moi qui t'admire, je te dirai qui tu es".
Je ne saurai clore mon propos sans vous dire que nous avons une grande confiance en notre jeunesse, en sa capacité à relever les défis. Nous ne doutons point que les jeunes sauront reprendre le flambeau pour parachever le travail déjà accompli et mettre le Sénégal sur les sentiers de l’émergence.
Le Sénégal émergent dont nous rêvons tous n'adviendra sivous jeunes n'êtes préparés à y jouer votre partition.
Pour terminer, je voudrais vous inviter à méditer ces pensées du célèbre Emmanuelle KANT, consignée dans ses trois Principes moraux de Kant :
* Agis de telle sorte que la maxime de ton action puisse être érigée en règle universelle.
* Agis de telle sorte que tu puisses considérer autrui par seulement comme un moyen mais toujours comme une fin.
* Agis comme si étais juge et législateur du Royaume des fins.
Chers Jeunes Elèves et Etudiants, je vous respecte pour ce que vous avez été, pour ce que vous êtes, et pour ce que vous êtes appelé à devenir au service de votre Nation.
Mes vœux de succès vous accompagnent.
Bon vent.
Je vous remercie de m'avoir prêté votre aimable attention./.


Vendredi 5 Décembre 2014 - 20:08





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