L’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) n’oublie pas Bassirou Faye. Vêtus de tee-shirts blancs à l’effigie de leur camarade sur lesquels on peut lire : « 4 ans déjà sans verdict, nous réclamons justice », les étudiants de Dakar ont commémoré, ce mardi 14 aout 2018, la disparition de Bassirou Faye. Ce dernier est tombé au front le 14 août 2014 lors d’affrontements entre les forces de l’ordre et étudiants.
Comme à l’accoutumée, les étudiants, qui ont pris d’assaut, ce matin, le pavillon D où était tombé leur camarade, ont entamé la journée avec une cérémonie de récital de coran. Il s’en est suivi une distribution du « lakh » préparé en guise d’aumône pour la circonstance.
Balla Moussa Baldé, président de la Commission sociale des Ecoles et Instituts de l’Ucad, par ailleurs porte-parole du jour a dénoncé les franchises universitaires avant de déplorer les lenteurs notées dans le dossier qui est en appel. « Nous attendons un verdict. Le meurtrier a été condamné en première instance à 20 ans de travaux forcés mais il a interjeté appel. Et la juridiction d’appel tarde à se prononcer. Nous voulons que cette affaire soit élucidée », a déclaré l’étudiant. Qui révèle que le papa de Bassirou Faye est décédé le mois de septembre dernier sans que cette famille ne soit bouclée. « Nous voulons que la famille éplorée soit indemnisée. On devait leur donner 50 millions de francs Cfa mais à cause de l’appel cela tarde à se faire », a-t-il fait savoir.
Selon Balla Moussa Baldé, les mêmes problèmes qui ont conduit à la mort de Bassirou Faye, à savoir le retard des paiements des bourses, n’ont toujours pas été réglés. Et ce, malgré les instructions de Macky Sall. « Ce sont les problèmes de bourses qui ont conduit à tous ces morts et le problème reste entier. On est le 14 août aujourd’hui et des étudiants peinent à percevoir leurs bourses. Le même scénario reprend. Il est temps que l’Etat règle ses problèmes définitivement », indique-t-il.
Etudiant à la Faculté des droits et président de l’Association des élèves et étudiants ressortissants de Diourbel, Cheikh Diagne s’indigne de la situation que les étudiants ne cessent de vivre depuis un certain temps. « On a comme l’impression que nous sommes dans un pays où les droits les plus élémentaires sont bafoués tels que le droit de vivre, le droit de revendiquer une chose légitime. Nous interpellons l’Etat pour éviter encore d’autres crimes. Nous lui demandons de payer les bourses », a déclaré Cheikh Diagne. Qui prévient que les étudiants de Diourbel ne vont plus accepter qu’un ressortissant de leur localité soit tué à cause d’une bourse.