Pour éviter de polluer l’atmosphère autour des audits, le Premier ministre Abdoul Mbaye ferait mieux de rendre le tablier. C’est l’avis du coordonnateur du Forum civil préoccupé par les questions de bonne gouvernance. Dans un entretien accordé à Rfi, Mouhamadou Mbodj estime que la réponse du chef de gouvernement par rapport à l’argent de Hissène Habré n’est pas la mieux adéquate.
A ses yeux, un problème d’éthique se pose. «Moralement, le Premier ministre va diriger le Comité de supervision des audits au Sénégal. Ceux qui seront épinglés ont la possibilité de le récuser à tout moment. Ça va polluer l’ambiance autour des audits. Pour moi, j’aurais tout simplement démissionné», a-t-il soutenu au cours de cette interview. M. Mbodj est allé plus loin dans son argumentaire : «dire qu’il n’y avait pas de loi sur le blanchiment d’argent sale (…) ! Même si les autorités du Sénégal étaient au courant, la Banque centrale également. Il ne faudra pas laisser cette affaire».
Le coordonnateur du Forum civil, cette organisation qui représente Transparency international au Sénégal, rappelle que Hissène Habré risque de faire couler du monde si jamais il est jugé. «C’est le début de la défense de Habré. Il l’avait promis et ne tombera pas seul. Il faut analyser la manière avec laquelle la corruption fonctionne au détriment du peuple tchadien. On a pillé le trésor public tchadien. Il est passé par le Cameroun d’abord avant de venir au Sénégal. Il a arrosé tout le monde. Dans cette affaire, je pense que la réponse du Premier ministre n’était pas la bonne», regrette-t-il.
Par ailleurs, Mouhamadou Mbodj applaudit les audits annoncés, la convocation de Karim Wade par la Cour de répression de l’enrichissement illicite. D’après lui, Macky Sall joue la transparence : «jusqu’à preuve du contraire, il est en conformité avec la loi. Il ne faut pas verser dans le règlement de compte. Macky Sall a dit lors de l’Assemblée générale des Nations unies, qu’il veut restaurer l’Etat de droit. Nous sortons d’une gestion néo-patrimoniale, personnalisée de l’Etat. Il avait promis des audits. Il avait promis la restitution de l’argent volé parce que les Sénégalais sont fatigués. Ils ont envie que cet argent soit restitué. Macky Sall a implicitement le soutien de la population. Donc, les liens de sang n’ont rien à voir ici. Il faut dégager cette possibilité de manipulation», exclut-il.
Quant à la richesse du président de la République lui-même déclinée dans la déclaration de patrimoine, le Coordonnateur du Forum civil est en phase avec les interrogations des sénégalais : «c’est très légitime. Je fais partie de ces sénégalais. Mais je rappelle qu’il faut qu’on revienne à la loi. C’est Abdoulaye Wade qui avait changé la Constitution à l’époque. Nous l’avions salué. Nous lui avions même proposé qu’on introduise la déclaration de patrimoine dans la Constitution par le président de la République. Maintenant moralement, à la tête d’un Etat, on ne pourrait pas s’enrichir dans ces proportions là. J’interroge la moralité de ses formes d’enrichissement pour lui comme pour d’autres». Par conséquent, les audits ne doivent être délimités entre 2008 et 2012. M. Mbodj insiste que les principes doivent avoir la même valeur pour «toutes les périodes ».
A ses yeux, un problème d’éthique se pose. «Moralement, le Premier ministre va diriger le Comité de supervision des audits au Sénégal. Ceux qui seront épinglés ont la possibilité de le récuser à tout moment. Ça va polluer l’ambiance autour des audits. Pour moi, j’aurais tout simplement démissionné», a-t-il soutenu au cours de cette interview. M. Mbodj est allé plus loin dans son argumentaire : «dire qu’il n’y avait pas de loi sur le blanchiment d’argent sale (…) ! Même si les autorités du Sénégal étaient au courant, la Banque centrale également. Il ne faudra pas laisser cette affaire».
Le coordonnateur du Forum civil, cette organisation qui représente Transparency international au Sénégal, rappelle que Hissène Habré risque de faire couler du monde si jamais il est jugé. «C’est le début de la défense de Habré. Il l’avait promis et ne tombera pas seul. Il faut analyser la manière avec laquelle la corruption fonctionne au détriment du peuple tchadien. On a pillé le trésor public tchadien. Il est passé par le Cameroun d’abord avant de venir au Sénégal. Il a arrosé tout le monde. Dans cette affaire, je pense que la réponse du Premier ministre n’était pas la bonne», regrette-t-il.
Par ailleurs, Mouhamadou Mbodj applaudit les audits annoncés, la convocation de Karim Wade par la Cour de répression de l’enrichissement illicite. D’après lui, Macky Sall joue la transparence : «jusqu’à preuve du contraire, il est en conformité avec la loi. Il ne faut pas verser dans le règlement de compte. Macky Sall a dit lors de l’Assemblée générale des Nations unies, qu’il veut restaurer l’Etat de droit. Nous sortons d’une gestion néo-patrimoniale, personnalisée de l’Etat. Il avait promis des audits. Il avait promis la restitution de l’argent volé parce que les Sénégalais sont fatigués. Ils ont envie que cet argent soit restitué. Macky Sall a implicitement le soutien de la population. Donc, les liens de sang n’ont rien à voir ici. Il faut dégager cette possibilité de manipulation», exclut-il.
Quant à la richesse du président de la République lui-même déclinée dans la déclaration de patrimoine, le Coordonnateur du Forum civil est en phase avec les interrogations des sénégalais : «c’est très légitime. Je fais partie de ces sénégalais. Mais je rappelle qu’il faut qu’on revienne à la loi. C’est Abdoulaye Wade qui avait changé la Constitution à l’époque. Nous l’avions salué. Nous lui avions même proposé qu’on introduise la déclaration de patrimoine dans la Constitution par le président de la République. Maintenant moralement, à la tête d’un Etat, on ne pourrait pas s’enrichir dans ces proportions là. J’interroge la moralité de ses formes d’enrichissement pour lui comme pour d’autres». Par conséquent, les audits ne doivent être délimités entre 2008 et 2012. M. Mbodj insiste que les principes doivent avoir la même valeur pour «toutes les périodes ».