2009, l'année du drame
Sandrine Diouf : « C'était le 24 juin 2009, Mouss et moi dînons au restaurant. Il a mal à la tête. Il prend deux Doliprane et part aux toilettes avec son téléphone. Le temps passe, mais je ne m'inquiète pas, car il a des appels à passer. Tout à coup, le directeur de l'établissement vient me voir : "Je crois que votre mari ne va pas bien". Je me précipite et le retrouve transpirant, en proie à des vomissements et le teint verdâtre. Je pense tout de suite à une décision qu'il avait prise quinze jours avant et contre laquelle je luttais : arrêter sa dialyse. J'ai donc appelé le centre de néphrologie qui le suivait à Marseille. Ils m'ont dit de ne pas m'inquiéter. Les pompiers sont arrivés. Mon mari était toujours conscient, mais j'ai vu que c'était quand même très grave, car il avait la tête constamment en arrière. Malgré ça, il m'a pris la main et m'a dit : "Ne t'inquiète pas". Entre-temps, rapidement prévenu, le frère de Mouss est arrivé avec un ami. Il m'a dit que ce n'était pas grave. J'avais toujours son dossier médical avec moi. Le service de réanimation de l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière, à Paris, a donc vite saisi la situation et l'a conduit aux urgences neurologiques. Il a eu une IRM et un scanner dans les deux heures qui ont suivi. Mouss venait de subir une hémorragie cérébrale. »
Mouss Diouf dans le coma
« Les médecins me renvoient chez moi en me disant qu'ils vont lui administrer des soins. Comme à chaque fois que Mouss et moi venons travailler à Paris, nous logeons chez Cécile [de Ménibus]. Elle fait en sorte que je ne reste pas seule dans ma chambre. Ensemble, nous essayons plusieurs fois de joindre l'hôpital. On me répond que les médecins sont occupés. Finalement, à 5 heures du matin, on me demande où je suis et si je peux venir sur-le-champ. "C'est très grave, il est dans le coma", me lance-t-on à l'autre bout du fil. Je lâche le combiné et m'effondre. Je suis perdue. Cécile prend le relais. Retour ensemble à l'hôpital.
Là, la vision de Mouss est horrible. Il est allongé dans ce lit, avec des machines partout autour de lui. Dès lors, je dois respecter un protocole avec des horaires de visite bien précis. Les premiers heurts avec la famille de Mouss commencent. Leur credo : dire que je ne fais pas partie de la famille, mais que je suis juste une proche. Or, Mouss et moi vivions ensemble depuis onze ans et étions mariés religieusement depuis 2007. De cette union, nous avons eu un enfant, né en 2004, Isaac. Toute ma famille est dans le sud de la France. À Paris, Mouss m'a comme protégée des siens. Nous ne faisions jamais de repas de Noël ou d'anniversaire avec eux. Quand nous montions à Paris, c'est chez Cécile que nous logions. Et, du jour au lendemain, je me retrouve face à eux. Ils m'en veulent, car Mouss a arrêté sa dialyse. Ils ne m'entendent pas quand je leur dis que j'étais en guerre contre lui afin qu'il la reprenne. »
Les médecins parlent de décès
« Après cinq jours d'hôpital, les médecins nous disent qu'il va décéder, car on ne peut pas dialyser un patient dans le coma. Ils sont formels, Mouss va devenir un légume puis mourir. La famille de Mouss parle déjà de l'enterrer au Sénégal. Je ne suis pas d'accord. Après notre mariage, Mouss a choisi de venir vivre à Marseille. Mes parents montent à Paris me soutenir. Cécile reste près de moi. Deux clans se forment. Très vite, sa famille demande aux gens du métier de venir dire au revoir à Mouss. On me demande de "dégager" pour que je laisse des personnalités entrer dans sa chambre... C'est juste le père de mon fils qui est en train de mourir. »
Cécile de Ménibus : « Quant à nous, Mouss étant dans le coma, nous essayons de faire venir des gens très proches dont la voix serait reconnaissable : Véronique Genest, Franck Dubosc, Vanessa Paradis et Johnny Depp... Pour certains, c'est dur, car le voir dans cet état est difficile. Mais on doit lui donner envie de se battre. On lui chante des chansons. On place des photos de ses proches, de sa famille autour de lui. Les membres de sa famille demeurent vindicatifs avec Sandrine. Elle se fait insulter dès qu'elle se trouve dans la chambre. J'essaie de me mettre entre les deux parties en disant : "Mouss est sur un lit d'hôpital, peut-être un lit de mort, il faut respecter le silence." Je vois Sandrine
démunie face à leur comportement et à cette situation. »
Sandrine Diouf : « C'est un enfer. Voyant le conflit avec la famille, l'hôpital nous autorise à venir quand nous le désirons. Alors, avec Cécile, nous venons la nuit. Au bout d'un mois, un petit espoir renaît. Mouss se bat. Il bouge les doigts ou les yeux quand nous lui parlons. Le docteur qui le suit nous propose de le transférer à Marseille. J'accepte, mais sa famille s'y oppose. Nous sommes en septembre, Isaac va faire sa rentrée à l'école. J'essaie d'être partout : à l'hôpital à Paris avec mon mari ; à Marseille avec mon fils. Je suis dans le Sud quand je reçois un appel de l'hôpital. Mouss a "exprimé", en pointant une photo du Vieux-Port, le souhait d'être transféré à Marseille. Problème : l'hôpital m'annonce qu'entre-temps la carte de séjour de Mouss n'est plus bonne, il ne bénéficie donc plus de la sécurité sociale. On me présente l'addition : 300 000 euros ! C'est la panique. J'arrive à rassembler tous les papiers, à monter un dossier et à effacer la dette. Et Mouss peut venir à Marseille. »
La bataille familiale
« Les médecins locaux m'ont d'abord reproché mon "acharnement thérapeutique". Puis, au fil des semaines, nous observons des progrès. Je donne tous les contacts de l'hôpital et des médecins qui le suivent à la famille de Mouss. Je ne veux surtout pas qu'ils m'accusent d'avoir coupé les ponts entre eux et Mouss. Pendant plusieurs mois, pas de nouvelles. En février 2010, des complications surgissent. Mouss a de la fièvre, il faut l'opérer en urgence. À nouveau, on m'annonce qu'il va décéder. Encore une fois, Mouss se bat. Et il s'en sort. La famille réapparaît. Elle ne respecte pas les horaires de visite. De nouveau, les insultes. L'hôpital demande finalement une mise sous tutelle de Mouss, car la situation est intenable. Comme je suis la personne la plus proche de lui, que nous vivons ensemble depuis des années, je suis nommée "tutrice". J'apprends alors que Mouss a 882 000 euros de dettes fiscales. J'étais à mille lieux d'imaginer les soucis dans lesquels il vivait. Depuis ce jour, en travaillant avec une avocate adorable, qui gracieusement nous soutient, nous gérons cette situation. »
Une très grave maladie
« La famille n'en est pas restée là. Elle a exigé qu'un test ADN soit fait sur Isaac pour vérifier qu'il était bien le fils de Mouss ! Ils arrachent les photos dans sa chambre, mettent le chaos à l'hôpital, essaient de me frapper... Après réflexion, dans mon droit, je décide de suspendre leur droit de visite. Mouss est sorti le 6 juillet 2011 pour rentrer à la maison grâce à une aide médicalisée. J'ai l'appui d'un auxiliaire de vie le jour, mais, la nuit, je dois gérer seule. Contrairement à ce qu'ont écrit certains journaux, sur la base de fausses déclarations médiatiques de ses filles, Mouss ne marche pas. Mouss ne va pas bien. Il a une grave maladie neurologique. Quand Mouss nous voit, Isaac, moi, il nous sourit ».
Cécile de Ménibus : « Ce que Sandrine n'osera pas dire, par pudeur, c'est que, depuis trois ans, elle supporte tout, moralement, physiquement, financièrement. Il a fallu payer pour configurer la maison en résidence médicalisée. Personne ne s'est jamais dit qu'Isaac, un petit garçon de 6 ans, va à l'école et voit chaque soir la détresse de sa maman. Sandrine pleure tous les jours. Lorsqu'elle m'appelle, elle fond en larmes. Cela fait trois ans que je ronge mon frein... Je sais qu'on aurait pu faire appel à des gens pour qu'ils aident Mouss, mais nous nous sommes débrouillés avec les moyens du bord. Cependant, aujourd'hui, quand j'entends l'une des filles de Mouss dire, dans une émission sur NT1, que son père marche ou quand, invitée de Sophie Davant sur le thème "On a volé mon père", elle finit l'interview en parlant de ses envies de faire du théâtre... »
Un combat de tous les jours
« Je pense à Isaac, lui qui voit tous les jours son papa sur un lit d'hôpital et sa maman qui se bat. Je ne comprends pas que, par respect pour Mouss, on ne protège pas son fils. Mouss n'avait pas une once de radinerie. Il a toujours protégé tout le monde. Sandrine n'a jamais laissé tomber Mouss. On l'aura compris, elle ne fait pas ça pour l'argent, car Mouss est criblé de dettes. J'ai vu tellement de haine dans leurs yeux que je ne peux plus les laisser salir ainsi Sandrine. Alors, s'ils tiennent tant à Mouss, qu'ils viennent l'aider, apporter des choses positives ou qu'ils la laissent tranquille. »
16 mars 2012 / Sandrine Diouf : « La santé de Mouss ne s'améliore pas »
L'épouse de Mouss Diouf avait accordé une interview exclusive à TV Mag. Elle parlait de son combat au profit de son mari dont la santé reste très préoccupante. Pour lire l'interview, cliquez ici.
21 avril 2012, l'ultime polémique
Un reportage sur Mouss Diouf est diffusé dans Accès privé sur M6 où l'on aperçoit le comédien sur son lit. Les filles de l'acteur avaient annoncé vouloir porter plainte contre la chaîne car elles n'avaient pas donné leur accord.
Le samedi 7 juillet 2012, Mouss Diouf est mort dans la nuit, succombant à cette longue maladie.
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