Moussa Sow, avec douze buts en championnat, vous êtes avec Buruk Yilmaz, l'un des meilleurs artificiers de la Super Lig turque. Peut-on dire que vous avez bien démarré votre saison ?
Tout à fait, on peut le dire comme ça. C'est vrai que je me sens très bien avec Fenerbahçe. J'essaie tout simplement d'apporter ma pierre à l'édifice, faire mon travail au mieux. On attend de moi que je marque des buts. Dieu soit loué présentement, je suis dans une bonne dynamique avec une réussite devant le but. Je suis à quinze (15) buts, douze (12) en championnat et d'autres réalisations en matches de Coupe et d'Europa League (2 buts). J'ai aussi délivré quelques passes décisives. Je ne me plains vraiment pas et je remercie Dieu pour cela. C'est vrai que je me sens en forme actuellement et j'espère que ça va continuer.
Après Lille, vous êtes resté sur cette même lancée avec des buts à la pelle. Vous ne devez pas regretter d'avoir signé en Turquie?
Pas du tout. La vie en Turquie se passe super bien et je me suis bien intégré dans ce championnat. Ça fait maintenant plus d'un an que je suis à Fenerbahçe (Le 27 janvier 2012, Moussa Sow a signé un contrat de quatre ans et demi en faveur de Fenerbahçe, Ndlr).)C'est vrai que c'est la première fois que je jouais dans un pays étranger. Mais, Istanbul, c'est une belle ville et je m'y plais bien et j'espère que je vais rester longtemps dans ce club.
"Didier Drogba a été un grand coup médiatique pour Galatasaray"
Récemment, le championnat turc a enregistré l'arrivée d'un grand attaquant africain en la personne de Didier Drogba. Quel a été son impact dans la médiatisation de ce championnat?
C'est vrai que la venue de Didier a été une chose positive pour le championnat turc en termes d'image. Son arrivée en provenance de Chine (Shanghai Shanhua) a été un grand coup médiatique pour Galatasaray. Toute la Turquie en a parlé et surtout les médias. Après tout, Didier est un monument du football africain et mondial. Avec sa venue à Galatasaray, c'est le championnat turc qui y gagne en considération et en visibilité. Il y a aussi d'autres grands noms du football mondial comme Wesley Snijders (international hollandais). Et tous ces joueurs contribuent à hausser le niveau de ce championnat, même si les clubs turcs sont présents dans les compétitions européennes comme la Ligue des champions et la Ligue Europa.
Selon la presse internationale, Liverpool aurait adressé une proposition de 15 Me à Fenerbahçe pour vous enrôler en janvier dernier...
(Il hésite). Non mais, j'ai appris certaines choses dans la presse. Il est aussi vrai que j’ai reçu beaucoup de messages par rapport à ce transfert, mais, par la suite, rien n'a évolué. Moi, dans ma tête, c'est clair et net, je reste à Fenerbahçe, quoi qu'il arrive. Je n'ai même pas envie qu'on me pose la question par rapport à mon éventuel départ de Fenerbahçe. Maintenant, pour mon avenir, on verra plus tard. Pour l'instant, je suis à Fenerbahçe et j'y reste. Je me plais à Istanbul, je marque des buts. Je suis épanoui et les Vous avez été le premier buteur de l'ère Alain Giresse, contre la Guinée en février dernier à Paris. Qu'est-œ que cela vous a fait et comment avez-vous apprécié vos premiers contacts avec le sélectionneur national?
Marquer un but en équipe nationale, cela fait toujours plaisir, surtout que c'était le premier match d'Alain Giresse comme sélectionneur. Tout le monde connaît la carrière exceptionnelle d'Alain Giresse avec l'équipe nationale de France et avec Bordeaux. C'est toujours un honneur d'être coaché par une personnalité sportive de cette trempe et de cette not9riété. En plus, c'est un grand monsieur du football qui a une solide expérience du football africain pour avoir coaché les sélections nationales du Gabon et du Mali.
"J'espère que Giresse va nous aider à avoir un collectif"
Donc, les premiers contacts entre Giresse et les Lions ont été fructueux. ..
Par rapport au match amical conte la Guinée (1-1, 5 février 2013), il a eu une bonne prise de contact au cours d'une réunion avec les joueurs, lors du regroupement, malgré la réticence de certains clubs à les libérer. Nous tous, joueurs, sommes heureux d'avoir comme coach Alain Giresse. Le courant est très bien passé entre lui et les joueurs, lors de ce match amical. C'était une bonne chose de jouer ce match amical avant la rencontre contre l'Angola. Avec Giresse, on espère battre l'Angola et, dans l'avenir, faire de bonnes choses avec lui pour le grand bonheur du Sénégal.
Sous le magistère Amara Traoré, lors des éliminatoires de la Can 2012, vous étiez une pièce maîtresse du dispositif des Lions. Est-ce que vous êtes conscient de ce statut qui sera de plus en plus lourd à porter surtout lors de ces éliminatoires du Mondial 2014 ?
C'est vrai que nous sommes attendus, que ce soit moi ou mes autres coéquipiers. Tous les Sénégalais attendent que nous, joueurs, fassions le maximum pour essayer de tirer cette équipe vers le haut, après tout ce qui s'est passé à Bata, lors la Can 2012, en Guinée équatoriale. Auparavant, on avait fait des choses super bien en terminant premiers de notre groupe lors des éliminatoires à la Can 2012 et on pensait que le meilleur allait venir. Mais, nous avions été éliminés prématurément au premier tour. Mais, c'est ça aussi les aléas du football. On avait envie de bien faire, mais, ça ne s'est pas passé par la suite comme nous le voulions. Maintenant, on a l'opportunité d'essayer de nous racheter. On veut reconquérir notre public, car, nous avons une belle équipe avec de grands joueurs. Mais, au football, il ne suffit pas de grands noms sur la feuille de match, mais plutôt et avant tout un bon collectif pour réussir quelque chose de grand. Et nous espérons que le coach, avec toute son expérience du haut niveau et de l'Afrique, va nous aider à avoir ce collectif.
Avec l'ère Giresse, on parle beaucoup de leadership et aussi du capitanat et certains observateurs ne manquent pas de citer votre nom. Est-ce que Moussa Sow est prêt à relever ce défi ?
(Il hésite). Cela dépendra du coach qui va faire son choix. Mais, je suis d'avis qu'il y a des joueurs qui ont le profil pour être capitaine. Il y a Momo Diamé ou en considérer comme un de ceux qu'on peut appeler cadres, c'est-à-dire qui sont là depuis un bon bout de temps.
Mais au cas où Alain Giresse porterait son choix sur vous, vous ne cracherez pas non plus sur le brassard...
Non, bien entendu. Mais comme je dis, il y a d'autres joueurs qui méritent de porter le brassard comme, encore une fois, Demba Bâ et Momo Diamé. Et même d'autres joueurs de l'équipe.
"Guinée ou Maroc, l'essentiel est de jouer le match en toute sécurité"
Parlons du match Sénégal-Angola qui doit avoir lieu en Guinée, mais qui pourrait être délocalisé au Maroc ? Comment appréciez-vous cette situation?
C'est vrai que j'ai eu des échos, de la part de la presse sénégalaise et d'autres médias, d'une éventuelle délocalisation du match au Maroc. Il paraît qu'il y a eu récemment des manifestations en Guinée avec des blessés et même des morts, qui ont fait planer la doute sur la tenue de ce match. Mais, ce qui est important, c'est de jouer cette rencontre dans des conditions optimales de sécurité. Maintenant, que le match soit délocalisé au Maroc ou pas, nous, ce qui nous importe, c'est qu'on aille pour jouer tout simplement avec les conditions sécuritaires requises.
A propos, connaissez-vous très bien l'adversaire du 23 mars, l'Angola?
Personnellement, je trouve que c'est une belle équipe qui a joué la Gan 2013 et qui a une ossature de joueurs qui évoluent pour la plupart au Portugal et dans le championnat local angolais. Il faudra être vigilant face à l'Angola qui est une équipe joueuse au ballon. Et le Sénégal devra impérativement répondre présent.
Après la génération 2002, une qualification au Mondial 2014 de la génération Moussa Sow serait une vraie rédemption après l'épisode de Bata, suivi de la non qualification à la Can 2013…
C'est sûr. Nous, les joueurs, rêvons tous de jouer un jour le Mondial. Quand nous sommes en regroupement, nous en parlons. On s'imagine nous qualifier au Mondial et gagner la Can pour le Sénégal. Nous, joueurs, on a envie de rêver dans notre métier et aussi de faire rêver nos compatriotes sénégalais pour leur faire oublier certains de leurs problèmes au quotidien. Après tout, il y a lieu de se racheter de l'épisode de Bata et aussi de la non qualification à la Can 2013. On a une belle génération qui peut valoir beaucoup de satisfaction. Mais encore une fois, il ne suffit pas d'avoir des joueurs très forts individuellement, mais, il faut plutôt créer un bon collectif. Que le peuple sénégalais continue à croire en cette équipe, malgré toutes les erreurs et les déboires connus dernièrement. Que tout le peuple continue de nous encourager, car nous en avons grandement besoin pour passer le cap angolais et nous qualifier au Mondial. Inch’Allah.
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