Naissance d’un réseau homosexuel à Mbacké

Mobiliser 150 millions de FCfa au minimum. C’est l’objectif que s’est assigné les ténors de la musique sénégalaise lors du concert de solidarité qu’ils vont organiser demain, samedi au Grand Théâtre, enfin de participer à l’effort de solidarité nationale à l’endroit des victimes des inondations. Pour le moment un montant de 92 millions de FCfa a été collecté, selon le chanteur Omar Pène qui a parlé au nom des « Voix solidaires » lors du point de presse tenu hier, jeudi 6 septembre, au Grand Théâtre.


Le réseau existe depuis un an selon les sources bien au fait des choses. Il a puisé ses premières forces au sein d’individualités qui vivent dans la commune depuis toujours et qui sont connues de tous. Seulement depuis un certain temps, le gang s’est renforcé en caïds pleins aux as. En effet, deux « modou-modou » (émigrés) se sont proposés financiers, payant de leurs poches toutes les rencontres, voyages et autres festins. Ces mêmes personnes sont chargées d’acheter les fringues aux « fidèles » et surtout aux nouveaux adeptes. Notre principale source nous apprend que les leaders tiennent aux adhérents des discours riches en arguments et capables de charmer quiconque. « Ces gens n’ont rien à envier aux Imams. La qualité de leurs prêches est sans conteste excellente. On fait comprendre aux nouveaux-venus que le plaisir est créé par Dieu pour être vécu et ressenti. Il faut aussi signaler que les garçons et les filles tiennent leurs rencontres de manière séparée mais restent solidaires dans la vie courante au gré d’un certain idéal de vie qui leur est commun », confie notre source qui avoue avoir pris part aux activités de ce « groupe » lorsqu’il préparait son examen, il y a moins d’un mois. « J’ai fréquenté ce réseau en faisant partie d’un groupe de travail essentiellement composé de jeunes homosexuels. Leur slogan était : « réussir au Bfem ou réussir au Bfem ». Comme pour dire que leur volonté de passer avec succès l’examen était sans équivoque. Je dois dire qu’ils ont beaucoup contribué à ma réussite car mes carences en maths, en anglais et en Svt étaient telles que réussir au Bfem ne pouvait que relever du miracle en ce qui me concerne. Mais, il n’est pas donné à n’importe qui de faire partie des leurs ».

Source: Rewmi

Le mot de passe le plus connu et le langage utilisé

Lorsqu’il arrive qu’un des membres enrôle un nouvel adhérent, la meilleure manière pour les autres de l’identifier c’est de lui poser la question : « Nakala ? » (Comment ça va ?) En répondant par « Na Woon Fa Woon » (comme d’habitude), l’inconnu se dévoile et prouve son intégration au réseau et mérite ainsi tout le respect réservé à un membre à part entière. « Depuis quand ? », permet de demander à son interlocuteur la date de son adhésion et « Jusqu’à quand ? » vise à savoir si ce dernier a pour ambition d’évoluer dans le réseau pour le restant de sa vie. Pour ce qui concerne le langage usité, les hommes s’appellent « Use Ndiaye », pour ne pas désigner un des membres les plus distingués. Quant aux femmes, c’est « Ndella ». « Ndella Mbaye » par exemple, pour ne pas citer cette belle fille au teint noir, tant convoitée par les hommes de la commune. Malheureusement pour cette sublime nymphe, elle ne compte qu’une dizaine de jeunes filles dans ses rangs, pas très encore dans le bain, selon nos investigations. En groupe, il peut arriver qu’il soit noté la présence d’intrus. Pour parer à toutes éventualités, un des membres peut lancer en wolof « Ceeb-bi amna tann ». Cette expression sert à prévenir ses camarades de la présence d’une personne étrangère, afin de les mettre en garde.

Les fringues et la démarche

Généralement ou mieux, obligatoirement, les adhérents du réseau doivent toujours porter des jeans serrés. La couleur de l’habit importe peu, même si le bleu et le blanc semblent être les plus prisés. Toutefois, la démarche féminine est formellement interdite aux hommes. « Ici, il est dit aux hommes que l’homosexualité n’a rien à voir avec la féminisation. Le leader du groupe disait que nous ne sommes pas des femmes mais des hommes qui n’ont point à ressembler à des femmes. Nous sommes ensemble pour le plaisir et entre hommes nous nous le procurons », martèle notre confident. Les filles, elles, ne semblent, en ce sens, ne répondre à aucune exigence.

Les signes

Enfin, il peut arriver qu’un homme ou qu’une fille non encore identifiée ou habitant ailleurs (parce que le réseau de Mbacké n’est que le répondant d’un grand réseau présent dans plusieurs régions) soit habillée à la manière des membres du réseau. Pour l’identifier, des signes ont été inventés et adoptés. Ces codes sont faits à partir des doigts. Le signal le plus répandu, et le seul connu de notre informateur, est ce petit cercle formé avec la pouce et l’index.

L’Office

Moussa Sarr

Vendredi 7 Septembre 2012 11:25

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