Couverts de pagne en tissus "légos" (wax de qualité inférieure) de couleurs différentes, alignés côte-à-côte sur le lit, les bébés sont nés à terme jeudi, rapporte l’infirmier qui mène la visite guidée.
A côté d’eux, leur maman, visiblement à peine sortie de l’adolescence, est assise adossée au mur de la salle qui accueille d’autres mamans avec leurs nouveau-nés. Sur son visage, se lit une grande lassitude mêlée à une certaine inquiétude, malgré ses efforts pour sourire.
"La grossesse s’est bien passée et je n’ai fait que 3 visites prénatales, pas d’échographie, bien que je sentais que j’avais des jumeaux, je ne m’imaginais pas avoir des triplés", confie la maman.
Venue de Doumga Thierno, à 20 km de Matam avant Bokidiawé, Hawa Sy a déjà eu des jumeaux âgés aujourd’hui de 4 ans. Issue d’une famille démunie, mariée à un cultivateur, elle n’a même pas de quoi les couvrir, si ce n’est de vieux pagnes défraîchis. Les couches que lui réclament les aides-soignantes pour langer les bébés font défaut.
Sa cousine qui l’accompagne saisit ainsi l’occasion de la présence de la mission de l’UNICEF, en visite à l’hôpital, pour lancer un appel à l’aide pour cette famille qui n’a pas les moyens de prendre en charge des triplés, du fait de leurs "conditions de vie très précaires".
La région de Matam a été identifiée par une enquête nutritionnelle de la Division de l’alimentation, de la nutrition et de la survie de l’enfant (DANSE), comme étant la plus touchée par la malnutrition des enfants de 0 à 5ans.
APS