Ndela Madior Diouf pour un report des locales de 2014 et une dissolution de l’assemblée nationale

Suite à la décision prise par les autorités de prolonger la révision des listes électorales jusqu’au 25 juillet, afin de permettre à tout un chacun de pouvoir récupérer sa carte d’électeur, la secrétaire générale de la réconciliation nationale pour l’unité africaine demande une dissolution de l’assemblée nationale deux ans après, comme prévue par la constitution et un report des locales de 2014. Par ailleurs, Ndéla Madior Diouf s’est prononcée sur la traque des biens mal acquis, dans un contexte marqué par un recouvrement d’un montant de 1 milliard par le ministre de la justice.


La traque des biens mal acquis est une question sensible. Ces derniers jours un milliard de FCFA a été recouvré. La somme rendue depuis le début de la traque est évalué à plus de deux milliards. Pour la secrétaire générale de la réconciliation nationale pour l’unité africaine, il y'a une stratégie à adopter pour arriver à ses fins. Seul Dieu peut distinguer le vrai du faux nous confie t’elle. Mis à part lui, personne ne peut s'aventurer à avancer un chiffre en ce qui concerne la somme d'argent détenue par les personnes qui font l'objet d'une enquête dans le cadre de la traque des biens mal acquis. En ce qui la concerne, elle trouve qu'il n'y pas une bonne communication autour de cette affaire. Le fait de divulguer, prématurément,  les noms des personnes ayant transigé, ne serait pas une bonne chose selon elle.

Cependant,  elle estime que le dossier de la traque des biens mal acquis ne doit pas distraire l'opinion, mais aussi les autorités. «  Ces dernières doivent s'atteler à satisfaire la demande sociale. Le peuple espère du gouvernement une baisse régulière et progressive des prix des denrées de première nécessité. Car il ya beaucoup de choses à résoudre au Sénégal. L'une delle est le mandat du président de l'assemblée nationale. C'est une occasion pour les élus du peuple de faire le bilan de cette année écoulée, de se remettre en question. Avant la venue d’Abdoulaye Wade au pouvoir, le président de l'assemblée n'était pas concerné par ces changements. Mais les choses ont évolué. Des changements vont s'opérer au niveau de tous les postes. Les députés sont interpellés au premier chef. La décision leur revient de choisir qui va occuper tel ou tel poste.  Les points de vue divergent. Certains affirment que le fait de ramener le mandat du président de l'assemblée nationale à 5 ans est une promesse électorale. Pour d'autres, le fait de procéder à un vote chaque  année une bonne chose. Car ce sera un teste pour celui qui occupe le perchoir l'assemblée. Sur cette question, vous êtes surement entrain de vous demander quel est le point de vue de Ndela Madior Diouf  sur la question. Si elle est pour que le mandat du président de l'assemblée soit reconduit à 5ans ou pour qu'on procède à un vote chaque année? »

Avant de se prononcer, Ndela Madior préfère faire un saut dans le passé et revenir sur la situation qui prévalait lors des élections législatives, histoire de poser le débat. « D’abord, j'estime que le code électoral sénégalais comporte des anomalies. La plus grande anomalie est le fait d'avoir validé le scrutin malgré le faible taux de participation lors des élections législatives de 2012. » Elle poursuit : « La deuxième anomalie est le fait de n’avoir pas appliqué au plus fort reste, m'excluant de la course avec 8107 voix obtenues sur une liste nationale, n'ayant investi personne au niveau des 45 départements. J’étais la seule femme tête de liste. » Ndela Madior Diouf en veut pour preuve, le fait q’ imam Mbaye Niang soit passé avec moins lors de la législature précédente. Il avait 6000 voix. Pour étayer ses propos, elle affirme que l’écart exorbitant entre Benno Bokk Yaakaar et le pds arrivé en deuxième position, et même dénoncé par Benno Bokk Yaakaar par un recours déposé au conseil constitutionnel, dénonçant les bourrages d'urnes et des irrégularités lors du scrutin, a entrainé un quotient électoral à 32000voix. Donc, il fallait avoir 32000voix pour avoir un poste de député. C’est ce qui a exclu les autres têtes de liste absents de l'hémicycle. Pire encore,  Ndela Madior Diouf, l'unique femme tête de liste lors des élections législatives  de 2012, affirme qu’elle devait bénéficier de la parité au plus fort reste. Mais tel n'a pas été le cas. Au plus fort reste signifie qu'après le partage des voix, le reste doit être alloué aux candidats n'ayant pas pu avoir 32000voix. « Cette technique de partage et d'attribution n'est pas une règle absolue nous. Elle diffère selon les pays. Le Sénégal doit revoir la méthode de partage des députés. Le code électoral doit être réformé. » Pour en revenir au mandat du président de l'assemblée nationale, il y'a deux solutions selon la SG de la réconciliation nationale pour l’unité africaine: «  l'application immédiate du quinquennat ou ce que je conseille au président Macky Sall : d’abord un mandat d'un an renouvelable jusqu'en 2014, ensuite une dissolution pure et simple de l'assemblée nationale qui ne reflète pas en réalité les désirs du peuple sénégalais, vu le faible taux de participation lors du vote de 2012, et je conseille au président de la république de reporter les locales de 2014 et de les coupler aux législatives anticipées. »

Dans un contexte marqué par une conjoncture défavorable, la SG du RNUA estime que cela va diminuer considérablement le budget alloué à l'organisation de ces élections. En outre, elle demande de ramener le mandat du président de l'assemblée à 5ans après l'annonce des résultats des élections législatives couplées à celles locales.
 
Enfin, le secrétaire général de la réconciliation nationale, demande aux députés de voter, le plutôt possible, la loi interdisant le cumul de mandats. Il n’est pas admissible selon Ndela Madior Diouf de voir un député maire dans un pays qui regorge de ressources humaines.

Omar Ndiaye

Mercredi 12 Juin 2013 12:47

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