Necotrans: Palla M'bengue convoqué par la police de Rufisque.

SETAL.NET-Les nationaux commencent à subir des intimidations. Une situation inquiétante pour les députés venus prêter main forte aux manutentionnaires locaux.


Après un bref passage à Rufisque en compagnie de parlementaires et de ses compagnons de lutte contre Necotrans, Palla M'bengue sera convoqué à 14 heures par le commissaire de la police urbaine de Rufisque, alors qu’il se trouvait à M'boro avec des parlementaires. 
Selon lui, c’est sa secrétaire qui l'a informé de la convocation. C’est alors qu’il rebroussera chemin en compagnie des parlementaires pour déférer à temps à la requête du commissaire de police. Malheureusement, il arrivera sur les lieux un peu avant 19 heures, et ne trouvera pas le maître des lieux sur place. Les collaborateurs du commissaire ont donc été obligés de faire une nouvelle convocation pour aujourd’hui à 11 heures. 
A sa sortie, Palla M'bengue a déclaré ignorer la raison de la convocation, mais avoue avoir sa petite idée sur la question : « depuis plus de 8 mois on parle de l’affaire Necotrans, donc je crois que ça doit être lié ». Néanmoins, monsieur M'bengue maintient ce qu’il avait dit tôt le matin et souligne avec force : « si on doit mourir pour cette cause, alors on va mourir...» 
Pour sa part, le député Mamadou Lamine Keïta parle de tentative d’intimidation. « C’est une tentative d’intimidation. Ça ne date pas de maintenant. Je ne vois pas pourquoi on le convoque pour une affaire où on a eu droit à un accueil populaire. Nous avons été accueillis par les populations de Rufisque qui sont reconnaissantes par rapport à la lutte que nous menons pour la défense de leurs intérêts », confie monsieur Keïta. D’ailleurs, il croit savoir que dans cette affaire, « il y a un forcing. C’est une affaire impopulaire, une affaire qui a été menée sans concertation. Ça n’a rien à voir avec la gestion vertueuse dont parle le président Macky Sall ». Mais, il révèle : « de toute façon, le gouvernement va reculer tôt ou tard, parce que c’est contre les intérêts du pays ». 
Le député Thierno Bocoum aussi, abonde dans le même sens. En effet, le rewmiste fait noter que « si leur stratégie c’est d’essayer  d’intimider ceux qui combattent cette injustice, c’est peine perdue parce que nous n’allons pas reculer sur ça. On ne peut pas permettre à Necotrans d’occuper le port sur la base tout simplement d’un marché sans appel d’offres. Ça c’est inacceptable! On demande à des entreprises qui ont investi des milliards, de prendre leurs investissements et tout le matériel et de vendre tout cela à la ferraille ». 
Trois heures avant 
C’est vers les coups de 12 heures que Palla M'bengue et N'diankou M'bengue, chefs de file du combat contre Necotrans, accompagnés de députés, sont arrivés Rufisque, dans le cadre d’une visite que les parlementaires effectuent aux industries minières. N'diankou M'bengue directeur de la MLT, en a profité pour dire ses vérités : « un individu qui s’appelle Cheikh Kanté, directeur général du port autonome de Dakar, veut mettre en péril nos entreprises, simplement pour faire plaisir à une société de toubabs, pour lui donner notre travail au détriment de nos entreprises, ce qui est inacceptable dans un pays de démocratie ». Aussi, s’offusque-t-il, « nous sommes des créateurs d’emplois. On ne peut pas mettre en péril plus de 3000 emplois, mettre en péril 9 sociétés, faire sortir tout ce petit monde-là, juste pour faire plaisir à ses amis français. C’est inacceptable et nous ferons face autant de fois que ce sera nécessaire ». Par conséquent, le directeur général de MLT précise que le directeur du Port « ne respecte pas la République. Il est en train d’agir comme il l’entend. Il n’a aucune culture portuaire. Si on ne l’arrête pas, ce sera l’économie sénégalaise qui va en pâtir » 
Plus acerbe, Palla M'bengue s'est voulu direct dans ses accusations. Le directeur général de Lébou Gui transport, collaborateur de MLT fait remarquer que « toutes les populations de Rufisque sont sorties pour dire non à la recolonisation, parce que ce sont leurs fils qui travaillent aujourd’hui au port. Orange appartient aux toubabs; hier, des accords de pêche ont été faits avec les toubabs; le môle 2 est cédé à Bolloré, le môle 8 est aujourd’hui cédé à Necotrans, le môle conteneur cédé à Dubaï Port. Sans compter l’autoroute à péage dans lequel l’Etat du Sénégal a injecté 320 milliards sur les 380 ». 
Parlant du directeur du Port, le promoteur de lutte se désole de constater : « Cheikh Kanté nous traite d’esclavagistes. Il nous a insultés en disant aussi que nous sommes des chiens ». Cependant, il déplore : « au fond, ce qui se passe n’est pas le fait de Cheikh Kanté! Tout cela vient de Macky Sall, parce que c’est ce dernier que les Sénégalais ont élu. Les Sénégalais l’ont élu pour que des ruptures s’opèrent! Des fils du pays sont morts à la place de l’Obélisque pour le triomphe de la justice. Ceux qui étaient là hier sont toujours présents. S’il ne recule pas, on va marcher sur nos cadavres ». 

Bamba Toure

Vendredi 23 Mai 2014 08:02

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